Toi aussi, drague comme Draper, Moody, Stinson et… Powers.

Un type a dit un jour « les séries, c’est la vie. » Comme on est con, des fois, on l’a cru. Du coup, on veut vivre comme dans les séries. Dessouder des barbus en mode Jack Bauer et dealer de la dope façon Walter White, c’était un peu extrême. Alors pourquoi ne pas essayer de draguer comme dans les séries ? Avant la pratique – demain, ou après-demain – faisons un peu de théorie, avec quatre grand noms de la séduction cathodique : Don Draper, Hank Moody, Barney Stinson et Kenny Powers – ben ouais, faut bien rigoler aussi.

DON DRAPER (Le roi du silence)

Don est trop fort. Il séduit qui il veut, quand il veut, sans même parler.

Style : costard, cravate, pompes cirées, à l’occasion chapeau. Chemises impeccables. Rasé de près, gominé. Si Don s’arrête de bouger, il ressemble au mannequin de la devanture de chez Hugo Boss.
Note : 10/10. Rien à dire, c’est beau.

Technique : Décontraction et minimalisme. Don a tellement confiance en lui qu’il s’attaquerait à la Première Dame (pas la première qui passe, celle qui vit à la Maison Blanche) sans trembler. Il en dit un minimum, écoute un maximum, laisse comprendre qu’il est malheureux, mais juste ce qu’il faut pour toucher – psychologiquement, dans un premier temps – sa cible sans paraître trop fragile ou pas assez viril.
Note : 9/10. Don a tout compris. Enfin, il fait au moins semblant de. C’est un macho d’époque. Un modèle qui ne se fait plus beaucoup aujourd’hui.

Faisabilité : Techniquement, c’est faisable. C’est d’ailleurs une technique validée par les sages : en faire un minimum, écouter, se taire, sourire mystérieusement. En revanche, comme il y a peu de chances que vous ayez le physique de Don, vous risquez de ne pas avoir son taux de réussite.
Note : 2/10. Avec tout le respect qu’il vous doit, Don, c’est Don. Vous, c’est vous.

 

HANK MOODY (Le poète à c…)

Hank est un désastre, sa vie est un bar après une soirée de beuverie, mais même sans se brosser les dents, il emballe.

Style : Jeans, t-shirt, veste (et encore, certains jours seulement). Cheveux vaguement fous, barbe pas forcément rasée, clope au bec. Hank est savamment crade, rock’n’roll intello. La touche en plus que vous ne pourrez sans doute pas vous payer : la Porsche cabossée. Symboliquement puissant, Hank est luxueux mais il s’en fout.
Note : 7/10. Il faut savoir se tenir de travers sans avoir l’air merdique. Si vous y arrivez, c’est cool.

Technique : Hank est à la fois subtil, littéraire, et sexuel, direct, voire franchement libidineux. Il sait porter un regard désabusé et poétique sur le monde, toucher, émouvoir, voire avouer qu’il s’est fait lâcher par son épouse… puis glisser un sous-entendu grivois. Puis un compliment déplacé bien où il faut. Et enfin emballer.
Note : 9/10. Hank sait ce qu’il veut quand il le veut, et il fonce – plus ou moins bourré. C’est un dragueur frontal, il n’a pas peur. Il ne séduit pas, il chope. Pas forcément très classe, mais ça inspire le respect.

Faisabilité : Même si vous n’avez pas écrit de best-seller, c’est faisable. En gros, c’est ce que font des milliers de types tous les vendredis soir. Le truc, c’est que la frontière entre avoir l’être de Hank et avoir l’air lourdaud – ou pire, lourdaud et cuité – est très mince.
Note : 7/10. Vous pouvez le faire, mais vous risquez d’avoir moins de réussite que Hank. Tout est dans les c… pardon, dans le courage. Si vous avez la poésie, ce sera encore mieux.

 

BARNEY STINSON (Le stratège)

Barney est un génie de la drague, un mathématicien, un magicien, infaillible – sur le papier.

Style : Suit up ! Avec cinquante ans d’écart, il est 100% raccord avec Don Draper. Costard, cravate, chaussures cirées, barbe rasée, cheveux impeccables. Même dans le régime alimentaire, ils sont d’accord : bois, t’auras l’air d’un beau gosse.
Note : 8/10. Le costard, c’est bien, mais c’était mieux avant. Aujourd’hui, un peu de décontraction ne fait pas de mal.

Technique : Justement, tout est dans la technique. Barney est capable de mettre le feu – littéralement – à un bar pour emballer. Déguisements, accessoires, complicité d’un tiers, on ne parle plus de femmes mais proie — ou set, s’il est d’humeur sportive. Barney, c’est la version ultime (et évidemment comique) du « pick-up artist » : tout pour la beauté du geste.
Note : 10/10. Puisque c’est censé être infaillible.

Faisabilité : C’est là que ça se complique. Contrairement aux techniques de Draper et Moody, qui sont vérifiées et efficaces – si vous êtes beau gosse – celles de Barney sont très largement humoristiques, et sous-entendent souvent que la « cible » doit être débile. Essayez les feintes des petits manuels de Barney (le Bro Code ou le Playbook) sur de « vraies » filles, vous risquez une belle série de baffes – et elles seront méritées.
Note : 3/10. Parce qu’on sait jamais, c’est comme le naked man. Ça peut marcher, mais il faut l’oser…

 

KENNY POWERS (Le boulet)

Kenny est sûr d’être irrésistible, mais il est vulgaire, insultant, et il porte le mulet.

Style : Marcel, short bariolé, bouc, nuque longue, lunettes de mono de l’ESF et, surtout, muscle de la bière surdéveloppé, Kenny est magnifique. Il est encore plus magnifique quand il chevauche son « panty droper », jet-ski violet aux motifs léopard.
Note : 10/10 si vous avez le sens de l’humour, 0/10 dans le cas inverse.

Technique : Écoutons Kenny : « j’ai envie de te dire je t’aime, pas le je t’aime qu’on balance quand on jouit, l’autre. » C’est beau. Comme Kenny a la classe, il sait aussi faire de beaux compliments… sur les fesses, les seins, à la limite les jambes quand il est d’humeur romantique. Sa technique, c’est l’honnêteté crasse du mec au quotient intellectuel limité : « t’es bonne, tu veux rentrer au camping avec moi ? »
Note : 10/10 si vous êtes un beauf de haut vol, 0/10 si vous considérez le raffinement comme l’essence de la séduction.

Faisabilité : Pour le coup, c’est un jeu d’enfant, mais comme on est sympa, on va vous le déconseiller. Les trucs de Barney, c’est une baffe, ceux de Kenny, c’est une émasculation gratuite et la honte pour l’ensemble du genre masculin jusqu’à la prochaine ère glacière. Seule possibilité : le faire ivre mort à un de vos potes qui, lui aussi raide bourré, a enfilé une perruque. Là, à la limite, ça sera marrant.
Note : 10/10, parce que c’est facile, mais 0/10 parce que c’est vraiment vulgos…

Images : Mad Men (AMC/Canal+), Californication (Showtime/M6), How I Met Your Mother (CBS/TF6) / Kenny Powers, Eastbound & Down (HBO/Orange Cinéma Séries).

10 commentaires pour “Toi aussi, drague comme Draper, Moody, Stinson et… Powers.”

  1. Y a aussi la technique Antoine Batiste;-)!
    Pour Don, je ne suis pas sûre qu’il n’y ait que le physique… je suis toujours frappée de voir que, dans ses autres apparitions (même dans Howl, où on dirait qu’il n’a même pas changé de costume), Jon Hamm est beaucoup moins sublime/é que dans Mad Men, mais bon je pense que le vrai problème c’est qu’on est 2012, plus 1960…

  2. Le Hank Moody, Ok il est beau gosse, il a le style et en plus il est écrivain à la Bukowski, mais bon, dans la série, sa vie c’est un peu comme dans un film de boules (je pense notamment au 1er épisode de la dernière saison dans l’avion) où il se tape toutes les bonnasses qui lui passent sous la main.

  3. Je crois qu’un Don Draper, dans la vie réelle, ferait des ravages : il est beau, il a une voix magnifique mais c’est son air de ne pas y toucher qui séduit les femmes. Il ne drague pas, il laisse les femmes venir à lui.

  4. Pareil la technique Don Draper ça cartonne!

  5. Un Don Draper c’est la classe internationale !! L’idéal masculin reste un mix Don et Ray (de Hung)…

    Merci pour cette article (après l’article de la saint valentin consacré aux filles).

  6. Un peu déçu que Joey Tribiani ait été omis de cette liste. C’est tout de même l’un des plus grands dragueurs de l’histoire des séries TV (du moins à mon sens)

  7. @Sandji : j’ai voulu prendre des dragueurs en activité 🙂

  8. Il est en activité dans “Episodes” 😉

  9. Don Draper est le meilleur 😉

  10. Jaloux qui s’assume : j’ai vu (mais je n’ai plus le lien en tête à vous proposer) la photo de Don Draper avant qu’il ne soit…….Don Draper, c’est à dire sans le style “Hugo Boss” ni le cheveux Gomina, les yeux Johnnie Walker et la bouche “Lucky Strike” : C’est fou comme l’amérique est talentueuse car il est le double parfait de Kenny Powers avec la nuque recouverte comme un footballeur allemand et les tifs à moitié décolorés comme le chanteur de Kajagoogoo.
    Et çà, c’est la classe touriste de l’amérique en goguette dans le monde (Grande barrière de corail, Tour Eiffel, Berlin, Tour de Pise….).
    On peut même dire comme capu que c’est la classe internationale.
    Soyons beau joueur : il n’est pas impossible qu’il soit le dernier avatar d’une amérique qu’on imagine classieuse ni même qu’il inspire d’autres séries PanAmesque ou Barbie et Ken rejoueront leur partition.

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