Monte Carlo, mon palmares

Le Festival de Télévision de Monte Carlo est mieux connu pour ses interviews, qui se ramassent à la pelle, que pour sa compétition, qui n’intéresse que très modérément le grand public, et guère plus la presse. En témoigne le “prix de l’Audience”, un prix remis à la série qui fait le plus… d’audience, et donc qui est une simple validation du succès populaire d’une œuvre hors toutes considérations qualitatives… Du coup, plutôt que de chercher à juger des séries qui, pour certaines, me sont inconnues (Lost affronte ici des programmes bulgares ou mexicains, en soit une bonne chose malgré les écarts de moyens et de notoriété), j’ai décidé de remettre des prix exceptionnels et inutiles aux actrices et acteurs que j’ai pu rencontrer durant cette semaine monégasque.

Le Prix de la Sympathie revient à Zachary Levi (Chuck) (photo en tête d’article). De loin, le chouchou de la presse, des fans, des autres acteurs, etc. Un type simple, un geek fier de l’être, qui vient vers vous pour vous souhaiter une bonne journée. Un acteur jamais langue de bois, qui s’emporte, qui blague, et qui ne se prend jamais vraiment au sérieux. Bref, un chic type. Comme sa série est elle aussi sympa, on ne résiste pas.

Le Prix de l’humour revient à Michael Weatherly (NCIS). Un clown, un vrai, mais pas agaçant pour autant. Weatherly, pourtant dans la série la plus populaire des États-Unis, se lâche complètement. Quitte à être un poil vulgaire quand il rote en pleine interview… Heureusement, le DiNozzo de NCIS sait aussi être sérieux, et est très loin d’être con. Il aurait tous les droits de faire sa star capricieuse, mais il semble incapable de le faire. Une mention spéciale à sa collègue de NCIS Cote de Pablo (en photo ci-dessous) et au cousin de NCIS : Los Angeles LL Cool J, très amusants aussi.

Le Prix de l’élégance revient à Morena Baccarin (V). La plus charmante des interviewées, cette brésilienne méconnue chez nous porte la coupe garçonne à la perfection, fait preuve d’une bonne humeur indéfectible et donne d’excellentes réponses en un temps record, sans jamais cesser de sourire. La grande classe. Côté messieurs, il faut reconnaître le style de Simon Baker (Mentalist). On a aussi bien aimé le chapeau texan de Larry Hagman, alias J.R dans Dallas et la classe “so cool” de LL Cool J.

Le Prix de la classe américaine est arraché, non sans bonne humeur, par Ice-T, ex-rappeur furieux transformé en flic dans New York Unité Spéciale. Jogging, maillot aux couleurs de Monaco, chaînes en or, énormes bagouzes et lunettes noires plantées sur le nez. On n’a pas pu s’empêcher, pour compléter le portrait, de remarquer son épouse, Coco, ancienne mannequin pour maillot de bain, d’une rare patience à ses côtés. La classe américaine, la vraie.

Le Prix de l’originalité revient à un type moins connu, mais tellement rock’n’roll qu’on aurait tort de ne pas lui offrir un prix : Callum Keith Rennie. Vu dans Battlestar Galactica, Californication et bientôt Shattered sur 13e Rue chez nous, le Canadien Rennie, jetlagué, avait de faux airs de Serge Gainsbourg sans alcool (il a arrêté…), pendu à sa clope, regard pénétrant, joli sincérité du mec qui s’en fout de vendre sa série et veut juste faire du bon boulot à l’écran. Tant pis si vous ne l’aimez pas, mais nous (en tout cas, moi) on l’aime.

On se souviendra aussi de la grâce d’Elizabeth Mitchell (Lost, V), des pieds nus de Julie Benz (Dexter, Desperate Housewives), de la politesse d’Eric Close (FBI: Portés disparus), de la lourde carcasse du désormais chômeur Jorge Garcia (Lost) et du trio de top-models pour teenagers de Vampire Diaries, pas récompensés ici.

Photos : Caroline Janot / Allociné.