Yes he Caine

LostSon006

Il faut savoir rendre hommage à ceux qui nous font rire, même à l’insu de leur plein gré. Quoi qu’on en dise, Horatio Caine, le héros des Experts : Miami, est culte. Il a su, en huit saisons, s’imposer comme une des figures majeures du petit écran, sans doute une des plus caricaturées, une des plus moquées, mais aussi une des plus populaires auprès du grand public. Carton d’audience, parmi les séries qui rapportent le plus d’argent en revenus publicitaires (neuvième avec près de 188 millions de dollars en 2009), Les Experts : Miami lui doivent beaucoup. David Caruso, son interprète, jusqu’alors baladé de rôle en rôle, remarqué par un passage dans NYPD Blue (qu’il quittera pour faire du cinéma, une mauvaise idée), lui doit lui à peu près tout. Au risque de faire plaisir à ceux qui aime CSI Miami (et donc qui souffrent souvent ici de mes critiques), ça mérite bien un hommage.

Horatio Caine est née le 7 avril 1958 à Miami, doit son nom au romancier américain Horatio Alger (1832-1899) et est diplômé en biologie de l’Université de Floride. Ses parents ont divorcés lorsqu’il était gosse, et tout ça n’est pas très intéressant. Ce qui l’est un peu plus, c’est que sa mère s’est faite descendre par des trafiquants de drogue quand il avait 17 ans, que c’est pour ça qu’il est devenu flic, et que c’est accablant de nullité scénaristique d’inventer une histoire pareille. La preuve, tous les héros du génial Esprits Criminels ont le même passif : violés, orphelins, limite sociopathes, bref, tout ce qu’il faut pour justifier leur vocation. Pardon, j’étais en train d’écrire un hommage. Revenons donc à nos moutons. Horatio a été amoureux, et même marié, mais sa femme s’est faite tuer. Il a un fils, qui a fait de la prison pour avoir enlevé une jeune femme. C’est donc un garçon sans histoires.

Horatio Caine est roux, une minorité victime d’une évidente discrimination dans les séries télé — depuis Mad Men, les rousses s’en sortent un peu mieux. Le génial Damian Lewis, dans Life, avait su dépasser le maître Caine, mais ce dernier reste évidemment le roux le plus fameux du petit écran. Preuve de l’importance de sa couleur de cheveux, la surabondance de filtres oranges dans la série, qui permettent au ciel de Miami de tourner au rougeâtre. Ultime raison, enfin, d’aimer Horatio (la principale selon moi), son immortel tic de l’enlevage / reméttage de lunettes de soleil avec phrase qui tue simultanée. Un gimmick immense de ridicule, interprété avec une fausseté pleinement assumée par Caruso, et qui mérite à lui seul un tour à Miami. La preuve dans les vidéos ci-dessous, qui complèteront mon bref hommage à Horatio Caine…

Image de Une : Les Experts Miami, CBS.

5 commentaires pour “Yes he Caine”

  1. Salut Pierre
    La parodie de Jim Carrey n’est pas la seule. Et elle n’est pas la plus drôle. Il y a plein de montage sur YouTube, très faciles à trouver. Il faut aussi retrouver les “special” de The Soup, l’émission satirique américaine qui s’est payé plusieurs fois le père David Caruso.
    Autant dans NYPD Blue, il était assez irréprochable, autant dans CSI, il est malheureusement pathétique. L’alcool peut faire des ravages et Caruso a longtemps été un paria à Los Angeles avant de connaître un inattendu retour en grâce. Il faut dire qu’il n’a pas la classe, ni le charisme d’un Charlie Sheen qui a connu un parcours assez voisin.
    Cela me donne une idée de note, tiens. La reconversion des acteurs alcoolos ou existe-t-il une vie après la bouteille ?
    Bien cordialement
    Pierre

  2. Horatio, prototype du nouveau super-héros américain. Sans pouvoir, mais définitivement meilleur que nous. Il partage le titre avec Jack Bauer, autre incarnation de l’humain super-héroïque. H., c’est le couteau suisse : flic, assistant social, garde du corps, DRH, psychologue, vigilante… Et surtout, H. c’est l’implantation de l’humain dans le monde désincarné de CSI (loin de la misanthropie de Grissom ou la froideur militaro-patriote de Mac Taylor).

    Enfin Horatio est un dieu. Ou le fils d’un dieu. Comme tu le dis dans ton texte, sa chevelure colore le ciel. La série l’a bien compris et les réalisateurs usent et abusent d’autres effets pour exprimer sa condition de sur-homme (dans sa conception super-héroïque ou la philosophie de Nietzche). De copieux ralentis immortalisent ses mouvements, entre canonisation et déification. L’œil humain n’est pas capable de percevoir à sa juste valeur les déplacements d’Horatio. Autre récurrence, la scénographie « le force » souvent à éclipser le soleil. Symbolique évidente qu’il n’est pas nécessaire de détailler davantage.

    Horatio, c’est la créature qui échappe aux créateurs. Et effectivement, l’acteur l’a bien compris. Monstre télévisuel, trou noir qui aspire le show (CSI Miami = Horatio, alors que les autres séries parviennent à maintenir l’équilibre d’un ensemble show), objet de fascination (et donc de moquerie). H. mériterait de devenir le nouveau Chuck Norris de la toile (http://chucknorrisfacts.fr/).

  3. Réponse à Pierre. Je suis bien d’accord… En fait, j’ai promis à un fidèle internaute un hommage à Horatio, que je trouve accablant de nullité (la vidéo de ses répliques en dit long sur la fausseté du jeu du “pauvre” Caruso…). Bon, du coup, ça fait un post ambigu, mais quand on fait des paris idiots, on assume 🙂

  4. Oh, et pour ta note sur les gros buveurs, y’a de quoi faire : Sutherland et sa carrière de champion de rodéo est une merveille. Charlie Sheen aussi…

  5. J’avais prévenu qu’il fallait aimer les défis. 8)

« »