Ceux qui doutaient encore de la puissance des séries américaines, de leur impact sur la société états-unienne, ont eu à se mettre sous la dent ce week-end une des anecdotes les plus étonnantes et la plus édifiantes de ces dernières années sérielles. Une histoire passée presque inaperçue de notre côté de l’Atlantique, mais d’une force symbolique inimaginable. Dans la nuit de vendredi à samedi, Barack Obama et la Maison Blanche ont reculés devant Lost. Une série a pris le dessus sur l’homme le plus puissant de la planète.
Tout a commencé quand, en début de semaine, la Maison Blanche a donné la date du très fameux et très solennel discours sur l’état de l’Union, prononcé chaque année le dernier mardi de janvier ou le premier de février. Cette année, ce serait le 2 février, en soirée. Soit au même moment que le lancement de la sixième et ultime saison de Lost. La série fantastique, très attendue, serait repoussée d’une semaine. Rien de plus naturel. Pataquès sur le net. Colère des fans, pétitions, papiers dans la presse… jusqu’à ce vendredi. Robert Gibbs (vidéo ci-dessous), porte parole de la Maison Blanche, interrogé sur le sujet – qui demanderait à Nicolas Sarkozy s’il est embêté de troubler la diffusion de Plus Belle La Vie ? – lâche : « je ne vois pas de scénario où des millions d’Américains qui attendent de voir le début d’une conclusion dans Lost en serait empêché par le Président. » Le discours sur l’état de l’Union attendra donc.
Une telle reculade politico-médiatique en dit long sur l’impact de la télévision et des séries en particulier aux États-Unis. Mettre en colère les fans de Lost, c’est « risquer » (calcul hallucinant) de perdre plus de 10 millions d’électeurs (voire pas loin de 15 millions, étant donné le caractère événementiel de ce lancement de dernière saison). Reste à savoir si Obama, lui-même consommateur de fictions télé – et inconditionnel de The Wire à l’époque de sa diffusion – en profitera pour suivre la série, tournée à Hawaï, une région qu’il connaît bien…
hallucinant…et super triste pour la démocratie américaine quand on sait le nombre de coupure publicitaire qu’un épisode de série peu subir au États-Unis….
Voila un petit tour des reactions des journaux americains a cette annonce, tous plus hallucines les uns que les autres.
http://www.theatlanticwire.com/features/view/feature/The-White-House-vs-Lost-577
[…] semaines, Barack Obama, visiblement peu disposé à s’attirer la colère des fans de séries, décalait son discours sur l’état de l’Union pour laisser la place au lancement de la seconde saison de Lost, attendue par environ 15 millions […]