True Blood en légère anémie

La saison 4 de True Blood s’est terminée dimanche soir dernier aux Etats-Unis, le même soir qu’Entourage. On n’ira pas jusqu’à dire que la déception est aussi grande, mais c’est sans doute la plus faible qu’Alan Ball ai sorti de son chapeau fantastique, qui jusqu’alors m’avait personnellement bluffé. Une saison où tout n’est pas à jeter, mais qui souffre d’un manque net d’inspiration, de folie et de poésie, sacrifiés au nom d’un grand spectacle lui-même handicapé par une méchante sans saveur. Pas de quoi zapper les monstres gentils de Bon Temps, mais suffisamment pour demander un peu de sang neuf. ATTENTION SPOILERS !

Pas grand-chose de surprenant dans cette baisse de régime. Foutraque, victime dès sa première saison d’un embouteillage de personnages, True Blood n’a cessé depuis d’en rajouter, passant des vampires aux loups garous, aux métamorphes, aux fées, etc. Un joyeux bestiaire qui devait à un moment ou un autre se dégonfler, faute de nouveautés excitantes. C’est la première erreur de cette saison 4 : s’ouvrir sur une belle promesse féérique (au sens premier du terme) pour l’abandonner aussitôt. Pourquoi ne pas développer cette menace venue d’un autre monde ? A peine verra-t-on une fée sauter sur Andy Bellefleur en fin de saison… Ball lance dans l’arène une meute de loups-garous. Pourquoi pas. Sauf qu’il n’exploite que très peu son organisation, ses valeurs, sa solidarité, pour se limiter à une histoire de cœur avec cette idiote de Debbie. Que dire enfin de la séquence des panthères, elle aussi avortée ?

Non, le grand thème de cette saison 4, ce sera la sorcellerie – Ball a du flair, et il a noté que la fin de Harry Potter allait relancer la mode. Problème : la sorcellerie est bien moins charnelle que le vampirisme et autres « pratiques » sanglantes qui portaient jusqu’alors la série. Surtout, elle est livrée avec une image old school, à base de récitations new-age et de vieux bouquins. Ball en a vu d’autres en matière de fautes de goût. True Blood toute entière est d’un mauvais goût réjouissant, baroque, ampoulé. C’est aussi pour ça qu’on l’aime. La magie pouvait donc être la bienvenue. Sauf que. Sauf que Marnie. Loin, très loin de la sensuelle Maryann (saison 2) et du délicieusement abject Russell Edgington (saison 3), la sorcière en chef de cette saison 4 réussit – exploit de taille – à être plus agaçante que Sooky (dont c’est paradoxalement un des charmes).

Côté méchants, c’est donc raté. C’est un gros problème, mais ça ne condamne pas la série. En tête des bonnes idées de cette nouvelle saison, la perte de mémoire d’Eric, qui emmène quelques beaux moments de comédies… et une collections de scènes érotico-fantastiques du pire goût (la scène dans les bois…) – mais, encore une fois, on ne s’en plaindra pas. Autre réussite, la relation entre Lafayette et son compagnon Jesus, au-delà des histoires de sorcellerie, pour les sentiments. Réussie aussi, le triangle entre Jason, Hoyt et Jessica, cette dernière étant un des rares personnages – avec Pamela, discrète mais convaincante et… Bill, presque soudainement mature et résigné – à évoluer durant la saison.

Pour le reste, on a l’impression que Ball s’est un peu trop amusé avec ses cliffhangers tonitruants (un par épisode, minimum), et qu’il a voulu rendre sa série plus fun, moins métaphorique et moins fantasmagorique. Du coup, on s’amuse, c’est certain. True Blood est un régal de divertissement, et on attend l’épisode suivant chaque semaine. On l’attend, mais moins intensément que les années passées. Preuve de cette nostalgie, cette saison 4  se clos sur… un retour, littéralement, des anciens méchants des saisons passées (sauf Maryann…). Une bonne nouvelle, sans doute, pour la suite !

Image de Une : True Blood (HBO/Orange Cinéma Séries)

7 commentaires pour “True Blood en légère anémie”

  1. Cette saison m’a laissé sur ma faim.
    J’ai d’abord lu les livres de Charlaine Harris et je trouvais intéressant que Ball s’en éloigne , qu’on puisse se laisser surprendre tout en connaissant la trame générale de l’histoire. Mais cette saison 4 , pour moi s’est trop appuyée sur les livres ou pas assez ( tout dépend des épisodes ) .
    Bon le dernier épisode a été un des pus riche en rebondissement ce qui sauve cet arrière goût de fin de saison.
    vivement tout de même la prochaine (avec un peu moins d’histoire parallèle?)

  2. Pareil, j’ai trouvé cette saison un peu “fouillis” et pleine d’idées avortées. Est-ce que l’afflux de personnages gâche le tout? Avez vous remarqué que l’histoire de Sam Merlotte n’a rien à voir avec celle des vampires et de la sorcière, un genre de fil conducteur annexe?
    Encore une fois on revient vers True Blood parce que son monde nous envoute, avec l’espoir que l’épisode qui suivra augmentera d’intensité et révèlera un scénario tordu qui se retrouve… et au final, ce n’est qu’une baudruche qui se dégonfle. Je fais confiance à Ball pour relancer sa série dès la prochaine saison en revenant aux fondamentaux qui font le bonheur des fans, et avec une trame peut-être plus simple mais mieux brodée.

  3. Plus qu’anémiée, vampirisée…
    Ca devient carrément nul et il n’y a plus d’humour.

  4. Personnellement, j’ai lâché cette série pendant la deuxième saison.

  5. Nul a chier oui.
    Sooky est conne et moche et on est censé croire que tout le monde est amoureux d’elle. Rien a foutre de qui la saute, on n’y croit pas une seconde.
    Marnie était censée être la méchante – sauf qu’en fait on avait tous envie qu’elle extermine les vampires qui sont réellement des monstres sanguinaires. Aucun n’est a sauver, tous sont des assassins. Si les vampires sont censés représenter les homos, je ne suis pas sur que le message soit le bon a envoyer.

    Bon heureusement Tara est morte. Au moins une bonne chose de faite. S’ils pouvaient massacrer tout le reste des personnages ça serait cool.

  6. Je rejoins benj (même si j’aurais sans doute eu des propos un poil plus mesurés) en ce qui concerne Sookie : je me demande si Anna Paquin n’est pas une grosse erreur de casting, parce que voir des hommes d’âge mûr (voire très mûr, on parle de vampires multi-centenaires quand même 🙂 ) courir après cette post-ado pas particulièrement jolie, ses serre-têtes et ses soquettes à petits coeurs, c’est franchement ridicule. Le problème avec les héroïnes tête à claque, c’est que du coup les méchants deviennent trop sympathiques (Russel Edgington, Marnie) et qu’on est de leur côté (d’où frustration parce qu’ils ne gagnent jamais au final).

    Quant à la mort de Tara, qui m’a également réjouie dans un premier temps, j’espère qu’ils ne vont pas trouver une entourloupe pour la ressusciter : tout est possible avec le genre fantastique, malheureusement des fois … Après tout Sookie est devenue une fée qui lance des éclairs, elle va peut-être pouvoir ramener sa copine d’entre les morts …

  7. Ce season finale est superbe mais la saison 4 n’est pas la meilleure de la série

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