Sarko fait son entrée dans l’histoire de la télé américaine

La semaine dernière, Nicolas Sarkozy est entré dans l’Histoire de la télévision, en devenant le premier président français à avoir droit à son Simpson. Un honneur pour qui s’intéresse de près ou de loin aux séries, mais aussi un test politique en soit, tant l’impact des Simpson sur la culture populaire américaine peut être conséquent. La quasi totalité des présidents américains, Margaret Thatcher, Tony Blair, Lula et quelques autres ont eu avant lui cette « chance ». Certains s’en sont sorti discrètement (Lula n’a fait qu’une apparition éclair), d’autres en ont pris pour leur grade pendant des années (Bush père a été la cible favorite de la série, qu’il avait pris pour exemple d’une Amérique décadente lors de la campagne de 1992). Que dire du passage de Nicolas Sarkozy?

Vidéo incomplète, la première partie ayant été retirée par la Fox.
Premier constat, Sarko se fait piquer la vedette par Carla Bruni, à qui les scénaristes de la série offre une scène entière, contre une seule réplique à son époux. Carla qu’on découvre drapée dans une superbe robe de soirée – pour l’anecdote, une reproduction d’une véritable robe de couturier portée par Mme – et face à Carl Carlson, le collègue black de la centrale nucléaire – et co-pilier de bar – d’Homer. Carl est désormais riche, Homer son assistant. La scène se passe à Paris.

Carla : M. Carlson, qu’avez vous aimé à Paris ?

Carl : (Homer lui souffle la réponse) J’ai adoré le Louvre… Tout y est si… (Homer lit son Guide touristique)… fermé le lundi…

Carla : Vous êtes sans nul doute un homme du monde… puis-je avoir votre carte ?

Carl : Mon assistant va vous la donner…

Carla : Peut-on déjeuner ensemble ?

Carl : Mon assistant va s’occuper de ça…

Carla : Je veux vous faire l’amour… Maintenant !

Carl : Mon assistant va… euh… je vous ai dit qu’il peut aussi danser pour vous ?

Pas grand-chose de politique là-dedans, mais un portrait de la Première dame en nymphomane, attirée par le pouvoir et l’argent, qui sous la blague légère n’est pas si inoffensif. On ne verra pas le reste de la nuit de Carla et Carl, mais quand Mme Bruni Sarkozy est de nouveau mentionnée, le vocabulaire d’Homer ne laisse guère de doutes.

Sur le point d’être viré par Carl, Homer lâche, « Tu sais, la femme avec laquelle tu a joué à « cache baguette », c’est la Première dame de France, Carla BruniSi tu me vire, j’appelle le président Sarkozy et il va te tomber dessus comme Truffaut sur Hitchcock ! » Et Homer d’appeler l’Elysée, où un Sarkozy tranquillement installé derrière son bureau, sa femme debout à ses côtés (elle l’air coupable, un verre de rouge à la main, lui l’air arrogant, un camembert à portée de couteau) décroche le téléphone en lâchant un tonitruant « Allo, vous papotez avec Sarko » (« you are getting cosy with Sarkozy », en VO).

Pas de quoi crier au scandale politique. Sarkozy est vaguement ressemblant (le nez et la coupe de cheveux sont à peine travaillés), Carla Bruni ne ressemble en rien à l’original. Les voix sont à des années lumières de leurs modèles. Sur le fond, on notera seulement que, pour les scénaristes des Simpson, Carla est une mangeuse d’hommes et Sarkozy un cocu un rien vulgaire (la voix américaine participe de cette impression). Les plus critiques hurlent à la blague anti française de base (le pinard, le camembert, le sexe…). Les autres sortent de cette apparition non autorisée un rien frustrée, déçus que Les Simpson n’aient pas pris le temps de mettre en scène plus franchement Nicolas Sarkozy, plutôt que de se limiter à cette entrée dans l’Histoire des séries un peu… petite.

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