Ce mardi, inaugurons une nouvelle section de ce blog : le pour ou contre. Une fois par mois, je demanderai à un de mes collègues (cette semaine, Guillaume Regourd, du magazine Geek), de jouer les contradicteurs dans un confrontation frontale, sans droit de réponse ! Une seule règle : cogner fort ou défendre coûte que coûte une série sur laquelle les avis divergent. Tout est permis, même la mauvaise fois. Histoire de bien commencer, j’ai décidé d’attaquer sur mon souffre-douleur du moment, Spartacus.
Guillaume Regourd, du magazine Geek, est pour !
OK, Spartacus est indéfendable artistiquement. Pas un choix esthétique ou narratif qui ne navre. On n’est pas aveugle. En même temps, reprocher à Blood and Sand de ne pas être une œuvre d’art… Steven DeKnight, le créateur de la série, se souvient seulement de l’ado qu’il était et s’adresse avant tout à ceux qui, comme lui, ont au moins une fois occupé un cours de maths à griffonner des cartoons outranciers à base de scènes gore et de pin-up voluptueuses.
Récréation régressive, Blood and Sand est aussi de fait une curiosité. Des séries Z à la télé, vous êtes capables d’en citer combien ? Les séries B, c’est sûr, ne manquent pas. Sur les networks, il n’y a même quasiment que ça. Mais du bon gros nanar qui tâche (et castre et démembre et crucifie et étripe), c’est inédit. Expérimental, même, ramené à l’échelle du temps long de la série. Car en 13 heures d’antenne, DeKnight se trouve forcé de laisser ses personnages respirer. Les gladiateurs se prennent alors à réfléchir sur leur condition d’esclaves sommés de se faire débiter en morceaux ou de jouer les pornstars pour satisfaire les instincts voyeuristes d’une foule en délire ou d’une poignée d’aristos lubriques.
Sans jamais nous faire la leçon ni oublier de flatter les nôtres, d’instincts voyeuristes, DeKnight finit contre toute attente par donner un peu de sens à cette récré en nous sensibilisant au destin de cette nouille de Spartacus. Dommage que Les Dieux de l’Arène, prequel réduit à 6 heures et sans Spartacus, s’échine à démonter tout notre argumentaire en se contentant pour le coup d’empiler orgies et bastons sans le moindre enjeu dramatique. Merci les gars, c’est bon de se sentir soutenu.
Je suis contre !
On a le droit d’aimer Spartacus. Cinq minutes. Le temps d’une baston ou d’une scène de fesses. Au-delà, toute insistance révèle une tendance au masochisme, voire à la fascination malsaine – au mieux une nostalgie pour la grand époque des films érotique d’M6. Comble de la laideur, ce concentré de testostérone épilée contient tout ce qui m’agace dans une fiction : une esthétique pompière, des personnages caricaturaux incarnés par des acteurs cabotins (et mauvais pour la plupart), des dialogues poussifs, une violence gratuite et du sexe grossier dénué de toute sensualité. Bref : c’est un truc de gros bourrins.
Il y a bien sûr l’excuse du « plaisir coupable », du bon gros délire avec giclées de sang, qu’on regarderait comme un match de catch sur NT1. L’argument est valable si on se limite à un épisode. Le vice, c’est d’y retourner. Bien sûr, tous les fans de Spartacus ne sont pas des monstres assoiffés de sang, faibles natures aisément corruptibles par ce triste spectacle flattant nos plus bas instincts. La plupart d’entre eux savent prendre cette bouse huilée pour ce qu’elle est, un gros divertissement bien con, à prendre au 32e degré. Un effort intellectuel qui est au-delà de mes capacités. Mea culpa.
Perso, je trouve que “Spartacus” est très inégal. Il y a des épis où il y a indéniablement une recherche dans le scénario (là je pense à l’épi 2 des “Dieux de l’Arène”), alors que dans d’autres, à part un effet visuel qui commence à lasser, c’est vide. Si c’était expérimental dans “Blood and Sand”, c’est quand même plus abouti dans la technique dans le prequel. Et sinon, non ce n’est pas comme un match de catch, car l’atmosphère des gladiateurs et du ludus propose une élégance et une brutalité :’). En tombant rarement dans le vulgaire !
Spartacus, pour ma part, c’est la série que je regarde sous la couette, quand j’ai epuisé tout mon stock de “bonnes” series. Et le pire, c’est que je ne me sens meme pas coupable …
Etrange, je suis pour mais avec les arguments de Pierre ^^ Donc comme Dimfacion.
Vous trouvez vraiment qu’il y a tant de cul que ça ? Ou c’est juste l’esthétisme porno-soft-M6-80’s. Sans oublier qu’il s’agit d’une série de gladiateurs. “Tu aimes les films de gladiateurs ?” (cf. Y’a t’il un pilote dans l’avion ?”
on n’a pas eu ce débat, Pierre? (j’avais voté POUR massivement..). Ne fais pas LOST pour la prochaine 😉
J’aime pas trop la série mais je vote POUR tellement il y a d’autres horreurs qui sont diffusées avec succès mais dont on parle moins car elles n’ont pas une identité forte comme Spartacus.
AU moins même si je trouve pas ça terrible c’est pas une série que j’ai l’impression d’avoir déjà vu. Donc je suis rarement déçu 😉
comment vous arriver a parler d’une série si vous l’avez pas regarder?
franchement celui qui a écrit l’article peut retourner regarder plus belle la vie parce qu’il a rien compris a la série!!!
C’est sur que sa change de la merd. qu’on nous passe non-stop sur m6 et tf1!
tchao et vive SPARTACUS et ANDY
Spartacus c’est un peu comme la cigarette quand on est ado. On se sent tres coupable d’essayer, les premiers fois sont etouffantes, laissent un sale gout en bouche, on a du mal à garder la fumée en bouche/les yeux sur l’écran face à un produit qui semble si mauvais…et au bout d’un moment on fini par apprecier et être accro et réellement apprecier ce petit vice