Un grand héros mérite un grand titre. Un héros émouvant mérite un titre émouvant. Un p**ain de m**de de héros mérite un en**lé de titre. Que les censeurs me pardonnent, mais hier soir, Kenny Powers était de retour sur HBO, et putain, ça fait du bien. On est en droit de trouver la série de Danny McBride vulgaire et intenable de grossièreté – elle l’est – mais il n’y a jamais eu et il n’y aura sans doute jamais plus de héros comme Kenny Powers de Eastbound & Down à la télé (en tout cas, pas de sa trempe). Car cette troisième saison doit être la dernière. Si elle tient le rythme de son premier épisode, ça va être un bordel de final ! Attention, il y a des spoilers dans ce qui suit.
Bide de plus en plus gros, mulet de plus en plus long, alcoolisme de plus en plus aggravé, bouc de plus en plus beauf, style de plus en plus douteux, Kenny Powers en est désormais certain : il est taillé dans le même bois que Jésus en personne. La preuve, après avoir chuté, il est ressuscité, à nouveau une « célébrité », comme il dit. Le voici à Myrtle Beach, une station balnéaire de Caroline du Sud, lanceur pour une équipe de seconde division – une simple étape vers la gloire retrouvée. Envolées les bonnes résolutions avec sa bien-aimée April. Ils sont à nouveau séparés, et leur fils — dont elle s’occupe à plein temps — fête ses un an.
Le fils, c’est LA bonne idée de cette nouvelle saison. Non seulement Kenny, qui croit dur comme fer qu’il est à nouveau une star, est revenu à son niveau le plus élevé de bêtise, mais il est en plus le plus horrible des pères, et c’est forcément à mourir de rire. Réflexions déplacées, jurons permanents en présence de l’enfant, distance physique maximale – il refuse de le prendre dans ses bras – Kenny est encore plus grossier avec son fils qu’avec les femmes. Une source qu’on espère intarissable de répliques du genre « il ressemble au mec de The Shield » face à son gosse.
Comme si ça ne suffisait pas, Kenny a un nouveau pote, Shane (Jason Sudeikis du Saturday Night Live), un double de lui-même qui offre, à défaut de profondeur psychologique, une double possibilité de blagues de mauvais goût. Et il y en a un paquet dans ce premier épisode : racistes, homophobes, sexistes, tout y passe, dans une tornade de mauvais goût qui finit de désamorcer toute critique outrée. Un festival. Ceux qui détestent Eastbound & Down vont détester encore plus. Ceux qui adorent cette comédie faussement débile vont prendre un pied immense. Reste ce qui fait toute la subtilité de la série, sa richesse émotionnelle, son portrait, derrière la vulgarité, d’un homme blessé, seul et malheureux. Soyons certain qu’après le père dans la saison 2, le fils, sans dire un mot, saura provoquer Kenny Powers, un p**ain de grand héros.
La saison 3 de Eastbound & Down ne devrait pas tarder à arriver sur Orange Cinéma Séries chez nous.
Un retour fracassant, énooooooorme!!!