Mi-saison US, on poursuit…

Ça sent la fin de mi-saison. La semaine prochaine, on pourra faire un gros bilan de tout ce qu’on a pu voir depuis janvier (un gros copier-coller de toutes les critiques de pilotes, mais ce sera ça de moins à faire pour vous), mais en attendant, quatre nouvelles séries américaines ont montré le bout de leur nez ces quinze derniers jours, et comme j’ai pris l’habitude de donner ici mon avis définitif et incontestable (rires), je vais vous dire ce que je pense de NYC 22, Don’t Trust the B— in apartment 23, Veep et Girls. Si vous n’êtes pas d’accord, ça serait dommage de vous priver de le dire…

NYC 22 (CBS)

Comment je la sentais : Déçu par le changement de titre (The 2-2, en français, ça tapait sévère), je me disais au moins que Robert de Niro, à la prod, exigerait un petit côté authentique, un truc de New-Yorkais, pas un bidule pour touristes. Sachant qu’on est sur CBS, je n’attendais pas non plus une révolution.

Ce que je pense du pilote : Prenez New York 911 (Third Watch, pour les fans), mélangez avec Rookie Blue, et vous aurez NYC 22. Ça se laisse regarder, il y a du rythme, une sincérité dans l’écriture, la réal (ce n’est pas un manchot mais James Mangold – Walk the Line – qui dirige) et l’interprétation (j’aime bien Leelee Sobieski et Adam Goldberg), mais à quoi ça sert de faire des séries 1000 fois vues ? A caler des pubs dedans ? Pas désagréable, NYC 22 est juste hyper prévisible, poussives dans ses ressorts narratifs, et tout sauf originale.

Ma note : 4/10, pour les acteurs.

DON’T TRUST THE B— IN APARTMENT 23 (ABC)

Comment je la sentais : j’aimais l’idée de revoir James Van der Dawson à la télé, qui plus est dans une parodie de lui-même. Facile ? Oui, mais drôle. J’aimais Krysten Ritter en beeeatch. J’aimais moins la censure du titre, que je m’applique ici à donner dans sa version intégrale : b-i-t-c-h.

Ce que je pense du pilote : J’ai ri. C’est enlevé, barré, drôle et méchant, pas toujours à se rouler sur le jonc de mer, mais frais, dans une couleur girly qui rappelle, en plus agressif, New Girl. Ritter est, comme prévu, très bien, Dreama Walker, sa nouvelle coloc un peu candide, mérite juste ce qu’il faut de baffes… et Van der Beek est parfait, dans un exercice un peu trop vu mais rarement optimisé de la sorte. Le deuxième épisode est aussi réussi. On rit, et c’est l’essentiel.

Ma note : 7/10, pour Dawson et la méchanceté à point de Ritter.

GIRLS (HBO)

Comment je la sentais : Bien. Très bien même. D’abord parce que Judd Apatow a un casier sériel flatteur (Freaks & Geeks, la méconnue Undeclared). Ensuite parce qu’HBO, hein. Enfin parce que les premières bandes annonces et les premiers retours des critiques américains étaient très prometteurs.

Ce que je pense du pilote : On tient une bonne série, assurément. Subtile, drôle, libre, impertinente, vivante, touchante. Il y a là quelque chose de différent, pas forcément dans les blagues, qui sont pour certaines un peu simples, mais dans l’énergie qui se dégage de Girls, le talent naturel évident de son héroïne et créatrice, Lena Dunham (à suivre de très très près), et de l’ensemble du casting, au poil. J’ai beau être un mec, Girls me parle, fera sans aucun doute un tabac chez les filles, et instruira tout autant les gars sur la dure réalité des jeunes femmes dans notre monde cruel.

Ma note : 7,5/10, pour Dunham, son talent d’écriture et d’interprétation.

VEEP (HBO)

Comment je la sentais : Aussi très bien. Julia Louis-Dreyfus + HBO + les auteurs Anglais de The Thick of it ? Ça ne pouvait pas être mauvais. Depuis la fin de Spin City, Parks & Recreation était un peu seule dans la catégorie comédies politiques – pour les drames, Boss assure depuis l’automne. Les trailers étaient bien sentis – la tête de Louis-Dreyfus quand elle apprend que le Président fait une attaque !

Ce que je pense du pilote : Louis-Dreyfus est très bien, on sent le potentiel de la série, il y a quelques bonnes blagues, mais ce n’est pas encore ça. Manque de rythme, manque d’impertinence, manque de structure, manque d’enjeux narratifs, difficile de dire ce qui cloche, mais Veep n’est pas encore une pleine réussite. C’est sans doute une question de temps, mais tenter une comédie « single camera » avec un mitraillage de blagues façon sitcom n’est pas simple. Dans un genre plus délirant mais pas si lointain (les coulisses…) 30 Rock a pris du temps à trouver ses marques (j’ai revu récemment le pilote, on ne rigolait pas trop…), alors laissons un peu de temps à Veep.

Ma note : 6/10, en attendant mieux.

Mon vainqueur du jour : Girls.
Globalement une excellente quinzaine, avec trois séries sur quatre qu’il faudra suivre, sans doute trois des meilleures comédies de la saison.