Un mot sur les Golden Globes

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Si vous vivez sur une île déserte qui n’est pas celle des disparus de Lost, vous n’êtes pas au courant : la nuit dernière, c’était les Golden Globes à Los Angeles. Comme je n’y étais pas – j’avais piscine, et surtout je n’étais pas invité – je ne pourrais pas vous dire si le champagne était frais et les petits fours goûtus. En revanche, comme tous mes camarades bloggeurs, je m’en vais vous donner mon avis sur ces prix décernés par « la presse étrangère » – en fait la très fermée Hollywood Foreign Press Association, légèrement secouée par des soupçons de corruption il y a quelques jours.

Alors, heureux ? Bof bof. Pas grand-chose de renversant dans les récompenses accordées, au mieux du sympathique, au pire de graves oublis. Commençons par le commencement, et le prix de la meilleure série dramatique. Mad Men, triple tenante du titre, se fait doubler par Boardwalk Empire. Soit. Il faut être aveugle pour ne pas aimer la série-de-Scorsese-qui-n’est-pas-de-Scorsese-mais-de-Terrence-Winter. On soulignera au passage l’absence de Breaking Bad dans les nominés, et la présence de The Walking Dead, un gros souci de bon goût. Mais on applaudira sportivement Boardwalk Empire, du beau boulot à défaut d’être génial. Steve Buscemi, son comédien principal, remporte le prix du meilleur acteur dramatique. Rien à dire, Buscemi est grand, avant et pendant Boardwalk Empire.

Côté comédies, les deux meilleures du moment – Louie et Community – étant absentes, il fallait faire un choix compliqué. C’est la moins drôle de toutes qui l’emporte, Glee (en fait, la catégorie stipule « comédies et comédies musicales »), devant Modern Family ou Nurse Jackie. Mouais. Disons que c’est un succès populaire immense, doublé d’un bel état d’esprit, qui est récompensé. Glee est « feel good », feelons donc good de la voir gagner. Comme Boardwalk Empire, Glee double et même triple la mise, avec un prix du second rôle comique à Jane Lynch, nouvelle coqueluche d’Hollywood, aussi agaçante qu’attachante, aussi géniale que poussive, et l’équivalent masculin pour Chris Colfer – belle victoire pour la communauté LGBT dans cette catégorie.

La vraie bonne nouvelle de ces Golden Globes vient peut-être du prix de la meilleure actrice dramatique, qui a du faire un bien fou à ce fou furieux de Kurt Sutter. Son épouse Katey Sagal remporte une récompense méritée pour son rôle dans Sons of Anarchy. Côté comédie, Laura Linney Globisée, c’est le comble du manque d’inspiration. Après ses copines Collette et Falco – ici nominées – c’est la passe de trois pour les comédiennes de Showtime. Linney est très bien dans The Big C, émouvante et tout et tout. Presque trop forte. Du vrai rôle à Golden Globe. La preuve. Chez les messieurs, c’est Jim Parsons qui remet ça après les Emmys. Parsons est impeccable dans The Big Bang Theory, mais un petit Globe au pré-retraité Steve Carell n’aurait pas été de trop…

Autre bonne nouvelle… pour l’honneur national, le prix de la meilleure mini-série, qui revient à Carlos, d’Olivier Assayas, un bel exploit étant donnée la concurrence, notamment celle de The Pacific, qui n’aurait pas volé une victoire. Une preuve supplémentaire (avec celle qui suit dans ce papier) que le cinéma et les séries sont plus que jamais proches (Carlos, il faut le rappeler, a aussi connu une carrière ciné).

En guise de mot de la fin, soulignons ceci : le grand vainqueur cinéma, The Social Network (meilleur film dramatique, scénario, réalisateur et musique) a été écrit par un homme (aussi) de télévision, Aaron Sorkin. Je dis ça, je dis rien…

6 commentaires pour “Un mot sur les Golden Globes”

  1. Un article sur les Golden Globe, sur un site français, qui ne parle pas de “Carlos”, élue meilleur mini-série devant “The Pacific”, chapeau l’artiste 🙂 Vous avez fait un pari avec des amis ou bien la fiction bien de chez nous vous désespère tellement que vous préférez rester dans le déni même lorsqu’elle a du talent ?

  2. pas un mot sur Carlos, premier succès en grande partie français (enfin je crois j’ai pas wikipedia sous la main!) récompensé aux Golden Globes dans la catégorie série ?

  3. @Sà Carneiro et @Marion. En effet, drôle d’oubli. J’en ai parlé toute la journée à la radio, et pouf ça m’échappe sur mon blog. Sans doute un acte manqué face au déferlement de “cocorico” de la journée. Carlos mérite une citation, c’est chose faite.

  4. Bonne analyse ! Par contre pas un mot sur la performance brillante et cynique de Ricky Gervais (créateur de The Office et guest-star hilarant dans Louie) comme présentateur et qui a dézingué la moitié du gratin Hollywoodien ???

  5. @Sisyphe : Eh non, je ne m’intéresse ici qu’aux prix, pas à la cérémonie, dont j’ai lu les grands moments, mais que je n’ai pas vue.

  6. Ricky Gervais a été la vedette de cette cérémonie des plus convenues, qui prouve bien que l’humour à Hollywood n’est qu’une jolie façade. Et étonnament, les réactions des internautes est à l’inverse des prudes gens du spectacle qui soudainement ne rient plus. Carlos est vraiment une bonne nouvelle tout de même..

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