75 000 dollars: c’est ce que coûte en moyenne un mariage ici en Corée. A ce prix là on s’attend à une cérémonie somptueuse suivie d’un dîner mémorable et d’une soirée enflammée jusqu’au bout de la nuit dans un cadre magique, le tout laissant un souvenir impérissable dans la mémoire de chaque convive. Mais ceux qui ont fait l’expérience d’une cérémonie de mariage coréen vous raconteront quelque chose de radicalement différent. Ici, le mariage c’est circulez y’a rien à voir.
D’abord parce que cette cérémonie de mariage reste souvent l’affaire des parents plus que celle des mariés. Il n’est d’ailleurs pas rare que les couples se forment par l’entremise des parents respectifs. Et même si tel n’est pas le cas, ils disposent d’un droit de veto absolu, souvent exercé en fonction de critères de sélection d’un pragmatisme frôlant le cynisme.
L’évaluation des parents se résument généralement à trois questions essentielles : quelles études et quel métier ? Lui doit être magistrat, avocat, médecin ou cadre d’un chaebol de préférence, tandis qu’il serait bien qu’elle soit institutrice. Que font les parents ? Autrement dit, sont-ils d’un rang social équivalent? Car ça ferait très mauvais genre d’annoncer à son entourage qu’on a marié son enfant à un rejeton de prolétaire. Enfin, quel patrimoine? La question est essentielle car il est de bon ton qu’en guise de cadeau de mariage, les parents du marié financent l’appartement où s’installera le couple une fois marié (location des premières années pour les plus modestes, achat pur et simple pour ceux qui peuvent), auquel cas le cadeau des parents de la mariée se doit d’être l’ensemble du mobilier, de la vaisselle et de l’équipement électroménager dudit appartement. D’où le budget total moyen de 75 000 dollars. Cette question du patrimoine est également cruciale parce que dans un pays sans couverture sociale significative, le patrimoine en question sert de retraite et d’assurance maladie aux parents qui à défaut, en appellent aux enfants.
Une fois qu’un(e) candidat(e) disposant du seuil requis de prestige et d’argent est trouvé(e) et qu’un accord est en vue avec la partie adverse, les parents peuvent considérer que leur ultime mission est en passe d’être accomplie. Un mariage réussi est sans aucun doute l’une des plus grandes consécrations des parents dans la mesure où leur réussite sociale et souvent mesurée à l’aune de celle de leurs enfants: leurs études d’abord, leur travail ensuite, leur mariage enfin.
La cérémonie de mariage est donc souvent une occasion majeure pour les parents d’exhiber au plus grand nombre la réussite de leur enfant et donc, la leur. Un maximum d’invités sont ainsi conviés, la plupart amis des parents, qui viennent plus par obligation sociale que dans un esprit de sincère célébration. L’objectif est de se montrer une fois devant les mariés et leurs parents et surtout de passer à la caisse, une vraie caisse installée devant la salle de cérémonie, pour y laisser une enveloppe remplie d’argent.
Le reste est marginal: le cadre est au mieux une salle d’hôtel dont l’impersonnalité rivalise avec le mauvais goût, la nourriture est généralement abjecte, le sermon prononcé par un sombre proche dans un brouhaha général de convives distraits et si peu concernés que la plupart se lèvent de table avant la fin officielle de la cérémonie pour éviter les embouteillages du retour, cérémonie qui de toute façon dure au plus une grosse heure, souvent à l’heure du déjeuner.
Euh… je crois que vous faites une grosse caricature ou que le redacteur est reste fige dans le temps… a moins qu’il ou elle ait vecu une mauvaise experience.
Les choses evoluent tres vite en Coree, la societe aussi.
Je suis marie a une corenne et je ne rentre pourtant dans aucun des criteres de “bon parti”.
Je pense que l’auteur du blog fait référence aux mariage entre coréen et plus particulièrement ceux de la classe moyenne voir du haut de la classe moyenne.
A plusieurs reprise j’ai eu l’occasion de discuter avec des amis coréens qui préparaient leur mariage en famille et je dois dire que tout ce qui est dit dans ce post me semble juste. je pense même qu’on pourrais aller plus loin en faisant un parallèle avec le prolétariat.
Il est très difficile de ce marier en corée, pour un coréen bien sur, si il n’a pas un bon travail et une famille disposant du patrimoine suffisant.
De plus en plus d’homme qui on environ 35 – 40 ans, un travail mal considéré et pas de famille aidée on recoure a internet pour “acheter” des femmes qui viennent souvent de pays d’asie du sud-Est. Le problème est telle que le gouvernement a fait fermer des dizaines de site internet, arrêté des “Brooker” et fait passer une lois qui oblige le futures époux a prendre un cours sur la culture du pays d’origine ca femme, curieusement dans le cas d’une coréenne qui épouserait un étranger, il n’y a pas de cours!
Enfin il y a un autre facteur non négligeable, certaine coréenne issue de famille non aisée pense que le seul moyen, pour elle, de trouver un homme et une famille qui l’accepterais est le critère de la beauté. Ces une des raisons pour lesquelles, il y en a d’autre, ces filles dépensent le peu d’argent qu’elles ont dans des opérations de chirurgie esthétiques coûteuses et autre vêtements hors de prix!
Désolé pour Jim92, mais l’auteur de l’article a raison. Je vis en Corée et j’ai souvent entendu ce genre d’histoire. On attend pas la même chose d’un étranger que d’un Coréen. L’auteur a très bien résumé l’idée avec une pointe de cynisme peut-être mais c’est un fait. Mais les mentalités changent. J’ai déjà assisté à une cérémonie de mariage en Corée et c’est d’un ridicule. Dès que la cérémonie est terminée, une autre suit rapidement. C’est limite les serveurs vous poussent à dégager pour faire de la place pour les prochains mariés.
Je confirme, les “wedding halls”, énormes bâtisses sur plusieurs étages avec une noce en parallèle sur chaque niveau, sont assez sinistres. Et le tiroir-caisse un point nodal de la question.
Mais j’ai eu la chance de pouvoir demander -et obtenir !- un mariage “traditionnel” à la mode confucianiste, chose très rare de nos jours. Et c’était vraiment chouette. Plus tard j’ai assisté au mariage d’une cousine, le décorum à l’occidentale est vraiment too much !
Le statut d’étranger nous met hors les catégories sociales pour les questions cyniques évoquées par l’article, en tout cas pour le plus gros. Enfin, et peut-être surtout dans mon cas, j’ai des beaux-parents sympa.
Un dernier truc pour faire marrer les porteurs de béret basque : sur les photos de mariage, les gens ont un entraînement énoorme pour surtout ne pas sourire, et bien faire la gueule. Même les gamins. Mais sur la photo de mon mariage, moi je vois que ma belle-famille ils sont sympa, il y en a plusieurs qui ont craqué. 😀