Les nouveautés de qualité se faisant de plus en plus rare, j’ai décidé de faire un petit coup de pub à une série qui est sans doute passé sous le radar d’une bonne partie des sériephiles hexagonaux. Cette série, c’est The Bridge, polar canadien lancé vendredi dernier sur CTV (bientôt sur CBS aux Etats-Unis). Casting d’anonymes (seul le formidable Aaron Douglas, ancien de Battlestar Galactica, rappellera de bons souvenirs à certains), moyens modestes, diffusion relativement confidentielle, The Bridge n’est pas à proprement parlé un événement. Malgré tout, ses bandes annonces, alléchantes, nous avaient fait sentir un beau potentiel. Au vu de ce que propose son premier épisode (une double ration de 90 minutes), nos impressions sont majoritairement confortées.
The Bridge (du nom d’un pont qui sépare deux quartiers, l’un défavorisé, l’autre riche, de Toronto) est un peu plus qu’un simple polar. C’est une histoire de pouvoir, de politique, et de police (comme le dit très bien le trailer ci-dessous). On y suit l’ascension de Frank Léo (Douglas), bon flic, incorruptible, devenu presque malgré lui, grâce à sa tchatche, le chef du syndicat de la police. Avoir une grande gueule étant aussi un sacré défaut, Léo se retrouve embarqué dans diverses histoires de chantages, de mises sur écoute, de pressions internes, qui viennent ici s’entremêler aux intrigues humaines et, accessoirement, policières. Un poil de The Shield, un brin de Southland, un peu de NYPD Blues, The Bridge pioche à gauche et à droite dans ce qui se fait de mieux en série policière.
Le résultat, pas totalement vide de clichés (le flic ripou est un peu caricatural), a la sobriété et la dureté des séries qui ne cherchent pas à faire plaisir à la ménagère. Surtout, la série offre de belles promesses d’intrigues politiques et humaines, façon thriller, et les épaules de Aaron Douglas / Frank Léo, personnage immédiatement attachant mais pas dénué d’ambiguïté, pour porter son histoire. On espère donc qu’une chaîne française (Canal+, par exemple), aura la bonne idée d’acheter The Bridge, pas une série révolutionnaire, mais une œuvre solide, bien écrite et suffisamment bien troussée pour qu’on s’y laisse embarquer sans ennui.
Image de Une : The Bridge.