Bilan 2011, devant la caméra

C’est toujours l’heure des bilans. Une heure où l’on se rend compte qu’on est plus ou moins amnésique sériel. Une heure où on réalise le nombre de bouses qu’on a pu voir dans l’année. Une heure où on se rend compte qu’un an, c’est long, devant sa télé. Une heure où il ne se passe pas grand-chose sorti des bilans. Une heure forcément subjective, puisqu’une heure de décontraction pendant les fêtes. Bref, à l’heure des bilans, on cherche des bilans. Après les drames et les comédies, je me suis dit qu’un TOP 10 actrices / acteurs, ce serait bien. Du coup, on fait un double TOP 5. On ne change pas le concept : il ne sera question ici que des nouvelles séries, lancées dans l’année, de janvier à décembre. Donc, pas de Jon Hamm, pas de Julianna Margulies, pas de Bryan Cranston, etc. Comme dans les autres TOP, tout cela est partiel et partial, et vos contestations et ajouts seront les bienvenus ! Honneur aux dames.

5. Zooey Deschanel.
Il fallait la mettre dans ce classement. Certainement pas en tête, mais au moins en queue. Qu’elle agace où qu’elle ravisse, Zooey a réussi un gros coup avec New Girl. Elle en fait des paquets ? Ok. Mais c’est aussi ça la comédie, les personnages excessifs, un peu bouffons, larger than life, mais qui au fond font sens, et touchent un peu sous le rire. Et puis, soyons honnête, Zooey est a craquer.

4. Maria Bello et Jennifer Beals.
Je triche, et je fais un tir groupé pour ces deux excellentes actrices, au cœur de deux séries annulées trop tôt en 2011. Un petit hommage posthume, donc, pour des presque vieilles de la vieille, milf de toute beauté, comme on dirait dans Weeds, et parfaites dans leurs rôles de femmes fortes à l’extérieur et sensible en dedans. R.I.P.

3. Mireille Enos.
On appelle ça une révélation. Enos, qu’on avait vu passer dans Big Love, est parfaite dans The Killing. Son visage fermé, mystérieux, l’aspect négligé du personnage – repris de l’originale danoise – donne une chance unique à cette actrice de sortir du lot. Comme quoi la télé peut encore faire émerger des tronches, et pas seulement chez les hommes.

2. Emmy Rossum.
Il y a une part de subjectivité certaine dans ce choix, mais j’assume. A peine maquillée, d’un naturel étonnant, sublime même les cheveux gras, Rossum est la vraie héroïne de Shameless, version US. Impossible de ne pas rêver une sœur comme elle. Touchante, drôle, admirable. Le personnage y est pour beaucoup, mais il fallait une actrice de la trempe de Rossum (à la filmo pourtant médiocre) pour lui donner vie.

1. Claire Danes.
What else ? Danes se livre corps et âme à son personnage malade, possédé par la paranoïa. Elle frôle à la perfection l’excès, souffle le chaud, le froid, sait le rendre attachant puis inquiétant. On n’est pas loin de la performance à statuette – donc un peu too much – mais Danes habite Carrie Mathison avec une puissance admirable.

A ces messieurs, maintenant…

5. Jeremy Allen White.
Qui ? Le Lip Gallagher de Shameless. J’ai vu passer quelques nouvelles têtes intéressantes cette année, mais j’ai retenu celle-là. La majorité des acteurs du remake de Showtime sont bons, mais le naturel de J.A.W (amusant, non ?) m’a tapé dans l’œil. JAW est aussi une tronche et, vous l’aurez compris, j’aime bien les acteurs (trices) à tronche.

4. Matt LeBlanc.
Lui, on le connaît, et c’est ce qui fait le charme de son retour. Lisa Kudrow avait essayé de briser la malédiction de Friends en jouant dans The Comeback, où elle tenait son propre rôle. Sans succès. LeBlanc fait le même coup, mais en laissant la vedette à un couple britannique (Stephen Mangan et Tamsin Greig). Parfait de muflerie, prétentieux et bête… mais drôle, touchant et sympathique, une belle performance, tout en subtilité et en autodérision.

3. Holt McCallany.
Au départ, je n’étais pas convaincu par le jeu du héros de Lights Out. Et puis sa présence, sa carrure, ce mélange de lourdeur et de souplesse, ce côté félin faussement endormi m’ont convaincu. McCallany a réussi un bel exploit, du genre de celui que Cranston réalise depuis quatre ans : nous faire sentir, physiquement, la fatigue et les douleurs de son personnage. (Re) R.I.P Lights Out.

2. Damian Lewis.
Un très grand  et, avec Bryan Cranston, mon acteur favori, toujours bon, quelle que soit la série (ou le film). Qui d’autre que lui pouvait incarner avec subtilité Brody, terroriste ou héros, bon père de famille ou assassin, victime ou coupable ? Maître de l’ambigüité sensible, Lewis (et sa voix, tour à tour profonde et froide) forme avec Claire Danes le plus beau « couple » de 2011. J’en profite pour signaler aussi la formidable performance de Mandy Patinkin, canalisateur et ressort essentiel de Homeland.

1. Kelsey Grammer.
Si Grammer ne repart pas avec le Golden Globe et le prochain Emmy, c’est à n’y rien comprendre. Certes, son rôle dans Boss est un cadeau pour tout acteur dramatique doué, mais sa présence physique, impressionnante, terrifiante et toujours complexe (car marquée par la maladie) en font mon archi favori.

Images : Claire Danes dans Homeland (Showtime/Canal+) et Kelsey Grammer dans Boss (Starz)

4 commentaires pour “Bilan 2011, devant la caméra”

  1. j’aurai ajouter Jessica Lange dans American Horror Story

  2. Dommage que ce soit pas un Top 10.
    Car j’aurais aussi mis les acteurs de Wilfred => Hilarant, surtout l’australien.
    J’aurais aussi mis le collègue de Enos de The KILLING, qui est un type très mystérieux et manipulateur (spoiler).
    J’aurais aussi classé les héros bad guy de Hell on Wheels.

    Mais, bref, assez d’accord, avec votre classement.
    PS: M. Langlais, j’aurais pas placé les photos au début des top 5, ça spoile !!!!!!!!!!!!

  3. N’ayant toujours pas vu The Killing et Shameless, j’aurais peut être ajouté Emilia Clarke de Games of Thrones ou Karine Vanasse de Pan Am et Laura Dern d’Enlightened.

  4. Micheal Pitt dans Boardwalk Empire a été excellent cette année. Tout comme la série d’ailleurs.

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