Jason Priestley vous dit Fuck

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Voila plus de dix ans que Jason Priestley a cessé d’être Brandon Walsh, le héros de Beverly Hills, et pourtant, c’est plus fort que nous, quand on le voit s’approcher en cette après-midi au MIP (le grand marché des programmes télé, qui s’est déroulé cette semaine à Cannes), on pense à Brenda, à Kelly et aux autres. La poisse pour lui. Priestley, il le sait, sera Brandon toute sa vie. Une chance pour son portefeuille, une malédiction pour sa carrière. Beau joueur, il ne renie pas son passé, avoue qu’on lui a proposé “de jouer Brandon, sous deux-cent autres noms, dans les années qui ont suivies la fin de Beverly Hills”, et insiste sur sa volonté de passer à autre chose. Ce qu’il fait pour de bon avec Call Me Fitz, une série canadienne (il est lui-même Canadien) en cours de production, qu’il est venu vendre aux chaînes étrangères cette semaines (paraîtrait-il à Canal+ et/ou TF1 chez nous)…

A voir sa dégaine, c’est sûr, Jason n’a plus grand-chose de Brandon. Le brushing à houppette et les yeux bleu cristal sont toujours là, mais l’acteur arbore désormais une barbe d’une semaine, qui s’accorde parfaitement avec quelques kilos en trop. Priestley a “fait de l’homme”, comme on dit, et laissé derrière lui sa tête d’éternel minet, de James Dean du pauvre longtemps abonné aux classement des “acteurs les plus sexy”. Le nouveau Jason est plus cool, plus libéré, plus mature. Il a passé la barre des 40 ans, et quand on le lui rappelle, il vous suggère d’aller voir ailleurs s’il y est, avant de reprendre, plus sérieusement : “maintenant, je sais ce que je veux.” Et ce qu’il veut, c’est vous dire Fuck. Putain. En vrai avec modération, et à la télé toutes les deux répliques.

Il commence à “Fucker” en réglant ses comptes avec la Fox, pour qui il a travaillé sur Beverly Hills et Tru Calling notamment, et qui sont des… “fucking nazis.” Et pas “off the mike”, pas hors micro, non non, mais pleine poire. A la Fox, ce sont des putain de nazis.” C’est Bran… pardon, Jason qui le dit, quand on lui demande pourquoi il se rabat sur de plus petites productions, censées finir sur des chaînes câblées. Brièvement pilote d’Indy Car (la D2 de la F1), avant de manquer de se tuer lors d’une sortie de route, brinqueballé de séries annulées en téléfilms plus ou moins douteux, passé de l’autre côté de la caméra (il a filmé un épisode du nouveau Beverly Hills, mais jure qu’il n’y rejouera pas à Brandon), Priestley galère gentiment. Pas de quoi pleurer sur son sort (on n’en dira pas tant de certains de ses partenaires de Beverly Hills), mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas le reconnaître : c’est un has been. Un has been léger, mais un has been. Pour se soigner, il a donc décidé de nous dire “Fuck.”

Sa solution s’appelle Call Me Fitz et démarrera à l’automne sur Movie Central, une chaîne canadienne. Dans cette comédie de 26 épisodes de 30 minutes (voir la bande-annonce ci-dessous), il incarne Fitz, un concessionnaire de voitures d’occasion, imbuvable, imbu de sa personne, qui va se retrouver confronté à un type prétendant être… sa conscience. “Ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout une série moralisatrice“, jure Teza Lawrence, la productrice de la série. Au contraire. “On y dit Fuck tout le temps, on y ment, on y vole, on y couche…” Les premières images ne donnent pas forcément envie d’en savoir plus, mais le ton de l’ensemble, quelque part entre Earl (où Priestley a fait une apparition) et Arrested Development, mérite un coup d’œil. Priestley, sa barbe, ses quelques kilos en trop et ses volées d’injures devraient au moins séduire les anciens fans de Beverly Hills, qui sont eux aussi passés à autre chose. Un “new zip code”, un “nouveau code postal” trash, comme le dit un peu lourdement la pub pour Call Me Fitz distribuée lors du MIP. “Fuck”, comme dirait Bran… pardon, Jas… pardon, Fitz.

Image de Une : Jason Priestley

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