Ce week-end, Xanadu, sur Arte, a réalisé une score atterrant : 50.000 téléspectateurs. Après une première semaine décevante (250.000), c’est carrément l’hécatombe. La veille, Signature finissait mollement sa course sur France 2, avec tout juste 2 millions de curieux. Quelques semaines plus tôt, Les Beaux Mecs, un peu plus haut (2,7 millions), raccrochaient eux aussi sans avoir véritablement emballé l’audience. Pendant ce temps-là, Joséphine ange gardien et RIS gambadaient sans trop forcer entre 6 et 7 millions de téléspectateurs sur TF1. Constat : les séries ambitieuses, risquées, qui veulent faire avancer les choses, se ramassent. Même quand elles sauvent les meubles, elles font trois fois moins de téléspectateurs que leurs copines formatées et « grand public. » Combien de temps les chaînes continueront-elles à y mettre de l’argent ?
On peut se faire du mauvais sang pour le futur des séries françaises. A quoi bon s’exciter sur leur qualité, débattre, suggérer des pools de scénaristes, faire des conférences, des congrès, des festivals entiers où tout le monde cherche à aller plus haut, à faire mieux, à progresser, si c’est pour ensuite être jeté en pâture à un public… qui s’en fout royalement ? Pour la beauté de l’art, parce que certains scénaristes, réalisateurs, producteurs, public, certaines chaînes et certains critiques sont assez passionnés pour espérer que les choses changent, ils ne laisseront évidemment pas tomber si facilement. Mais combien de temps les espoirs de quelques-uns suffiront-ils à convaincre ceux qui ont les moyens de poursuivre, malgré les échecs ?
N’entrons pas ici dans le débat de la qualité globalement médiocre des séries françaises. Considérons ceux qui, s’ils n’y arrivent pas encore à tous les coups, tentent, buttent, chutent, se relèvent, proposent, osent se jeter à poil sur l’autoroute de l’audimat, en espérant qu’un jour le flot impitoyable des chiffres cessera de les aplatir comme des crêpes. Qu’on les aime ou pas, Xanadu, Signature et Les Beaux Mecs ont, chacune à leur façon, plus ou moins court-vêtues, tenté leur chance. En vain. La critique, attristée – et clairement frustrée de parler aux murs – en tirera des conclusions, sur tel effet d’écriture, telle nécessité de développement, telle autre affaire de production. Le grand public, lui, s’en fout. Il n’a pas regardé ces séries.
Aux Etats-Unis, le grand public regarde essentiellement les networks, qui diffusent pas mal de bouses – mais aussi quelques bonnes séries – pendant que ceux qui sont plus exigeants – et qui ont les moyens – se tournent vers le câble — qui sait aussi se rater. En France, seule Canal+ (qui s’adresse à des téléspectateurs « volontaires », abonnés) tente de jouer le rôle du câble, avec quelques beaux résultats – Engrenages, Pigalle la nuit – de « segmenter. » Arte s’y essaye aussi, doucement. Les autres veulent « fédérer », plaire à tout le monde. Pour fédérer, il faut faire de la soupe. Ou de la purée, au mieux. Pour que ceux qui n’ont pas encore de dents, et ceux qui n’en on plus, puissent avaler. Pour faire ses dents, il faut se risquer à croquer dans du solide, du dur, du concret, de la matière.
Cet effort-là, France Télévisions et Arte ont tenté de le provoquer. Sans succès pour l’instant. Il faut espérer qu’elles vont continuer de le faire. Et si elles continuaient aussi de se prendre des gamelles ? A moins que le paf entier n’explose – ce qui pourrait arriver à plus ou moins long terme avec la TNT et le tout numérique – et que chacun se mettent à segmenter pour avoir « son » public, les échecs à répétition d’œuvres segmentantes – ne serait-ce que qualitativement, le téléspectateur amateur de nouveauté étant une niche – finiront par décourager les chaînes « courageuses » – Arte et France Télévisions actuellement, quoi qu’il y ai pas mal à dire sur la programmation trop tardive des séries d’Arte. Alors, on ne pourra pas les accuser d’avoir tiré la fiction vers le bas. Elles se rangerons, l’antenne entre les pattes, aux côtés de TF1. Alors, le seul qu’il faudra accuser, ce sera le public. Et que ceux qui n’ont pas regardé ces séries – ce qui est leur droit le plus absolu, certes – n’aillent pas se plaindre quand ils verront la même bouillie sur toutes les chaînes !
Image de Une : schmilblick/flickr
Et tu crois que Breaking Bad sur NBC ou FOX aurait réussi à faire son trou ? Cela dit, il ne faut pas résumer les networks à un repaire de bouses, il y a de mauvaises séries, soit, mais sur quelles chaînes sont ou ont été diffusées les Dr House, The Office, Fringe, 30 Rock, Modern Family, Friends, Urgences, X-Files, 24, Lost, The West Wing, etc. ? Et les bouses américaines, si elles étaient produites chez nous, seraient presque considérées comme des chefs d’oeuvre.
Le problème, dans le cas français, c’est que l’on passe d’un extrême à un autre. On passe de Joséphine et Camping Paradis à des séries assez exigeantes comme Les Beaux Mecs et Signature. Il n’y a pas réellement chez nous des séries populaires de qualité, c’est-à-dire, conçues pour un large public et recueillant une bonne presse. Enfin, j’en vois au moins une ! Fais pas-ci, fais pas ça. J’en oublie peut-être une autre, mais c’est bien sûr trop peu, c’est presque le néant.
Comme je l’ai souligné, Les Beaux Mecs et Signature ne sont quand même pas des séries grand public à ce que je sache, et leurs audiences, ma foi, ne sont pas si mauvaises que cela. C’est un peu comme NBC avec 30 Rock, c’est de qualité, mais ça n’a jamais fait 15 millions. De plus, il me semble que France Télévisions a supprimé la pub pour ne plus être forcément prisonnier de l’audience alors ils ne devraient pas non plus trop s’en faire à ce sujet.
Quant à Xanadu, là, on peut clairement remettre en cause la programmation. Non, mais qui aurait l’idée d’aller mater Arte un samedi soir ? En semaine, à 22h30, pourquoi pas, mais un samedi soir ! WTF !?
Blâmer le public, c’est trop facile. Cela fait trop longtemps qu’on se fiche de lui, il n’a plus confiance. Il faut aller le chercher, mais pas n’importe comment. Et puis, aussi, on nous pond 2-3 séries de qualité tous les trois mois et il faudrait absolument regarder ! Rien de comparable avec l’offre américaine ou l’offre anglaise bien plus riche où chacun peut faire son tri.
Personnellement, je n’ai pas regardé Les Beaux mecs et Signature. Pourquoi ? Parce que ça ne m’attirait pas, tout comme je ne suis pas attiré par Treme et Boardwalk Empire (même si j’ai vu le pilote) alors que dans le même temps, j’ai bien accroché à Rubicon et Mad Men.
Je pense que France Télévisions doit continuer à proposer des programmes de qualité mais un poil plus abordables (comme la très bonne David Nolande). Bon sang, il ne faut pas plus créer une série avec pour objectif d’avoir un super papier dans Les Inrocks ou Télérama ! Et puis, il faut savoir aussi les vendre. Quant on découvre les bandes-annonces, on n’a vraiment pas envie, je regrette.
Et je ne parle même pas de la diffusion en rafale sur une poignée de semaines qui empêche tout buzz et toute fidélisation du public, sans parler des délais interminables entre chaque saison de certaines séries. Mais c’est un autre débat…
Je n’ai pas dit que les networks sont un “repère à bouses”, j’ai dit qu’il y avait quelques bonnes séries — Community ou How I Met sont parmi mes favorites — mais pour voir tous les ans l’ensemble des pilotes, y’a quand même une majorité de mauvaises séries…
Est-ce que le problème ce n’est pas la frilosité des chaînes avant tout ? Qui fait proposer des mini-séries plutôt que des séries plus longues… Mini-séries auxquelles les gens n’ont même pas le temps de s’habituer…
Pour que ça marche, il faudrait que les chaînes prennent un risque : donner une vraie chance au produit pour capturer des adeptes…
On n’est pas devenu accro à Friends ou X-files avec juste 6 épisodes…
Il faudrait faire des cases comme “jeudi soir c’est comédie” où l’on verrait donc 4 épisodes d’une vingtaine de minutes de 4 séries différentes. En piochant entre autres dans les séries britanniques et américaines de ce genre (en arrêtant de vouloir cibler les ados lors du doublage -cf HIMYM et Friends en VF). Et en essayant d’y introduire de temps en temps nos productions. Mais ça implique de se voir comparer aux productions anglo-saxonnes.
Si on crée un rendez-vous qui fonctionne bien en terme d’audience, ça devrait aider les productions françaises un peu exigeante à être visible.
Et on décline ce principe avec les autres genres.
Est-ce que le problème n’est pas tout simplement la beaufitude aigüe de la société française?
Je dis cela sans méchanceté mais comment justifier autrement que 6 ou 7 millions (!!) de personnes regardent des daubes absolues comme Joséphine ou Camping Paradis, c’est vraiment ahurissant…
Et ne me dites pas que c’est à cause d’un manque de choix à l’heure où grâce à internet on a accès à tout ce qui se fait de mieux en matière de série ou de films.
J’ai vraiment du mal à comprendre cette médiocrité intellectuelle et culturelle ambiante…
Le problème français réside dans la programmation et l’exposition de ces séries. Nous n’avons pas de chaînes câblées et TNT assez fortes pour pouvoir accueillir des productions comme Xanadu ou les Beaux Mecs et qui seraient en plus grande adéquation avec le public visé.
Il nous manque clairement des chaînes comme E4, FX et AMC.
D’un point de vue général, il y aussi un vrai déficit de culture audiovisuelle chez nos diffuseurs, et plus grave encore une absence de vision du marché.
Je “consomme” pas mal de série, du plus classique (HIMYM, Community, the Office) au moins classique (Extras, Louie).
Comment je les consomme? Via le net. Pour moi, et c’est la le problème, cela ne me vient même pas à l’idée de suivre une série à la TV. En regardant autour de moi, même constat. Quand on me dis “t’as vu le dernier épisode?”, personne ne parle de la diffusion de la veille sur TF1.
Alors si en plus la qualité des séries françaises est assez médiocre (la jsuis sympa) les audiences ne m’étonnent pas.
Pour les audiences de Joséphine ange gardien, normal, les gens qui regardent ça doivent pas encore connaitre l’existence d’internet…
ah ah +1 pour “la beaufitude aigüe de la société française”
Je suis complètement d’accord avec ce qui est écrit. Le public français se pense bien plus intelligent que les Américains mais il est également devenu accro à la malbouffe télévisuelle. Il suffit de voir les cartons d’audience des “Experts” (même les redifs!), “Joséphine ange gardien” et autres “Cold Case”.
Dans les enquêtes, le téléspectateur français réclame toujours plus d’émissions culturelles, du théâtre en prime time (ah, la nostalgie de “Au théâtre ce soir”), regrette “Cinq colonnes à la Une”… Il essaie de se donner bonne conscience. En vain. Comme un junky qui ne peut résister à l’envie de s’injecter une nouvelle dose. Et le pire, c’est qu’il est schyzo.
Il va se plaindre dans quelques mois et vanter les mérites des séries US ambitieuses (et très réussies) du type “Mad Men”, “Breaking Bad”, certaines venues d’Angleterre aussi… Vanter les sitcoms (“How I Met Your Mother”, “Big Bang Theory”). Oui, on peut s’inquiéter. Arte et France télévisions continueront-ils longtemps à produire (ou acheter) des séries de qualité, faute de public.
Je pense que le principale problème, comme évoqué plus haut, est la rareté de véritable série en France, c’est-à-dire avec au moins 8, 10 épisodes, et surtout des séries au-delà de 20 épisodes par an.
Quand je vois les séries américaines, généralement je deviens accro suite à un bon pilote (idéalement un double épisode) qui laisse deviner de nombreux développements que l’on a envie de suivre). Pour les sit-coms, on aura du mal à faire aussi bien (question de tradition) mais on peut s’affranchir des carcans américains et on sait faire des comédies.
Aussi, je m’interroge sur le mode de diffusion : 2 épisodes à chaque fois contre 1 aux Etats-Unis. Cela joue peut-être un rôle, un seul épisode cela prend pas trop de temps, on n’est pas coincé pour longtemps et surtout cela crée un côté feuilleton si besoin est.
Enfin, je rejoins le 1er commentaire. Il faudrait des bonnes séries à la fois intelligente et grand public. Quand on voit le succès de Dr House, c’est possible.
Et surtout la comparaison est je trouve assez terrible, non pas tant avec les Etats-Unis qu’avec l’Angleterre sur ce terrain-là. Skins en son temps, Misfits aujourd’hui, les adaptations de Sherlock Holmes, ou encore l’éternel Doctor Who.
Il faut dire que les quelques séries de qualité sont noyées dans une mer de séries mainstream. Regardez un programme télé : impossible de rater Joséphine ange gardien ou Cold Case en prime time sur une grande chaine, alors que Xanadu à 22h30 sur Arte un samedi soir, on passe facilement à côté…
Je pense que l’omniprésence des séries télé dans le PAF français fait que les quelques-unes “originales” passent inaperçues. D’autant plus quand elles sont mal programmées (Xanadu).
Je regarde avec plaisir une vieille série, Twin Peaks. Qui sait qu’Arte la rediffuse le mardi soir ? Sur mon programme télé, y a juste l’heure et le nom à côté. Aucun résumé, ni n° d’épisode, ni avis (ah si, 3 étoiles, mais sans aucun commentaire). Il faut avoir envie pour la regarder.
Arte a bien diffusé Breaking bad également, les Invincibles, … Ils se lancent dans les séries de qualité. Et je suis sûr que le public est là.
Il faudra par contre le déformater quelque peu, c’est certain. Et le désintoxiquer : non public, tu n’as besoin de voir tous les jours 10 meurtres atroces suivis de 7 autopsies et 3 mecs (quoique c’est plutôt des filles maintenant) qui tapent hyper vite sur leur clavier pour trouver en 2 secondes tous les gars nés en 73, blonds, qui ont fréquenté le collège John Wayne entre 84 et 86, qui ont un casier judiciaire et qui n’achètent que des céréales de telle marque au supermarché du coin. CA N’EXISTE PAS !
On a tout simplement perdu notre savoir faire développé lors des années 60 et 70 et qui aurait dû perdurer.
Il faudrait que les chaînes US s’implantent durablement ici et investissent dans la production.
En Amérique Latine, HBO Latin America a réussi à sortir Capadocia. En Italie, Fox Crime a produit la version locale de Mujeres asesinas. Toutes deux sont des productions honorables et ont le mérite de développer l’industrie locale.
J’ai regardé Les beaux mecs et Signature et arrêté au bout de 5 minutes devant Xanadu.
Les deux premières séries sont originales mais loin d’être parfaites. Elles ne pouvaient pas satisfaire le public dit “familial” ou celui plus exigeants des sériephiles avertis.
Quant à Xanadu, annoncé en grande pompe sur le net pour son intrusion dans le monde du porno, il commence comme un “Plus belle la vie” avec des histoires de famille dont on se contrefout.
Je voudrais bien savoir comment sont mesurées les audiences car aujourd’hui, on visualise les séries en séance de rattrapage, à son rythme. Les séries de qualité ne se consomment pas de la même façon que les autres.
Moi il y a un truc que je ne comprends pas : en quoi, dans la mesure où les deux diffuseurs évoqués ici, à savoir France 2 et Arte, ne sont pas dépendants de la publicité (aux horaires de diffusion de ces séries en tout cas, en ce qui concerne France 2), le problème de la chute d’audience en est un ?
OK, pour Xanadu je peux comprendre : financer une série comme ça pour 50 000 péquins, ça n’est pas très motivant. Mais quand 2 ou 3 millions de personnes – c’est peu pour le PAF, mais ça fait quand même du monde – suivent une série sur l’ensemble de sa saison (comme ça a été mon cas pour Les Beaux Mecs), on se dit que ça n’aura quand même pas servi à rien. Je n’ai peut-être pas compris tous les enjeux du truc, mais ce n’était pas ça le but de la suppression de la pub après 20h sur le service public ?
En fin de compte, et si cette analyse s’avère juste – et surtout tristement prémonitoire, ça me fait penser à une scène vue hier soir dans le docu-fiction sur le “règne” de Mitterrand : quand Serge Moati débarque à FR3, il a l’ambition de mettre en avant tous les cinémas du monde, pas uniquement le cinéma américain (et sans pour autant l’exclure), avant d’être finalement forcé par Tonton un an plus tard d’embaucher Guy Lux pour des émissions de variétés dignes de TF1, qui n’en veut pourtant même plus. Tout ça pour endormir les consciences des télé-électeurs… C’est à se pendre !
Une question par rapport aux chiffres d’audience. Dans les calculs d’audimat, est ce qu’il y a un affinage pour les enregistrements. Dans mon cas, je n’ai pas regardé Xanadu mais je les ai enregistré.
En fait, l’audimat est calculé seulement à partir des foyers qui ont des boîtiers de Médiamétrie, pas chez tout le monde. Et à ma connaissance, l’enregistrement ne compte pas…
[…] Séries françaises : c’est pas bien de blâmer le téléspectateur ! (mon avis dans le commentaire n°1) (Tête de séries) […]
+ 1 Decade later. Je ne regarde jamais aucun film, documentaire ou série directement à la télé, j’enregistre tout. Si, comme le dit pierrelanglais, les enregistrements ne sont pas pris en compte, l’audimat n’a aucune valeur surtout pour des séries diffusées tard et destinées à un public un peu exigeant et averti (càd qui n’attend pas passivement sur son canapé ce qu’on va lui servir ce soir…).
C’est quoi Camping paradis ?
J’ai lu tous les commentaires et, cela peut être un sentiment illusoire, mais j’en éprouve malgré tout un certain optimisme. Car pour un blog qui affiche généralement assez peu de commentaires, il y a un débat qui rassemblera toujours nombre de spectateurs critiques, c’est bien la fiction française.
Et tous les commentaires, à force de réflexion sur la situation de la production française, sont justes et pertinents, du streaming et du piratage qui offrent à tout à chacun la possibilité de suivre les meilleurs séries en même temps que leur diffusion américaine (et, quoi qu’on en dise, c’est une révolution culturelle monumentale) ce qui en déprécie d’autant la programmation télévisuelle française quelle qu’elle soit, à la manière dont les séries sont très souvent malmenées en France (programmation calamiteuse, diffusion à des heures impossibles, production en dents de scie selon le bon vouloir des directeurs des programmes qui semblent être remplacés tous les quatre matins, promotion franchement médiocre – hors Canal+ qui sauve – trop souvent – les meubles).
Mais ce qui me rassure dans tout cela, c’est qu’il ressort de ces multiples débats sur la fiction française une forte volonté d’une tranche du public d’améliorer la situation de la production nationale, sentiment qui n’existe pas forcément chez nos voisins européens qui ont trop souvent tendance à se reposer sur les séries d’outre-atlantique, sans remise en question aucune.
Alors soit, il y aura toujours des ratés ainsi que des annulations, et malgré certains chiffres qui peuvent apparaître au demeurant assez décevants, je ne pense pas qu’il y a encore quelques années la production de séries comme “Xanadu”, ou “Signature” eut été possible. Mais je pense que la production française, bon an mal an, se dirige lentement vers une amélioration indiscutable.
Sinon, les publicitaires s’intéressent moins aux “spectateurs-consommateurs” qui enregistrent, car ces derniers ont tendance à zapper les publicités lorsqu’ils regardent leurs programmes.
Je rejoins certains avis concernant les différents médias également. J’ai regardé (et beaucoup apprécié) Les Beaux Mecs, mais grâce au service de replay sur internet. Je suis Xanadu via internet aussi, et même si j’aime moins, je trouve des qualités à la série. Bref, peut-être faudrait-il faire jouer dans les calculs d’audience tous ces services proposés par les chaînes ?
Je suis comme Esther; je ne regarde plus la télévision sauf les émissions qui débattent des informations, les news (directement sur la BBC ou Skynews.) et les chaines musicales.
quand on voit les daubes populaire (tu ne connais pas camping paradis : tu ne manque rien!) on se dit que les français manquent totalement d’ambition. et quand ils en ont – les chiffres ne suivent pas. mais qu’est ce qu’un chiffre, sauf qqc de non représentatif (médiamétrie, comment choisis-tu tes foyers?!) de l’appréciation de l’ensemble?!
on dit que le téléchargement tue les séries télé, la première question a se poser est pourquoi?!….
entre les séries diffusées dans des cases horaires farfelues (je pense à gossip girl ou the vampire diaries sur TF1 les samedis aprem’ ou bien Xanadu les samedis soir.) qui se trouve devant la télévision à ce moment la?!
les adaptations françaises?! pourquoi simplement ne pas nous les donner en VOSTFR : pour les comédies elles perdent tout leurs sens et leurs blagues (CF : The Big Bang Théorie => quand “Bazzinga” est traduit par “Tu m’auras pas”) & les voix françaises?! ohh le massacre! (pour ceux qui ont vu Mistfist en Vo ou How I Met – tenter l’adaptation et pendez-vous!)
effectivement, quand on demande est-ce que tu as vu le dernier House, on ne parle surement pas de la programmation de TF1 qui pour faire de l’audience vous diffuse un nouveau + 2 anciens et ou bien pour les experts qui grâce au CSA vous sont programmé dans le désordre.
je rejoins plusieurs d’entre vous à dire que “les mini-séries” ne nous laisse pas le temps de nous familiariser avec les personnages et les intrigues & que les trailers ne nous font pas envie. (opinion personnelle : j’ai regardé l’hebdo-série de la semaine dernière et Xanadu… çà à l’air d’être destiné à un public très adulte qui s’accroche à son canapé.)
tout çà pour dire que lorsque l’on s’adresse à un public avertis on ne s’adresse pas au grand public, celui-ci n’est donc pas à blâmer préférant une série comme Soeur thérese.com à une violente entrée dans le monde du porno.
Dans tout l’article et dans les com’ il y a du vrai et du faux.
Ce qui est dommage, c’est de systématiquement comparer les séries du lundi soir de TF1 avec les autres fictions des autres chaines.
TF1 à réussis à imposer le lundi soir comme un RDV familiale. Peu importe le héros récurent qu’ils mettront et/où la qualité d’écriture de l’épisode, les enfants et leurs parents se réunirons ensemble devant l’écran.
Ce sont des fictions qui se regardent comme des “Films” qui se suivent (Mon beau père et moi… ), du coup pas très grave si ce n’est pas “toutes” les semaines les mêmes.
Je pense que l’argument sur le fait que la manière de produire et de diffuser la fiction en France “Est” le vraie problème plus que le “publique”.
Il n’y a pas de RDV à proprement parler. France 2 avait réussis un temps à le créer le vendredi avec 1 soirée 3 polars. Les audiences étaient bonnes (P.J. à l’époque faisaient des scores plus qu’honorable alors que la série sombrait parfois dans une certaines noirceurs).
M6 aussi à longtemps était dans le peloton de tête (d’accord avec des séries américaines) le samedi soir.
Maintenant c’est sur qu’avoir des séries de 6 / 8 épisodes par an (voir sur plusieurs années) augmente les chances de ne jamais avoir de suite (cf David Nolande et consort) ou le fait de diffuser 3 épisodes par soir (comme l’excellente Sur le Fil) accentue le fait que si pour X raison, on rate une soirée et bien on a raté la moitié de la saison. Donc pour rentrer dans un univers et y revenir, il faut en avoir l’occasion.
Non mais c’est bien de vouloir innover. Seulement tenter de faire des séries haut de gamme (tant techniquement qu’intellectuellement..hum) qui s’adressent aux mêmes “clients” de TF1, c’est l’échec assuré…
Les séries françaises « inventives » récentes qui n’ont pas fait d’audience n’en méritaient guère. Elles n’étaient d’ailleurs pas si inventives que ça, exception faite de « Xanadu ». « Les Beaux Mecs » ne racontait rien d’intéressant à propos de gens pas captivants, sauf par éclairs, et l’intrigue avançait à tout petits pas confus, avec pas mal d’invraisemblances et beaucoup de clichés (les jeunes de banlieue, le vieux flic qui se prend pour Gabin, et ainsi de suite, on pourrait passer des heures à en faire la liste). « Signature » est simplement lamentable d’ennui et de chichi, c’est un machin qui va véritablement à vau-l’eau. Peut-on vraiment considérer cela comme « ambitieux » ? La seule ambition de « Signature », outre le chantage au prétendu « risque » en direction de la critique, m’a semblé de satisfaire la vanité (incommensurable) de ses « auteurs » et celle de la chargée de programmes de France 2, déjà remarquée comme responsable de coûteux, piteux et pompeux échecs.
Je n’aurais qu’une seule chose à faire remarquer. L’excellente Marchlands,
http://actuseries.fr/2011/04/26/marchlands-linquietante-etrangete-dune-maison/
diffusée en angleterre, elle a réuni 5-6 millions de téléspectateurs, et ce avec cinq petits épisodes et une intrigue pas très grande public.
Je pense qu’en France on se trompe de direction, là où tout le monde vante les Mad Men, Breaking Bad ou autre et rêve de faire de même, je leur répond que c’est impossible, on a ni les spectateurs ni les moyens de productions, on a vu ce que ça donnait sur Canal + ces essais de copie du modèle américain: la moyenne XIII.
On devrait plutôt se tourner vers un modèle plus adapté, à note échelle. The killing est un remake d’une série Dannoise. Life On Mars est au départ anglaise, Skins est internationalement reconnue. On devrait se focaliser sur des coopérations européennes, je suis persuadé que de merveilleuses séries en naîtrait.
Les chaînes anglaises diffusant ces séries comme Itv, de par leur modèle se rapproche plus des network américain. Qui blâmer dans ce cas? Notre chère télévision française, surtout TF1 d’après moi. France 2 ayant réussi un coup d’éclat avec Signature et Les Beaux Mecs d’après moi, mais comme Mr Series le dit dans son article, il faut que les spectateurs, eux aussi, s’intéressent à ce que nous produisons en France, on est découragé devant Joséphine, Louis la Brocante, David Nollande…
Tant que tout le monde ne sera pas sur le même rythme, les chaînes, les artistes et les spectateurs, tant qu’aucun n’aura écouté avec attention les attentes de chacun, nous n’y arriverons pas.
Sans oublier que, si on regarde “Showrunners”, la productrice de House explique: “22 épisodes à l’année c’est un travail Titanesque de la part de l’équipe”. En France, on est fainéant, on ne se mouille pas.
Hugh Laurie et Bryan Cranston sont d’incroyables acteurs qui épaississent considérablement ces deux monuments actuels. On se voit bien en producteur expliquer à Guillaume Canet ou Audrey Tautou l’intérêt qu’il aurait a faire une série diffusée sur TF1…