Etrange objet, les Béatilles… En avez-vous déjà entendu parler ? Moi, jamais, avant de rencontrer Guylaine Renaud, femme troubadour, et Benat Achiary.
Quelques mots sur eux, l’humilité et la volonté. Ils incarnent ce pays basque où les éléments nous façonnent. L’océan, la montagne, ici, plus qu’ailleurs, l’homme est pris entre deux infinis, mais c’est de lui, de lui seul que naît l’équilibre. Leurs voix planent, tel l’aigle qui tutoie les cimes et les abîmes. Du rien à la jubilation, à l’extase…
Ensemble, avec l’aide de Céline Salvetat, ils sont allés chercher au museon Arlaten, les Béatiho ou Béatilles, ces étranges boites de papier, de rubans, de bouts de ficelles, de dentelles, que fabriquaient jadis les Moniales cloitrées en leur couvent. On les appelle aussi Paperoles. Ces objets de dévotion étaient offerts aux familles pour les aider dans leurs prières. Très fragiles, ils ont rarement passé le temps. On en trouve les ultimes vestiges préservés au museon Arlaten et au musée d’art Sacré de Pont Saint Esprit.
Que faisait les sœurs ? Qu’est-ce qui nourrissait leur silence ? Ces questions ont fait naître Beatiho, merveilleux album, publié chez Actes Sud avec le soutien du museon Arlaten et envoûtant concert offert avec Dominique Regef et Gérard Siracusa.
Guylaine Renaud et Benat Achiary, ils ont écouté, ou inventé, les prières qui venaient peut-être aux lèvres des moniales sous le voile, dans le silence du cloître. Et par leur magie, ces mots, ces cris deviennent mélodie. Flor dau Carmel (fleur de carmel), Del nacimiento (de la naissance), los Moniales, Tras de un amoroso lance (à la suite d’un élan d’amour), Montecarmelo… Leur musique, où l’ombre frôle le jour, où la lumière irradie les ténèbres, fait revivre les âmes mystiques, exaltées, flamboyantes de Jean de la Croix et de Thérèse d’Avila. Pour les quêteurs de mystère, de piété baroque, de silence et de joie, une offrande scintillante comme un diamant noir.
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Chaude, douce, veloutée, rauque, aigue, perdue : quelle est la voix de l’amour ? Quels sont nos accents quand nous aimons, quand tout en nous nous vibre de tendresse ? C’est le secret qu’étudie patiemment depuis plus de dix ans Christina Pluhar. Au luth, au théorbe, à la harpe, à la guitare, avec ses musiciens, elle soutient, elle déploie, elle aide les voix les plus troublantes à prendre leur envol.
Philippe Jaroussky, Lucilla Galeazzi, Vincenzo Capezzuto, Raquel Andueza, Luciana Mancini, des personnalités, des voix troublantes, timbres féminins ou masculins, fusionnés et mêlés à plaisir… Pas de certitude possible, ni mâle ni femelle, ni Yin, ni Yang. Juste le sentiment partagé, à travers un même timbre qui dit l’émotion, à fleur de peau.
Comme les oiseaux perdus (« Los Pajaros perdidos »), cette musique de l’âme cherche les refuges ombragés où elle pourra se poser et s’épanouir. Ce que Christina Pluhar lui offre dans ses concerts qui sont autant de refuges, d’espaces où nous pouvons enfin espérer échapper à la prison du temps.
En 2000, en fondant l’Arpeggiata, nom empruntée à Girolamo Kapsberger, Christina Pluhar rendait à la musique sa mission universelle, astronomique. Il y a dix ans, avec Tarentulae, elle nous disait comme la danse peut être transe, médecine parallèle, escalier vers des mondes supérieurs. Teatro d’amore entama la quête de cette autre voix, qui n’est justement pas celle des anges, mais celle des humains, hommes et femmes, dans leur plus belle réalité. Ses berceuses baroques nous envoûtent pour longtemps.
Avec Los Parajos Perdidos, sur un continent sud-américain rêvé où les chants traditionnels cohabitent avec Tarquinio Merula, Antonio Soler, Ariel Ramirez, Astor Piazzola et Consuelo Velazquez, cette lune rousse qui mène sa troupe d’un simple regard avance un peu plus dans cette quête mystérieuse et infinie.
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Une petite histoire à méditer avant, et après, les excès de Noël.
Elisée Reclus, cela vous dit quelques chose ? Géographe, militant et penseur de l’anarchisme au XIXe siècle, auteur de « l’Anarchie », de la « Nouvelle géographie Universelle » , de « L’homme et la terre », des premiers guides de tourisme sur Londres, la Méditerranée et les Tropiques et du fondateur « développement de la liberté dans le monde ».
Le Petit Elisée avait dû faire sa place au seine d’une famille de 17 enfants. Pour Noël, Son père, Jacques, pasteur, avait reçu d’une paroissienne une belle oie pour les fêtes. Zéline Trigant, alias Madame Reclus, l’avait accommodée avec amour pour le repas de Noël. Voici le couvert mis, tous les descendants assis, la mère apporte l’oie, bien fumante à table, devant tous les enfants…. Quel festin en perspective…
Le père Reclus se lève, solennel, prononce le Benedicite et dit à sa compagne : « Femme, porte cette oie à plus pauvres que nous. »
La descendance du pasteur Reclus doit-elle au volatile qui les laissa sur leur faim un soir de Noël de compter en ses rangs un géographe, un journaliste, un chirurgien et une explorateur ?
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Si vous les croisiez dans la rue, vous pourriez avoir peur… avec les baggies, leurs dreadlocks, leurs cuirs et leurs chaines, ils sont jaunes, beurs, blancs… Ils smurfent, ils râpent, ils sautent, ils courent, encore et partout, ils ont vingt ans, et surtout croyez bien que pour eux c’est le plus bel âge de la vie.
Ryan, Samuel, Emi, Kone, Lisa, Fiérangile, Melissa, Nicolas, Justine, Baptiste, Victor, Hugo, Philippe, Xuan, Thibaut, ils sont quinze sur scène… “ID”, c’est la claque de l’année 2012. Ils sont au Théâtre de Chaillot à Paris jusqu’au 20 janvier, puis en tournée en France jusqu’à la fin du mois d’avril… Emportés par Jeannot Painchaud, le fondateur du cique Eloize, Krzysztof Soroczynski, ils réinventent la ville sur la musique de Jean-Phi Goncalves et Alex McMahon… Un condensé de lumière, de rythmes, de bruits, de rencontres et de solitudes pendant 1h50 qui filent à la vitesse de l’éclair.
Et l’Eclair, c’est le sens du mot Eloize en patois acadien, s’inscrit pour longtemps dans votre rétine quand vous les voyez vivre, danser, bouger. Avec trois fois rien, quelques chaises, des cordes à sauter, un vélo, des rollers, un cerceau, en l’air, à terre, comment savoir… Ils affrontent les lois du vide, les lois du temps aussi, et de l’émotion. Dans leurs gestes, parfois saccadés, à travers leurs provocations, leurs défis, se dessinent une histoire en pointillés, histoires d’espoir, de solitude, histoires de clans et de rencontres, histoires d’amour et d’amitié.
C’est certain, Jérome Painchaud avait dans la tête les paroles de la chanson de Michel Berger quand il a conçu sa chorégraphie résolument empruntée aux arts de la ville : « Vivre plus vite que les autres, avoir le pied dans le futur… Mais les princes des villes n’ont pas besoin d’armure… Et leurs rêves de vinyles sont collés sur les murs.. Mais rien n’est vraiment sûr… et l’avenir fragile pour les Princes des Villes.”
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En ces premiers jours du mois de Tichri, à l’aube des fêtes de Roch ha-Shana, les fidèles se rendront bientôt à la synagogue pour écouter la sonnerie du Choffar. C’est le temps des prières, le temps où l’on jette ses péchés au fond de la mer et où l’on goûte le fruit nouveau. C’était, plus encore, le temps où Shalom Berlinski recevait les fidèles en la grande synagogue de la rue des Victoires où il a officié pendant plus de trente ans. « Hazan », disait-il, c’est le meilleur et le pire des métiers. On ne fera jamais fortune, mais on a tant de bonheur ».
Deux yeux rireurs, derrière ses lunettes rondes. Doux mélange d’humour, d’attention, d’écoute, d’intelligence. Shalom Berlinski, chantre de le synagogue de la rue de la Victoire entre 1948 et 1972, a pris congé il y trois ans, mais un disque continue de témoigner de sa ferveur qui sait dépasser toutes les religions.
Deux mots sur son histoire. Jeune juif polonais, né le 16 janvier 1918 à Radom en Pologne, où la grande synagogue accueillait alors jusqu’à 2.000 fidèles, il a émigré en France en 1929, où son père, marchand de chaussures s’était installé dans le XVIIIe et le faisait travailler. Mais lui, Shalom, les chaussures, ce n’était pas son fort, ce qu’il aimait, c’était la musique et le chant. Pendant la guerre, il s’engage et part pour le front dans la somme. Il fut aussi résistant auprès du rabbin Sammy Klein dans la région de Roanne.
Et puis, après la guerre, il revint à son amour pour le chant, il étudia auprès des plus grands, il rêvait de chanter à l’opéra, mais Maurice Franck, chef d’orchstre au Palais Garnier, lui fit comprendre que ce n’était pas sa destinée. Il l’orienta vers la Synagogue. Et c’est ainsi que par concours, il devint le premier chantre de la Grande Synagogue de la rue de la Victoire. Il avait trente ans, il y demeura pendant 31 ans. Sa présence et son chant ont marqué toute la communauté juive.
Pour l’écouter : http://www.fdjf.org/Default.aspx?lid=1&rid=76&rvid=170
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Ca vous prend comme une envie de marcher en musique, attention pas de marcher au pas, mais de marcher gaiment, joyeusement.
Alors, si vos pieds vous démangent, eh bien, tâchez de vous croiser un de ces jours le chemin du Bus Rouge. Ils sont dix à bord, filles et gars. Ils ont chacun leur personnalité, et leur instrument : tubas, clarinette, caisse claire, hautbois du Languedoc, tambour occitan, saxophone soprano, trombone et piccolo… Le Bus Rouge, il a commencé à rouler à Lyon. Je les ais vus à Correns, un jour paisible dans le village.
Les enfants mangent sous le platane, les vieux discutent sur le banc, chacun vaque, vaguement, sagement. Et puis, l’air de rien, par la porte de l’église, une silhouette apparaît. Elle: robe noire, col en dentelle, lèvres rouges. Lui : queue de pie lustré, chaussures rouges, cheveux gominés. On les croirait sortis d’une vieille carte postale des années 1920.
Ils se rassemblent sous le platane, produisent une cacophonie organisée, stoppent net, attendant les bravos et les applaudissements. ET puis, l’un part en courant, cinquante mètres plus loin, recommencent leur manège. Avec sa caisse claire, une brune fine et longue fait mine de tirer les badauds avec une corde invisible. On la suit.
Puis, tout s’organise peu à peu. On revient, on court dans un sens dans l’autre, on échange les instruments. Solennellement, les baguettes du tambour sont remises à un adolescent. La caisse claire récupère tous les instruments, un instant inutiles. Elle croule sous le fardeau, mais peu à peu, on la libère. Chacun reprend son rôle.
Ils prennent possession de la ville. Fanny monte au réverbère, se juche sur une balustrade. Ils se regroupent sur les murets au bord de la rivière. Ils courent entre les spectateurs, comme le son qui se faufile entre chacun de nous. Ils demandent qu’on leur tienne la main pour marcher sans tomber.
Le plus étrange, ils ne sourient jamais, gravité, de gravure, ils nous forcent à rire pour eux, avec eux. Même quand on les acclame. Ils ont presque l’air en colère. Au début, c’est perturbant. On rit, un peu jaune. Enfin, la gaité gagne !
La musique, parfois on croirait une cacophonie, on souffle, on s’époumone, une fanfare. Et puis, des airs s’en libère, des gavottes, des mazurkas, des bourrées, des valses, des polkas. On les reconnaît, On a envie de les danser.
Et quand tout est fini, ils se dispersent comme ils sont arrivés, d’un seul coup. Comme si la vie s’était juste un moment animée.
Voilà comment le Bus Rouge nous trimbale, de cahots en cahots au fil de la ville, au fil de la vie. Il faut les voir, pour les croire. Si vous croisez leur drôle d’engin, prenez donc un ticket !
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Cela se passe dans la rue. Ils se posent là, ils jouent. Peut-on jouer si fort ? Peut-on vivre si fort ? Ils sont vivants. Ils interpellent les passants, vous, nous, toi ! Ecoute : que fais-tu de ta vie, toi qui passe ici. Moi, je joue !
http://www.gentside.com/guns-n-roses/les-guns-n-039-roses-repris-au-violoncelle_art23828.html
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Le compositeur et chef d’orchestre finlandais est l’invité du Festival Présences de Radio-France du 4 au 19 février au théâtre du Châtelet. Deux semaines pour découvrir un homme au parcours exceptionnel et de la musique vraiment vivante.
Ces derniers temps, Esa Pekka Salonen s’était retranché, tel un esquimau dans son igloo. Neige, blanc, silence, tel le tapis de glace qui recouvre les landes immenses de Suomi, son pays natal, la Finlande. Esa Pekka Salonen composait. Imaginez ce que cela représente dans un cerveau : composer… Laisser circuler librement les notes sans briser ses solis, sans déformer les masses de l’orchestre… Quand on aborde de tels territoires, le moindre appel venu de l’extérieur peut être fatal… Etouffée la ligne, perdu l’accord, meurtrie l’assonnance…
A 52 ans, trente ans de carrière et près de 2000 concerts à son actif partout dans le monde, le chef finnois n’a jamais pu accorder tout le temps désiré à sa passion. « Composer, déclarait-il, à 23 ans, c’est traiter le monde de l’imagination, le monde très personnel. Il ne s’agit pas de communiquer. »
A cette époque, Esa Pekka Salonen rêvait de s’abstraire du monde pour planer dans les infinies perfections de son univers mythiques, un peu à la manière des héros de la légende finnoise, le Kalevala. Mais le monde avait besoin de lui et l’a rappelé à sa concrète réalité. Appelé à la tête de l’Orchestre Philharmonique Los Angeles, il s’est retrouvé à la tête d’une importante phalange, chargé, qui plus est, de conseiller musicalement les travaux de l’immense Walt Disney Hall, construit par l’architecte Franck Gehry.
Bâtir, tout le contraire de l’abstraction. Salonen a pris cela à bras le corps, dirigeant plus de mille concerts à travers le monde avec ses musiciens, donnant le concert inaugural du Walt Disney Hall en octobre 2003, enregistrant partitions et intégrales, de Gustav Mahler à Jean Sibélius, de John Cage à Bernard Hermann, le compositeur d’Hitchcok.
Parenthèse dans cette moderne foultitude, il crée en 1997 LA Variations, puissante ode à la vie américaine. C’est lui aussi, à Bastille, en 2005, qui forme l’écrin musical de l’inoubliable vidéo de Bill Viola autour du Tristan et Isolde de Wagner. Le spectacle total.
Et puis, après une première année sabbatique, consacrée à la composition en l’an 2000, l’écriture revient peu à peu, avec le temps, le détachement. En 2008, il a quitté le Los Angeles Philharmonic pour le Philharmonia Orchestra de Londres. La souplesse des formations européennes lui offre plus de souplesse pour donner un peu plus de temps à la composition. C’est ce qui lui permet d’être à Paris pour près de trois semaines aux côtés de l’Orchestre Philharmonique, de la Maîtrise et du Choeur de Radio-France.
Le Festival Présences dresse donc de lui un portrait musical, ses inspirations, de Ravel à Sariaho, ses compositions (Giro, Stockholm Diaries, LA Variations, Wing on Wing) et deux créations commandées tout spécialement pour l’événement, Dona nobis pacem pour chœur d’enfant a cappella, le vendredi 4 février et une “nouvelle oeuvre”, le samedi 19. Jeudi 3 février, l’Institut Finlandais invitent ceux qui le souhaitent à venir partager la musique avec lui (1). Nul besoin d’être Finnois, notre homme parle parfaitement l’anglais, sa deuxième langue.
Treize chances de rencontrer une personnalité exceptionnelle qui s’interroge depuis toujours avec humilité et profondeur sur les liens entre la musique d’hier et celle d’aujourd’hui. Et autant de preuves que la musique est vivante, toujours vivante, et qu’il est bon, si bon, d’écouter parler et jouer un compositeur contemporain.
(1)Le compte rendu de ces échanges sera retransmis lundi 7 février à 20H30 par Jean-Pierre Derrien dans les Lundis de la Contemporaine d’Arnaud Merlin. Samedi 12 février à 17 heures au théâtre du Châtelet, élèves des lycées musicaux et des conservatoires viendront dialoguer avec lui et danser sur Foreign Bodies.
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Des chars plantés sur les bords de Seine ou devant l’Arc de Triomphe, un sniper devant le Sacré Cœur, les derniers étages de la tour Montparnasse qui volent en éclat… Christophe Beaux, le patron de la Monnaie de Paris n’a eu pas peur du choc des photos en choisissant d’exposer celles que l’on peut voir du 20 janvier au 17 avril en les murs de son palais. « Peurs sur la ville », c’est son nom, fait froid dans le dos.
Des embuscades de la Libération de Paris en août 1944 aux affrontements dans les cités en novembre 2005, en passant par les barricades de mai 1968, à travers les archives de l’hebdomadaire Paris Match, elle nous rappelle que Paris a été, et peut redevenir, un champ de bataille.
Chacun de nos gestes peut être vu, retrouvé, recherché : un motard qui esquisse un geste obscène, un homme et une femme qui s’embrassent – heureusement, c’est un couple légitime – deux hommes qui s’enlacent. Par le filtre des clichés saisis clandestinement par Michael Wolf sur Google Street View, elle nous murmure que Big Brother est tout près de nous, à tout instant prêt à violer notre intimité.
Enfin, à travers les photos montages réalisés par Patrick Chauvel, elle invente un cauchemar où Paris redeviendrait la proie des barbares et des flammes. Reporter de guerre, du Vietnam au Liban, Patrick Chauvel a suivi tous les conflits des quarante dernières années. Et par un étrange flash-back, il a entendu récemment le battement sourd de la guerre dans Paris. « Une grosse voiture filait à toute allure sur les quais de Seine, raconte-t-il. Un couple qui traversait paisiblement s’est subitement mis à courir pour l’éviter, de justesse. Mon esprit a basculé instantanément dans un cauchemar. J’ai vu Paris, comme Beyrouth, en guerre. »
C’est ainsi que le photo-reporter a imaginé de fabriquer ces clichés en forme d’avertissement. « Le reporter est une sentinelle, souligne-t-il. La guerre va vite, elle freine mal. La paix est un travail. Ce n’est pas un état normal. »
Dans l’avalanche d’informations qui arrivent de Tunisie, du Niger, des quatre coins du globe, après la mort lundi du photo-reporter Lucas Mebrouk Dolega, mortellement blessé à Tunis dans l’exercice de son métier, « Peurs sur la Ville » résonne différemment. Ce n’est pas une provocation parmi tant d’autres, ainsi que le souligne l’académicien Max Gallo qui en signe la préface, « c’est un appel à la lucidité et à la vigilance. Prenons-y garde. » Paris, depuis toujours, est un champ de bataille. Le « groin de la guerre » n’est jamais loin.
Monnaie de Paris, 11 quai de Conti, 75006 Paris. Tel. 01.40.46.56.66. Tous les jours de 11h à 18 heures, nocturnes le jeudi jusqu’à 21h30. Fermeture le lundi.
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Incroyable, les Shadoks rentrent dans Paris ! A partir du 19 janvier, ils s’installent sur les quais de la Loire, au bord du canal Saint Martin.
Les fans de ces drôles d’oiseaux à longues pattes et petites ailes vont pouvoir embarquer à bord de la Péniche Opéra qui organise le premier festival Shadoks. Quatre jours, du 19 au 22 janvier 2011, pour réviser les productions des Shadoks à l’opéra et meilleures devises des créatures inventée par Jacques Rouxel qui ont fait le bonheur de la télévision française entre 1968 et 1973, lumineuses années qui annonçaient la crise et le choc pétrolier de 1973.
Flash-back : lundi 29 avril 1968, premier épisode de la série, racontée par Claude Piéplu, à l’antenne de l’ORTF. Les Shadoks entrent en piste, la révolution est en marche. Ces agaçantes bestioles vivent sur une planète qui penche dangereusement et envoie balader dans l’infini sidéral une partie croissante de ces habitants. Aussi bêtes que méchants, les Shadoks ne s’expriment que par quatre syllabes : Ga Bu Zo Meu. Ils sont jaloux des Gibis, leurs voisins gentils et malins et passent tout leur temps à essayer de leur piquer leurs idées grâce aux inventions du tyrannique professeur Shadoko. Bien évidemment, rien ne marche jamais pour les Shadoks, condamnés à pomper, pomper…
En ce début d’année 2011 où tant de questions se posent sur la planète, il est temps plus que jamais de réviser la morale farfelue des Shadoks, véritable poil à gratter pour cervelles en ébullition. Alors courons tous à la Péniche Opéra, mais prenons garde qu’elle ne coule pas !
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