Les belles histoires d’un gars des villages…

Kervalet
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Dans un ouvrage présenté  le 2 août 2015 au salon de Kercabellec, Le kervaletin Marcel Lucas raconte avec humour et tendresse ses souvenirs de la Presqu’île de Guérande

 Dans le regard de Marcel, il y a toute la Presqu’île… Le bleu du ciel, de l’océan, le gris du granit, l’émeraude des miroirs d’eau dans les marais. Dans son sourire, il y a son grand cœur et sa générosité. Et l’étincelle, toujours intacte, de l’enfance. De Saint-Nazaire à la Roche-Bernard, il connaît son pays par cœur, du fond du cœur. En 86 ans d’une longue et belle vie, il l’a vu sous le soleil et dans la tempête. Il la raconte dans deux recueils de nouvelles, Histoires d’un gars des Villages et Limailles de vie, par petite touches, délicieuses, qu’il compare avec modestie, à la limaille, cet excédent de matière que l’artisans enlève avec sa lime. Ou comme le sel, or des paludiers, que l’on néglige parfois alors qu’il est, pour qui sait le récolter, le trésor de la vie.

Il garde pour Kervalet, où il est né en 1929 près de la Fontaine des Randouilles, une fidélité sans faille. Il en a mâchonné chaque brin d’herbe et conserve la mémoire des anciens, de Jean de Pen Nin Nin, le chantre du pays, à Ananie, la créatrice du premier musée du sel, en passant par Doralice, l’épicière et Jean-Marie Euchariste Guillaume, dit Cariste, son grand-père. Figure de légende que celui-là, mousse à la grande pêche, marin pour la royale, revenu sur son rocher kervaletin cultiver ses oignons, solide comme un roc jusqu’à ce crépuscule de septembre où une automobile le culbuta par derrière, à l’âge de 87 ans. L’école, il l’a connue au bourg de Batz, dans les années 30, à l’époque, on l’appelait « l’Asile ».

Souvenirs de la Poche…

« A l’époque, se souvient-il, le destin était bien tracé, soit paludier ou artisan, et pour les quelques meilleurs élèves réussir avec un peu de chance les concours d’entrée dans les chantiers de Saint-Nazaire ». Il a connu aussi les dortoirs des pensionnats pendant l’Occupation quand les soldats SS tenait captive la poche de Saint-Nazaire et que les parents avaient choisir d’éloigner leurs petits, pour les préserver et de peur de ne plus pouvoir les nourrir. Sur le guidon du vélo de son père, Emile, il a traversé le département sous les bombes des alliés, le 6 juin. Souvenir commun des déluges de feu qui ont détruit  Saint-Nazaire où vivait alors Monique, une petite fille qui allait devenir son épouse. Plus tard, même si les beaux yeux de son enchanteresse et son métier de moniteur auprès des apprentis de l’aérospatiale l’ont éloigné de son village, il est toujours revenu cultiver le potager familial et observer avec philosophie les tribulations des touristes dans ses venelles. Ne loupez pas son hommage aux bistrots de la Presqu’île, ses dialogues dignes des Tontons Flingueurs et le récit de ses balades amoureuses en Vespa sur les bords de Loire en 1955. Ces limailles de vie, c’est la vie même. Merci, Marcel !

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Histoires d’un gars des villages et Limailles de vie, par Marcel Lucas, Editions du Traict, 128 et 156 pages, 10 et 12 euros

Salon du Livre de Kercabellec, de 10h à 19 heures, à Mesquer. www.salondulivredekercabellec.sitew.com

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