En mars 2010, je suggérais aux chaînes françaises d’acheter White Collar (et quelques autres, presque toutes achetées depuis), un de mes plaisirs coupables les plus franchement assumés. Après une discrète carrière sur Série Club, et affreusement renommée “FBI : Duo très spécial”, la série fait le bonheur d’M6, qui la diffuse en prime time en ce moment. L’occasion de publier l’interview que j’avais faite de Matt Bomer, Tim DeKay et Willie Garson au Comic-Con l’an dernier…
White Collar soigne son style. Comment le définiriez-vous ?
Tim DeKay : C’est un style très classieux, qui me fait penser à l’époque du « Rat Pack », à Dean Martin, à Franck Sinatra, à ces acteurs des années 50. La réalisation y est pour beaucoup.
Willie Garson : C’est un style très « riche » (rires). Ces types ne sont pas des criminels, ce sont des magouilleurs en costumes de couturiers, qui vivent dans des lofts à New York et travaillent dans des bureaux luxueux.
Les séries policières se bousculent sur nos écrans. En quoi White Collar est-elle différente de la masse ?
Willie Garson : Les crimes que nous mettons en scène sont très différents de ceux des polars. Nous ne sommes pas dans le genre « assassinats », mais dans les arnaques, les coups montés, les faux, les vols d’identités, etc. Ce sont des crimes « intellectuels. »
Tim DeKay : À la différence de la plupart des « procedurals », nous suivons les héros chez eux. Au-delà de ça, c’est une série non violente, qui se déroule dans une réalité légèrement modifiée, soignée. Nous ne cherchons pas à transcrire la brutalité du monde réel…
Matt Bomer : Et le sel de la série, ce sont plutôt ses personnages, leurs dialogues, et la relation très particulière qu’entretiennent Neal et Peter. Il y a un élément de mystère, mais le mot clef, c’est « relation. »
Tim DeKay : Oui, c’est ça, « relation. »
C’est ce qu’on appelle une « bromance »…
Matt Bomer : C’est le terme que les gens aiment employer, mais je parlerais plutôt d’un respect mutuel, d’une acceptation de ce qu’ils sont l’un l’autre. Ils ne sont pas nécessairement les meilleurs amis du monde, mais ils ont conscience de leurs qualités respectives et de leur intelligence.
Tim DeKay : Je pense quand même qu’ils s’aiment bien, qu’ils tiennent l’un à l’autre, qu’ils sont proches, d’une façon disons… familière. Le fait que Peter soit marié apporte une touche très particulière à cette « bromance », car ils ne sortent jamais ensemble pour draguer, ce qui est généralement un élément clef de ce type de relation…
Photos : Agathe Padovani pour L’Hebdo Séries, Canal+.fr/TPS Star.