La semaine prochaine, une nouvelle vaguelette de nouveautés américaines va nous tomber dessus, avec notamment The Chicago Code et Mr Sunshine, très attendues. Avant que la liste ne s’allonge, je me suis donc dit qu’un premier bilan de ce qu’on a vu de frais en cette mi-saison ne serait pas inutile. Ça me donnera l’occasion, en quelques lignes, de vous dire ce que je pense des 13 nouveautés jusqu’aujourd’hui diffusées. Et à vous de me dire si vous êtes d’accord…
Globalement, ça n’a pas été transcendant, mais c’est déjà un peu mieux que la rentrée de septembre. La raison de ce léger mieux ? Les chaînes du câble ont pris part à la fête. Les séries vues depuis début janvier sont donc, dans leur ensemble, plus originales, avec une identité plus affirmée que leurs cousines de la fin de l’été.
13. Spartacus : Gods of the Arena.
Soyons honnête, le prequel de Spartacus est moins nul que certaines des séries qui vont suivre, mais je n’aime pas cette franchise. C’est viscéral. Trop con, trop violent, trop vicieux… on en a déjà parlé. Plutôt que de recracher mon avis, je citerai mon collègue Pierre Serisier, qui disait justement en commentaire de mon post sur la série, « Spartacus est “pleine d’elle-même” comme disent les Américains. Elle est une mécanique à faire du buzz et surtout à contraindre les commentateurs à revenir à une position de “jaime” ou “j’aime pas”. Comme si elle craignait qu’on réfléchisse sur son sens et sur elle-même. Je connais peu d’œuvres qui se dérobent ainsi à l’analyse, qui simplifient la réflexion en réduisant leur message à un stimulus. C’est en ce sens que Spartacus est une mauvaise série. » Pas mieux.
12. Retired at 35.
Ok, TV Land est une chaîne qui cartonne en Floride et dans tous les paradis pour retraités, mais ce n’est pas une raison pour faire des sitcoms aussi datées. Tout est vieux dans cette histoire de fiston qui se la coule douce chez son papa retraité (allo Shit My Dad Says ?) : les décors, les costumes, les acteurs, et même les blagues. Je dois être trop jeune pour ces c…
11. Off the Map.
Deux choses me font détester la nouvelle série de Shonda Rhimes. D’abord, cette manie qu’à la créatrice de Grey’s Anatomy d’écrire des séries égocentriques et narcissiques. Au fond d’eux, ses docteurs se contrefoutent de la santé de leurs patients. Sur leurs lits, mourants ou pas, ils ne sont que les reflets des petites angoisses existentielles de beaux jeunes gens en blouse blanche. Moi, moi, moi, moi, beurk. Ensuite, la vision qu’offre Off the Map de l’Amérique du Sud est vomitive. « Quelque part » dans la jungle, on refuse de se faire soigner, on offre des poulets pour remercier le bon Blanc, qui sauve des vies avec des noix de coco. Une seule question me taraude : mais où est le bon boula-matari Tintin ?
10. Perfect Couples.
C’est une comédie, et je n’ai pas ri. C’est une romance, et je n’ai pas été charmé. Donc, c’est raté. Je sais, c’est un peu court, mais au bout d’un épisode, j’ai prié pour que mes voisins ne ressemblent jamais à ces « couples parfaits » très poussifs, nettement en deçà de leurs collègues d’NBC 30 Rock ou Community (même Outsourced est mieux). Mon avis n’est cependant pas définitif. Certaines personnes, au premier abord, sont désagréables, puis s’avèrent plutôt sympathiques…
9. Bob’s Burgers.
Ok, ce n’est pas Les Simpson, ce n’est pas American Dad ! et ce n’est pas Family Guy, mais le pilote de Bob’s Burgers m’a quand même fait rire deux ou trois fois, et franchement. C’est sans doute de mauvais goût, mais la blague du burger au doux nom de « child molester » (en gros, « le violeur d’enfants »), servit avec un petit bonbon dans le coin de l’assiette « parce que c’est comme ça qu’ils les attirent », ça m’a fait marrer (désolé). Les dessins sont assez moches, mais on a vu pire, les voix ne sont pas si mal (surtout Kristen Schaal), et l’humeur de l’ensemble est assez méchante pour qu’on y revienne.
8. Being Human US.
En fait, ce serait plutôt Being Human Canada-US, mais bon… Les producteurs de ce remake ont le courage de prendre une autre voie que celle de l’original, optant pour plus de pénombre, suivant les traces du premier pilote de la série anglaise. On ne peut que les féliciter de cette prise de position. Pour le reste, leur série n’est pas désagréable, correctement incarnée, mais manque clairement de l’intelligence et de l’humour de sa cousine britannique. Du coup, on ne sait pas trop si on veut savoir ce qu’il va advenir de son vampire, de son loup-garou et de son fantôme, sympas mais moins attachants…
7. Skins US.
Qui sait la position qu’occuperait le Skins d’MTV s’il n’était pas un remake ? De fait, il est délicat de tenir la comparaison avec l’original. Les héros de cette version sont moins immédiatement bluffants que leurs modèles, et le casting n’est pas aussi bon. Avec le temps, si la série survit à l’énorme polémique qu’elle a provoquée et aux foudres du PTC, elle pourrait gagner son indépendance, trouver son ton, se bâtir une identité. Tant mieux pour les téléspectateurs américains. Les autres continueront sans doute de préférer l’original.
6. Fairly Legal.
Sarah Shahi. Sarah Shahi. Sarah Shahi. Sarah Shahi. Même dans la pire série, écrite par un manchot sur un ticket de métro, on serait sous le charme. Ceux qui ont eut l’idée de Fairly Legal ont du se dire qu’ils pourraient nous faire avaler n’importe quoi si c’est elle qui le dit. Fairly Legal n’a pas grand intérêt, ne risque pas de devenir un petit plaisir made in USA (la chaîne) comme White Collar, mais… Sarah Shahi, Sarah Shahi, Sarah Shahi…
5. The Cape.
Ce super héros là ne va pas faire long feu vu ses audiences, mais on aurait aimé y croire, se dire qu’NBC allait pouvoir nous refaire le coup de la première saison d’Heroes, enfin nous redonner envie de voir des super héros à la télé. Revenir aux fondamentaux du genre, sans trop d’esbroufe, pourquoi pas ? The Cape n’est pas une réussite, mais c’est une petite série – produite à coups de millions, c’est bien le problème – pas désagréable à regarder, truffée de clichés et de phrases pas possibles – volontairement ou involontairement, à voir – comme un mauvais comic book, de ceux qu’on lit sans déplaisir sur les toilettes. Peu flatteur ? Amusant, et c’est déjà pas mal.
4. Harry’s Law.
David E. Kelley est un malin fainéant. Ses séries se ressemblent toutes, fonctionnent sur le même léger décalage entre réalité et délire comique. Harry’s Law est sans doute la plus cartoonesque de toutes ses créations, bordélique, déconnante, impossible, irréelle, mais plaisante. On aime ou en déteste. Personnellement, je me fais avoir à tous les coups. Pas le genre de série dont je regarderai tous les épisodes, mais de temps en temps, ça fait du bien.
3. Shameless.
Adaptation inutile ? Sand doute, mais que pouvait-on espérer de mieux ? Les acteurs de ce remake avec de vrais gros mots dedans sont formidables (à commencer par Emmy Rossum, dont tout téléspectateur un peu rock’n’roll tombera amoureux), et on fait confiance à John Wells, qui est tout sauf un bleu, pour prendre rapidement sa liberté.
2. Lights Out.
Le seul vrai drama, costaud et approfondi de cette mi-saison. On ne sait pas trop si on va s’attacher pour de bon à son héros boxeur retraité, qui prépare son retour, mais on le souhaite très fort. On espère une montée en puissance de la violence, de l’ambigüité du personnage, et de beaux combats. La boxe est un sport hautement dramatique, déjà mille fois mis en scène. Il y a du Rocky dans ce Lights Out, et le format sériel permet plus de profondeur, plus de patience, et des enjeux sans doute plus complexes que « gagnera, gagnera pas. » Et Holt McCallany est parfait, crédible et juste, dans le rôle titre de Patrick « Lights » Leary. On est pas encore K.O, mais on est déjà O.K…
1. Episodes.
Le retour de Matt LeBlanc dans le rôle de Matt LeBlanc est une réussite. On ne rigole pas encore à tous les coups, mais il y a dans ce portrait acide de l’industrie télé américaine un vrai ton, une humeur originale. Un peu sadiques, on est impatient de voir comment va finir la série de ce couple d’Anglais venu « remaké » à Hollywood – mal, on s’en doute. Surtout, Matt LeBlanc est parfait. Charmeur, drôle, manipulateur, subtil, grossier et intelligent à la fois. Joey peut être plus que Joey, et c’est une raison suffisante pour voir la suite d’Episodes.
Image de Une : Lights Out, FX.
J’ai également été charmée par Episodes. Matt LeBlanc est parfait!
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par MrSeries et Shkan, Nicolas. Nicolas a dit: RT @MrSeries: Mon avis sur toutes les nouveautés US de 2011, en "Top 13" https://blog.slate.fr/tetes-de-series/2011/02/05/un-premier-bila … […]
J’ai moi aussi été assez emballé par “Episodes” =) Mais je pense que c’est parce que je savais que ça n’allait pas être une vraie sitcom où on est censé rire toutes les 3min. D’ailleurs son format de presque 30min le montre bien. Et c’est peut-être pour ça que certain sont un peu déçus… Moi en tout cas j’adore et j’espère en avoir pleins d’autres… d’épisodes ! =)
Marrant ça, Episodes m’a pas vraiment accroché. J’ai regardé le pilote et pas les suivants (c’est peut-être ça mon erreur, de pas avoir essayé de prolonger).
Sinon Harry’s law est gentille, sans que l’on ne s’accroche a fond aux personnages je trouve, c’est comme un paquet de haribo, c’est sucré et doux, ça fait passer un bon moment donc on y revient à chaque fois.
The Cape c’est la série popcorn du moment. J’aime bien la découpe en chapitres et le fait qu’ils se soient un peu détaché du côté manichéen attendu une fois que l’on sort du duo Cape / Chess. Curieux de voir la suite sans être accro non plus.
pas essayé les autres, maintenant j’attend the chicago code. Je crois en fait que j’arrive pas à accrocher sur les sitcoms en ce moment, personne n’arrive à faire du aussi bon boulot dans leurs genres que HIMYM, Community et Louie.