8’40” avec Andrew Lincoln de The Walking Dead

En janvier, j’avais pu discuter avec Andrew Lincoln, le héros de The Walking Dead. Alors qu’Orange Cinéchoc vient d’entamer la diffusion de la seconde partie de la saison 2 de la série de zombies, revoici cette interview (organisée par la chaîne câblée Sundance Channel, qui a rediffusé la première saison de la série). 8 minutes et 40 secondes qui m’ont permises de questionner Lincoln sur l’état de la saison 2 — entre ses deux moitiés outre-Atlantique — et sur la série en général. Top chrono.

On nous avait promis plus de gore dans cette saison 2. Vous pensez que le compte y est ?
Et bien… disons qu’on ne peut pas aller trop loin. Ce serait prendre le risque de s’aliéner une partie importante des téléspectateurs. A mon sens, l’idéal, c’est quand on réussit à mélanger de l’action, du sang, de la peur, de l’humour et de l’émotion. C’est ce que je cherche dans les scripts. Au-delà de ça, il ne me semble pas que nous soyons frileux sur les scènes “explicites”…

Le truc, c’est qu’avoir peur que les personnages se fassent éventrer, c’est mieux s’attacher à eux, non ?
Exactement ! J’espère que c’est ce qu’on fait. Franchement, si vous me disiez que la violence vous semble gratuite, ça m’embêterait… Je déteste ces films à la violence pornographique, ça me dépasse complètement. Toute la violence de The Walking Dead sert à développer les personnages… ou à les faire régresser ! Si elle était là juste pour faire couler le sang sur l’écran… enfin, bon, je ne dis pas qu’on ne donne jamais un peu dans le gore. Quand 200 zombies foncent sur les personnages, il faut bien que j’éclate une ou deux têtes. On ne fait pas d’omelette sans casser quelques œufs, mais, au final, la violence doit retomber, et on doit créer des moments où, comme dans la BD, on oublie que le monde est envahit par les zombies. Des moments humains.

Le début de cette saison confirme l’impression de la première : l’homme peut être un problème bien plus préoccupant que le zombie…
Absolument. Depuis le début, c’est la menace au centre de la série. La question, c’est de savoir qui sont les “walking dead” ? Les humains ou les zombies ? Quand on m’a pitché la série, on me l’a présenté comme un Sa Majesté des Mouches moderne et post apocalyptique. Elle veut mettre en scène notre réaction dans une situation extrême, parfois pour le meilleur, souvent pour le pire, mais généralement les deux à la fois, un même personnage pouvant être damné au début d’un épisode, et sauver la vie d’un de ses compagnons à la fin du même chapitre. C’est ce qui arrive à Shane dans cette saison…

Le sous-texte de la série a-t-il évolué ? Ce qu’il dit sur la nature humaine…
Les personnages ont enfin réalisé qu’il n’y a pas de cure contre la zombification. Ils ont compris qu’ils sont seuls, et qu’ils vont devoir tout réinventer, reconstruire une société et ses valeurs sur de nouvelles bases. La saison est plus longue, les questions sont donc plus complexes et, au-delà de ça, les scénaristes ont pu développer tous les personnages, surtout ceux qui restaient à l’arrière plan. Ça ne peut que renforcer la série elle-même.

Franck Darabont, qui avait lancé la série, est partie l’an dernier. Comment avez-vous vécu cette crise ?
Je n’en parle pas. C’est une question trop importante, j’ai donc décidé de ne pas m’exprimer dessus. Par ailleurs, ça a été une décision exécutive, il vous faudrait donc une réponse exécutive, celle de Franck ou d’AMC, pas la mienne…

The Walking Dead réalise un carton d’audience. Comment expliquez-vous ce succès ?
Et bien, c’est une série à part. J’ose espérer que les gens qui la regardent ressentent ce que j’ai ressenti en lisant le script. Je n’avais rien vu de tel dans le passé. Au-delà de ça, la qualité des personnages et la violence des émotions dans le monde de fous où ils évoluent jouent sans doute beaucoup…

Et si je vous demande ce qui va se passer dans les prochains épisodes…
J’aimerais bien, mais je n’en n’ai pas la moindre idée. Allez, si, on devrait rencontrer le Gouverneur.

 

The Walking Dead, le dimanche à 20h40 sur Orange Cinéchoc.

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