Mi-saison US : Bilan de semaine 2

On continue notre petit tour critique de la mi-saison 2011-2012, pour le moment pas franchement excitante, mais qui monte doucement en régime, avec cette semaine de vraies séries — avec tout le respect (ou pas) que j’ai pour Work It, déjà annulée, et Jane by design. Au programme de cette semaine 2, House of Lies, The Firm, Are you there Chelsea ?, Rob! et The Finder.

HOUSE OF LIES (Showtime)

Comment je la sentais : Contrasté. J’avais foi en Showtime, douée pour les comédies (Californication, Weeds, etc.), foi en Don Cheadle et Kirsten Bell, mais les bandes annonces hystériques et vulgaire, et la présence de Matthew Carnahan à la création — Dirt, c’était lui — me faisaient un peu peur.

Ce que je pense du pilote : J’aime ! C’est en effet hyper nerveux, super bavard, en mode mitraillette, mais pour la bonne cause. Don Cheadle est formidable, parfait de coolitude, de cynisme et, in fine, de complexité (dernier plan très efficace et réussi). Les effets de réalisation (Cheadle met littéralement en pause la caméra, évoluant dans des actions figées) sont convaincants, même si on espère qu’ils se calmeront un peu à la longue. Reste à donner un peu plus de place aux autres membres de l’équipe (dont Bell, encore un peu monocorde) et le compte sera bon, voire très bon.

Ma note : 7,5/10, pour Don Cheadle et l’abattage impressionnant du pilote.

THE FIRM (NBC)

Comment je la sentais : Pas si mal. Passé le concept de la suite (poussif), il y avait là un beau potentiel narratif, la présence de John Grisham himself à la prod, et un chouette casting, Callum Keith Rennie, Juliette Lewis, Molly Parker. Josh Lucas m’inquiétait un peu plus…

Ce que je pense du pilote : 90 minutes, c’est long. Il y a de bonnes choses, ici ou là, de beaux effets, et une performance pas désagréable de Lucas… mais le compte n’y est pas encore. On aimerait que le mystère central (truffé d’improbabilités mais pas si mal) prenne plus de place. Or, c’est l’intrigue bouclée, celle qu’il faudra supporter chaque semaine (c’est le concept de la série : un mystère en arc, un procès bouclé par semaine) qui pèse le plus. Du coup, The Firm devient un honnête drame judiciaire, mais sans plus. Dommage, c’est une cylon qui joue la méchante…

Ma note : 5/10 pour le casting et, si les scénaristes sortent des clous, l’espoir d’un Damages grand public.

ARE YOU THERE CHELSEA ? (NBC)

Comment je la sentais : J’aimais bien le titre en entier, Are you there Vodka, it’s me Chelsea, nettement plus provoquant. Comme Good Christian Bitches, devenu Good Chritsian Belles et Don’t Trust the Bitch in Apt 23, qui n’a plus qu’un “B…” dans son titre, la Vodka s’en est allé. Sinon ? Laura Prepon est sympa, mais pas géniale. Donc je n’attendais pas grand-chose, en fait…

Ce que je pense du pilote : Rien de plus triste que de ne pas rire devant une sitcom. Je ne dois pas être marrant, parce qu’en ce moment, ça m’arrive rarement devant une série de network — vive les comédies du câble… Are You There Chelsea ne m’a pas importuné, elle m’a juste laissé indifférent. Prepon est sexy dans le genre voix de clopeuse, mais ce portrait de fille sympa mais un peu paumée a plus de potentiel pour nous toucher que pour nous faire rire. La même en dramédie aurait mieux marché…

Ma note : 4/10, parce que ça ne vaut pas une mauvaise note, mais qu’il y a peu de chances que j’aille au-delà de ce premier épisode.

ROB ! (CBS)

Comment je la sentais : Honnêtement ? Il y a deux semaines, je n’étais même pas au courant de l’existence de cette nouvelle sitcom de CBS, qui habituellement cartonne dans le genre (d’ailleurs, Rob! a réalisé un super démarrage, à 13,5 millions). Je connais mal Rob Schneider, mal son humour, mais le pitch (un type épouse rapidement une Américano-Mexicaine et doit rencontrer sa famille) ne me tentait pas plus que ça…

Ce que je pense du pilote : Un peu comme avec Work It, j’ai ri une ou deux fois, et puis j’ai eu un peu honte à mon organe critique. Aussi drôles soient certaines scènes de cette poussive sitcom, elles visent une facilité absolue, sans aucune originalité, et que certains auront tout à fait le droit de trouver offensante (tous les stéréotypes mexicains y passent — on mange du guacamole en famille nombreuse). Dans le genre lourdaud et bourrin, pourquoi pas, les soirs de grosses fatigues, mais pas au-delà.

Ma note : 3/10, pour délit de fainéantise et facilité comique.

THE FINDER (FOX)

Comment je la sentais : Je n’ai rien contre Bones, il m’arrive même de trouver ça distrayant, tout en m’avouant la platitude de la chose. Du coup, je n’attendais rien de magique de ce spin-off, si ce n’est de retrouver Michael Clarke Duncan, loin d’être un grand acteur, mais dont la présence et la voix valent à eux seuls le détour.

Ce que je pense du pilote : Clarifions d’abord une chose : ce truc n’est pas un spin-off. Ou alors, purement industriel, sans aucun lien réel. C’est une nouvelle série, un drôle de polar comique, un “Monk sous les tropiques“, comme me disait hier l’ami Léo Soesanto des Inrocks. On est dans le coin de Miami, c’est chouette, les décors sont beaux. Mais après ? Geoff Stults en fait des tonnes, ça gigote, ça tente de nous faire rire, c’est bonne ambiance, mais l’intrigue, elle, passe à la trappe. En gros, on s’en fout de ce que le Finder trouve. Et ça, c’est un peu dommage…

Ma note : 5/10, mais uniquement en mode comatage sur canapé, en twittant en même temps…

Mon vainqueur de la semaine : House of Lies

C’est drôle, enlevé, Don Cheadle est impeccable. Je n’ai pas poursuivi beaucoup de nouveautés depuis septembre, mais j’attends avec impatience l’épisode 2.

Images : House of Lies (Showtime), The Firm (NBC), Are You There Chelsea ? (NBC), Rob! (CBS), The Finder (Fox).