Ce soir, France 2 diffuse la suite des Beaux Mecs, tentative réussie (mais imparfaite) de l’ancienne équipe d’Engrenages (Virginie Brac, Gilles Bannier) de confronter la fiction sérielle hexagonale aux codes des films de gangsters, et ces films de gangsters aux codes des “nouveaux truands.” L’occasion, après Simon Abkarian la semaine dernière, de nous entretenir avec Mhamed Arezki, découvert dans Les Bleus, et qui incarne Tony le Dingue, le personnage d’Abkarian, dans sa jeunesse. En fin de post, voyez aussi l’Hebdo Séries où nous avons rencontrer les deux comédiens et Gilles Bannier, le réalisateur de la série.
Le crime, c’était mieux avant ?
En tout cas, c’était plus réfléchi, plus pausé. C’était l’ancienne école, qui préparait ses coups et les exécutait en silence, discrètement. Après, ce n’est qu’une impression. C’est une génération plus élégante… parce que leurs mères les habillaient comme ça. La référence, c’était JFK !
Ces truands-là semblent être fantasmés par la fiction contemporaine. Ne sont-ils pas des personnages de fiction ?
Je ne pense pas. Les beaux mecs ont vraiment existé. C’est simplement une génération différente, loin de nos codes, qui nous semble du coup improbable.
Ils ont quelque chose de théâtral…
Surtout parce qu’ils parlent un bon français et qu’ils sont dans une communication très directe. A l’époque, ils ne s’envoyaient pas des textos… du coup, ça rappelle les vieux films de gangsters, où les dialogues sont très soignés…
Oui, et avec des types qui s’appellent Dédé la Fouine…
… Roger Monte-en-l’air ! Ça existait complètement.
Comment incarner un personnage comme Tony le dingue ?
En suivant le script à la lettre, tout simplement…
Pitié, ne me faite pas une réponse d’acteur !
(Rires). Les costumes, les décors, tout aide à se mettre dans la peau de ce type. J’ai joué Tony entre le début et la fin des années 70, le passage d’un héros naïf à quelqu’un qui a vrillé. C’est une palette intéressante.
Comment éviter de singer De Niro ou Brando ?
C’était un piège que j’ai voulu éviter en me nourrissant du personnage quand il est tout gamin, au début de la série. J’ai emmagasiné ça, pour mieux exploser quand la mère de Tony est assassinée. M. Jo, le responsable de cet assassinat, est une figure paternelle, Tony voit donc sa mère se faire tuer, et se retourne contre son père…
Au-delà du crime, les valeurs des beaux mecs vous plaisent-elles ?
Ce sont des lignes de conduite qui me semblent bonnes, les amis, la droiture, le vocabulaire…
Image de Une : Les Beaux Mecs, France 2, Laurent Denis.