New York, New York

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A l’heure où de plus en plus de séries se débarrassent de leurs génériques — pour gagner du temps, pour rajouter des pubs, pour économiser quelques deniers — il faut se jeter sur celles qui osent encore s’étaler, une bonne minute durant, sur leur introduction. Encore une fois, c’est sur le câble américain que ça se passe. On ne présente plus le génialissime générique de Dexter, ni, par le passé, ceux, brillants, des Soprano ou de Six Feet Under (pour voir ces génériques, cliquez sur les liens). Plus récemment, HBO a repris la main avec celui de Hung, une merveille, et même le simple mais efficace lancement de Bored to Death (chanté par Jason Schwartzman, l’acteur principal, lui-même). Dimanche dernier, on découvrait, admiratif, le générique de la dernière série d’HBO, How to Make it in America. Une perle, fantastique montage new yorkais, dont la musique vous restera dans la tête pour un bon moment.

Il faut dire un mot avant toute chose d’How to Make it in America, dont nous n’avons pu voir pour l’instant qu’un épisode (fort satisfaisant cependant). La série met en scène le quotidien de deux jeunes New-Yorkais, mi-chômeurs mi-entrepreneurs, spécialistes des petits jobs et des plans foireux, qui tentent de monter leur propre business, à une époque où le “rêve américain” n’a plus vraiment la cote. On a affaire ici à une comédie dramatique plutôt légère, qui préfère sourire de la crise (on est rarement hilare) et se concentrer sur ses héros, très attachants, et la vie new-yorkaise cool, branchée, artistique même quand elle est sans le sou. Le titre de la série, un brin provocateur (“Comment réussir en Amérique”, sans le point d’interrogation) devrait prendre sens plus nettement dans les futurs épisodes. En attendant, le générique, que vous pouvez visionner ci-dessous, illustre à merveille l’esprit de la série.

Du matin au soir, des quartiers populaires au coeur bobo de Manhattan, des vendeurs à la sauvette aux galeries, des immigrés indiens ou asiatiques aux jeunes de la hype, c’est tout New York qui défile sous nos yeux, avec cette même obsession, scandée par l’excellent morceau de Aloe Blacc, “I Need a Dollar.” La réussite, l’argent, est partout, le $ s’affiche fièrement, tout se vend, tout s’achète. Pour autant, aucun cynisme ici. C’est une ville ouverte, heureuse, dynamique qui apparait à coup d’images fixes, des Blancs, des Noirs, des Jaunes, des Bleus, des Verts, des Juifs, des Sikhs, des Musulmans, des Chrétiens, des jeunes, des vieux, on est loin de Ground Zero et du traumatisme du 11 septembre. La crise, elle, n’est pas loin, tout comme Wall Street (on aperçoit quelques hommes en costumes), mais ce qu’on retient au final, c’est cette phrase, qui résume assez bien l’histoire d’How to Make it in America : “If I share with you my story, would you share your dollar with me ?” (“Si je te raconte mon histoire, partageras-tu ton dollar avec moi ?”). Si cette histoire est aussi réussie que son générique, volontiers !

2 commentaires pour “New York, New York”

  1. Je vais tester “How to Make it in America”, ça a l’air sympa.

    Parmi les génériques (très) récents bien sympa, celui de “men of a certain age”, sur une chanson des beach boys qui colle très bien aux thèmes abordés par cette série.

    D’ailleurs la série est très bien aussi, avec des hauts et des bas, et ce n’est pas un chef d’œuvre, mais très bien quand même !

  2. Bien d’accord, une des bonnes surprises de la fin 2009. Et bon générique aussi.

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