Il est libre Max

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Dans les emballages, l’art s’invite de plus en plus. Chez Kiehl’s, après Jeff Koons (fleur ballon jaune or), Kenny Scharf,… parole est donnée à Peter Max et à son univers aux couleurs psychédéliques.

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D’origine allemande, Peter Max a fui le nazisme avec ses parents et a vécu en Chine pendant dix ans, puis en Israël. Il étudie les arts, l’astronomie et s’installe à New York.  Son style se développe au travers de livres d’enfants, d’affiches, d’illustrations… Son goût pour l’astronomie transparaît avec de grands ciels constellés d’étoiles mais aussi de poétiques nuages. The Cosmic Runner est un de ses personnages les plus connus, il se retrouve notamment en timbre d’Expo 74 « Preserve the Environment ». Pantalon à pattes d’éléphant très seventies, il parcourt une terre ronde et verte à grandes enjambées dans un ciel où volent des oiseaux sans cage.

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Cet univers psychédélique sert d’inspiration à la collection imaginée pour Kiehl’s avec étoiles hautes en couleurs acidulées, farandole d’orange, rouge, turquoise, violet…

Pour Kiehl’s, la couleur envahit les étiquettes, les étuis, dans l’ambiance festive d’une joyeuse édition limitée pour fondre de plaisir avec crème de corps, tonique calendula… Et aussi une facette plus graphique, mais très colorée entre abstraction et tribalité.

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ORLOVE

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Trublion de la mode, Jean-Charles de Castelbajac a marqué de son empreinte colorée ses années de mode. Artiste, il peint, il réalise des collages et dessine des anges à la craie au coin des rues de Paris.

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Pour l’aéroport d’Orly, il a imaginé une gigantesque fresque visible dans son intégralité depuis fin novembre. 202 mètres de largeur et 17 mètres de hauteur, soit plus de la surface de 16 terrains de tennis !

Pour l’artiste : « Il y a ce mystère, cette cristallisation hors temps, ce sentiment de passage en tout aéroport. La force d’Orly Sud c’est la force de la mémoire. Celle des années 60 où j’ouvrais mes yeux d’adolescent affamés d’images sur le monde nouveau. L’oeuvre d’Henri Vicariot est palatiale. J’aime tant sa grande galerie des glaces, ses terrasses et toute la poésie qui se dégage de cette émouvante porte vers le soleil ».

Pour thème de la fresque, des histoires de voyageurs ordinaires contées par des passagers et que Jean-Charles de Castelbajac a choisies ainsi celle d’un grand–père qui vient chercher son petit fils arrivant de la Réunion.

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Une nouvelle façon de voir un aéroport dont le lieu incarnait une architecture d’avant-garde dans les années 60 et fut notamment magnifié par le film de Chris Marker. Incroyable diaporama de photos en noir et blanc, suspense de science-fiction, Le Jetée bouleverse la notion de temps. Ce film mythique fut revisité par Terry Gilliam et son Armée des douze singes.

Avec Jean-Charles de Castelbajac, désormais Orly est sous le signe de la couleur avec en majeurs les primaires et le vert.

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C Guilhem de Castebajac

 

 

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Maggie’s style

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Margaret Thatcher, un style ? Si les ventes de garde-robes suscitent un engouement quand il s’agit de personnalités glamour : Soraya, Lady Diana, Liz Taylor,…  Qu’en est-il des politiques ? En ligne, Christie’s a mis en vente des objets et la  garde-robe de Margaret Thatcher du 3 au 16 décembre. Le résultat de la première partie est déjà un succès avec un total de 3 280 475 £. Imposant et impérial, l’aigle américain offert par Ronald Reagan fut le clou de la vente en atteignant la somme de 266 500£.

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Assistante personnelle de Margaret Thatcher, Cynthia Crawford explique que le vêtement fut utilisé comme un « outil politique ». Pas de prêt-à-porter, mais un prêt-à -gouverner (ready-to-rule) pour lequel la dame de fer avait un goût bien marqué. Élevée dans un environnement dédié à la mode auprès d’une mère couturière, la jeune Margaret a sans doute pu s’initier très tôt aux arcanes du vêtement. Femme dans un monde d’hommes, elle sélectionnait avec soin les vêtements qui devaient participer à son image de pouvoir, mais elle n’a jamais choisi de porter la culotte (le pantalon), préférant la rigueur d’un tailleur (équivalent du costume masculin) avec la touche de féminité de la jupe. Une seule exception, parait-il, lors de la visite d’une mine.

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Le choix des couleurs fut joué selon une carte politique très précise façon Risk avec des armées de couleurs ! En Grande-Bretagne, beaucoup de bleu, une couleur qu’elle privilégiait au cours des congrès de son parti. Et jamais de rouge, la couleur des travaillistes ! Mais le rouge pouvait être porté aux USA où c’était la couleur des Républicains de Ronald Reagan. En Israël, du blanc et du bleu, comme les couleurs du drapeau. Lors d’un voyage en Pologne, Maggie choisit le vert, couleur d’espoir. En vrai caméléon sur l’échiquier de la politique, elle tenait un journal pour ne pas commettre d’impair en répétant les mêmes tenues, surtout quand les interventions étaient télévisées.

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Parmi les vêtements mémorables, celui porté lors du speech  à la maison des Communes en réaction aux communautés européennes avec un « No no no » très  appuyé dans un tailleur en crêpe bleu (Aquascutum). Un discours mémorable en opposition à l’idée de l’écu (avant qu’il ne devienne l’euro). La fibre nationaliste l’incita aussi à choisir ses éléments de garde-robe auprès des faiseurs britanniques.

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Attribut féminin, le sac est aussi au-delà de l’accessoire juste une nécessité (mais comment font les hommes ?). Si Bernadette Chirac est souvent caricaturée avec son petit sac, celui de Margaret Thatcher devait être d’un format capable de contenir des papiers de format A4 et y trouvaient place un rouge à lèvres, un peigne, un carnet de notes, un stylo…  Après les attentats de Brighton, elle ajouta à son contenu une lampe torche au cas où un événement dramatique se produirait dans la nuit.

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L’assistante de Margaret Thatcher raconte aussi des anecdotes à propos des boutons, particulièrement sélectionnés, qui pouvaient passer d’un vêtement à un autre jusqu’à être enlevés avant que la tenue ne finisse dans un charity shop…

 

Tailleur en crêpe bleu Aquascutum (27 500£)

Aigle offert par Ronald Reagan (266 500£)

Étole noir et blanc probablement Aquascutum (8 125£)

Broche en forme de fleur, diamants (178 500£)

Tailleur de cocktail Tomasz Starzewski (27 500£)

Collier de perles de culture (32 500£)

 

 

C Christie’s images

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Le temps retrouvé de la Comtesse Greffulhe

 

La comtesse Greffulhe, nÈe Elisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952), portant la robe aux lis crÈÈe pour elle par la maison Worth

 

Garde-robe d’exception au Palais Galliera avec les trésors de la comtesse de Greffulhe. Immortalisée par Proust qui s’en est inspiré pour son personnage de la duchesse de Guermantes, la comtesse a marqué les esprits de son époque par sa beauté remarquable et par sa façon de s’habiller avec élégance et originalité.

Ensemble du soir (robe et bolÈro)

Née Elisabeth de Caraman-Chimay et nièce de Robert de Montesquiou, elle a épousé Henry de Greffulhe en 1878. Si son mari finance ses toilettes, il la délaisse. Elle constate avec humour : « Ayant un mari qui me lâche, j’en prends mon parti gaiement … il aime à me voir briller, pour qu’on dise qu’il n’a pas épousé une dinde ». Proust écrit : « Aucun élément n’entre en elle qu’on ait pu voir chez aucune autre ni même nulle part ailleurs. Mais tout le mystère de sa beauté est dans l’éclat, dans l’énigme surtout de ses yeux. Je n’ai jamais vu une femme aussi belle ». La petite histoire rapporte que les couturiers lui présentaient leurs modèles et que la comtesse terminait la présentation par : « Faites-moi tout ce que vous voudrez… qui ne soit pas ça. »

ROBE DU SOIR

La comtesse organise sa vie d’abord à Dieppe et imagine la création de la Société des grandes auditions musicales de France et s’attachera notamment à faire jouer Wagner.

L’exposition donne à voir une cinquantaine de ses tenues créées par les couturiers les plus célèbres : Worth, Fortuny, Babani, Lanvin, Nina Ricci…  Le nom de certaines maisons a traversé le temps, d’autres ont disparu. Parmi les vêtements, une cape russe, création de Worth à partir d’un manteau d’apparat offert par le Tsar Nicolas II à la comtesse. Les robes de Worth plongent dans le style des débuts de la couture et le volume prisé au XIXe siècle. La robe aux lys (1896) en velours noir est couverte d’applications en forme de fleurs de lys.

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Des robes de Babani, une maison aujourd’hui disparue et spécialisée dans l’Orient.

Manteau du soir

 

Des pièces de Fortuny dont les vêtements sont aussi cités par Proust :  « mais on me dit qu’un artiste de Venise, Fortuny a retrouvé le secret de leur fabrication et qu’avant quelques années les femmes pourront se promener, et surtout rester chez elles, dans des brocarts aussi magnifiques que ceux que Venise ornait, pour ses patriciennes, avec des dessins d’Orient. ». L’élégance de Lanvin, la grâce de Nina Ricci complètent la garde-robe.

Le talent de la comtesse résidait aussi dans sa façon d’accessoiriser ses tenues, ainsi  la pose d’un voile : « C’est à elle que nous devons l’idée de ces enroulements de tulle dont les femmes s’enveloppent à l’Opéra ou dans les dîners ».

Dans ses plus belles tenues, la comtesse aimait se mettre en scène et se faire photographier ainsi par Nadar. À la veille de sa mort, Proust cherchait encore une photo de la comtesse et se plaignait de ne pas l’avoir d’un ami reçue : «  Pour me la refuser jadis, vous aviez allégué une bien mauvaise raison, à savoir que la photographie immobilise et arrête la beauté de la femme. Mais n’est-il pas précisément beau d’immobiliser, c’est-à-dire d’éterniser un moment radieux. C’est l’effigie d’une jeunesse éternelle… »

Un panorama exquis de la mode et de la couture au travers des tenues les plus marquantes de la comtesse. Et pour une nouvelle rêverie, des dessins d’Aurore de la Morinerie qui réinterprète quelques tenues.

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La mode retrouvée. Les robes trésors de la comtesse Greffulhe. Palais Galliera. Jusqu’au 20mars.

 

Nadar La comtesse Greffulhe portant la robe aux lys. C Nadar / Galliera / Roger-Viollet.

Nina Ricci Ensemble du soir C Julien Vidal / Galliera/ Roger Viollet.

Jeanne Lanvin Robe du soir C P.Joffre et C.Pignol / Galliera /Roger-Viollet

Worth. Robe byzantine. C L. Degrâces et Ph. Joffre /  Galliera / Roger-Viollet

Babani Manteau du soir. C R. Briant et L. Degrâces / Galliera / Roger-Viollet

C Aurore de la Morinerie

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Pantone 2016 en rose et bleu

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Besoin de coco(o)n, de se rassurer, de retomber en enfance ou même en « bébéattitude », la layette est de retour. Pantone a annoncé la couleur de l’année 2016 en sélectionnant deux faux jumeaux sur la carte du tendre. Un Rose Quartz 13-1520 et un bleu Serenity 15-3919.

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Tout comme en parfums, les odeurs régressives et gourmandes ont le vent en poupe, les couleurs vont-elles aussi s’y mettre ? Le code choisi renvoie à des usages traditionnels du passé qui jouent sur la distinction entre masculin et féminin. Si le rose fut dévolu aux filles peut-être en raison de leur poétique naissance dans une rose (fleur), l’association des garçons au bleu ne s’explique pas vraiment. Michel Pastoureau fait juste remarquer que, déjà au Moyen-Âge, le bleu était perçu comme « viril ».

Chez Pantone, un petit film dépeint le monde 2015 assez violemment (militaires, icebergs s’effondrant, argent, incendies, manifestations…) et puis surgit, en opposition, un passage zen où le bleu et le rose se fondent dans un même ciel tandis que s’illustrent pacifiquement de nouvelles notions : calme, bien-être, dualité, tranquillité… 2016 à l’horizon ?

Pour Leatrice Eiseman, directeur du Pantone Color Institute : « Évoquant un sentiment de stabilité, de constance, de confort et de relaxation, ces couleurs créent la balance dans un monde chaotique, en offrant le parfait contrepoint aux vies effrénées et fracturées que la technologie et le cycle 24/7 ont apporté ».

Ce travail en amont de Pantone permet aussi d’induire directement des produits ainsi un partenariat avec Sephora aux Etats-Unis a conduit à un look 2016 inspiré par ces couleurs, mais en étendant aussi la palette.

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Les vernis OPI ont aussi intégré dans leur collection New Orleans (février 2016) les deux couleurs : LetMeBayouADRink voit la vie en rose et ShowUsYourTips plonge dans le bleu.

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Les robots Kitchen Aid avec un rose et un bleu pourraient eux devenir de parfaits cadeaux de naissance !

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S’il est très compréhensible de vouloir injecter un peu de douceur via les couleurs, le choix de tons layette semble un brin désuet. Quant à la façon d’exprimer la mixité en fusionnant deux couleurs qui ont un « genre » dans la tradition occidentale, elle peut sembler curieuse. Une année retour à l’enfance, régressive ou juste optimiste ?

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https://youtu.be/AAJ1vPe4w2c

 

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Viktor & Rolf en Ronde de nuit

 

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Nuit au musée dans une ambiance Irma Wep passant La main au collet. La dernière collection arty des Viktor & Rolf sort de son cadre doré et s’expose dans les salles obscures du Rijksmuseum.

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S’impose magistrale La ronde de nuit, mais loin de la noirceur cauchemardesque de Greenaway, avec juste l’épaisseur d’un mystère sauce hollandaise.

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Nuit noire en clair obscur de lampe torche. Un gardien, des clefs, le musée ferme. S’invite un rat d’hôtel en costume de chat.

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Dans le dédale des salles se redécouvre l’intrigant Cygne menacé de Jan Asselijn.

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Avatar de toile, le tableau se déstructure et devient mode et s’esquisse en final une ambiance de défilé. La ronde est bouclée.

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Art et mode, même combat dans un séduisant petit film en clair obscur.

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Sybilla

 

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Créatrice phare et discrète, Sybilla a grandi à Madrid où elle a ouvert son atelier en 1983. Son nom demeure associé à la dynamique movida hispanique. Poétique et délicat, son style « baroque » a marqué de son empreinte la création des années 80 et 90, tout comme en Italie Roméo Gigli. Palette de couleurs sourdes et raffinées, un zeste d’humour (manteau à col chat, haut de maillot en grappes de raisins), travail de plissés, de bouillonnés, formes boules, cocons…, son vêtement enveloppe avec bonheur le corps.

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Elle défile à Milan, à Tokyo et son univers est mis en images par Javier Vallhonrat. Après quelques années de gloire internationale, elle a continué plus discrètement en Espagne avec du mobilier et des chaussures, mais est demeurée très appréciée au Japon. Elle a aussi collaboré à plusieurs reprises à la création de costumes pour des spectacles de Blanca Li.

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En 2015, elle revient sur la scène parisienne avec une très jolie collection pour l’hiver. Laine bouillie pour robes et manteaux cocon. Le noir vibre d’éclats de rouge et de blanc cassé. Dégradés de couleurs qui s’estompent, se fondent, se délavent. Photographiée sur un mannequin asiatique, sa collection semble en résonance avec le pays du soleil levant.

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Le style poétique de Sybilla a conservé tout son charme.

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Alexandre Vauthier pour Mellerio dits Meller

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Fondée en 1613, la maison Mellerio dits Meller a choisi le couturier Alexandre Vauthier pour imaginer une collection de joaillerie en 2015, année anniversaire des 200 ans de l’installation de la maison rue de la Paix.

Pour Alexandre Vauthier, cette collection est la réalisation d’« un rêve d’enfant ». En regardant les riches archives de la maison, le couturier s’est intéressé notamment à une série de broches du XIXe siècle et à un bracelet architecturé des années 70. Il a ensuite dessiné une collection de quatre pièces de haute joaillerie et trois de joaillerie. En vedette resplendit l’émeraude, à la fois pierre fétiche de Mellerio dits Meller et appréciée par Alexandre Vauthier. Entouré de diamants, le vert lumineux resplendit avec éclat. Dans ces bijoux souples, mobiles et transformables, se dessine une esthétique épurée à l’architecture géométrique où se découvrent en maillons des V (initiale du nom du créateur) qui se terminent en M (Mellerio). La boucle d’oreille mono, en solitaire, peut devenir clip ou compléter un sautoir.

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Une collection architecturée, en escalier, art déco d’une nouvelle modernité graphique.

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Photo mannequin C Mathieu Cesar

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Giorgio Armani, histoire d’eaux

 

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Un parfum, Acqua di Gio, des objectifs caritatifs et un volet culture tel est le trio gagnant autour de Giorgio Armani. Dans le cadre de Paris Photo, une sixième édition de l’exposition Acqua a présenté une sélection d’oeuvres photographiques en lien avec cette thématique que le parfum Acqua di Gio (L’Oréal) soutient depuis de nombreuses années via Acqua for life.

La sixième édition se dessine autour du thème « Reflection on water », un jeu de lumières et de réflexion laissant place à la rêverie au fil de l’eau.

-Dimension poétique des installations de Noémie Goudal dans la majesté de vrais paysages. Avec sa série d’Observatoires,  (The Geometrical Determination of the Sunrise, 2013), elle compose des bâtiments d’architectures, géométriques aux allures de bunkers, créés à partir d’éléments photographiques posés sur des plaques en 2D et ensuite rephotographiés dans le cadre d’un paysage où s’observe alors un jeu de perspectives. Avec Observatoire X se dessine une île improbable et géométrique, mirage de château de béton, bunker poétique entouré d’eau troublante. (Ci-dessus)

-Photographe américain né en 1985, Joseph D. Jachna travaille des paysages en les perturbant, utilisant les miroirs, jouant sur les réflexions ou insérant aussi son corps à certains de ses clichés (en ombre portée). Blurred Waterscape II est un de ses paysages aquatiques.

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-Diplômé du Savannah College of Art, Jory Hull a une démarche quasi pop en se penchant sur les objets du quotidien. Passionné de courses, il a réalisé nombre de clichés autour de détails de voitures de compétition. Sa Composition 0496 (Série Flyover State) représente une étendu d’eau vue d’avion où la surface est devenue une quasi abstraction.

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-La photographe américaine Lois Conner a réalisé un travail en Chine depuis les années 80 autour de l’univers des jardins. Un décryptage poétique en relation avec la politique du pays. Passé, présent, tradition, esthétique des paysages chinois. Un superbe travail en noir et blanc. Xi Hu dessine une étendue d’eau semée de lotus fanés, pliés. Le temps passe, la nature s’étiole, mais va revenir…

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Et aussi Helena Almeida, Lucien Clergue, Lee Friedlander, Gaspar Gaparian, Pierre Gonnord, Risaku Suzuki, Debra Bloomfield, Dolores Marat.

 

 

L’opération Acqua for Life travaille avec Green Cross International notamment pour l’aménagement de puits et l’accès à l’eau potable dans  différents territoires du monde. Les ventes des parfums Acqua di Gio participent à cette action chaque année.

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Korea Now !

 

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Pays du matin calme, la Corée est de plus en plus présente sur la scène de la création. Au travers de multiples aspects, artisanat, design, mode… , le Musée des Arts Décoratifs rend hommage à sa culture dans l’exposition Korea Now !

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Si le Japon a, depuis des décennies, eu les regards tournés vers sa mode, son design, son architecture, la Corée est désormais aussi source d’inspiration. Certaines techniques artisanales sont communes aux deux pays ainsi le papier de riz ou la céramique. Un goût pour l’épure, la simplicité se retrouve dans ces deux pays d’Extrême-Orient. D’une ancienne tradition toujours vivace à aujourd’hui, créateurs et artisans insufflent un nouvel élan créatif puissant. Des techniques de laque (ott-chil) sont réinterprétées et travaillées dans de nouvelles couleurs (jaune, vert…). Le papier Hanji éclaire l’ombre avec ses luminaires. La nacre Najeon vient décorer de menus objets. En céramique le traditionnel céladon (en Corée dès le Xe siècle) et son exquise couleur vert pâle est toujours prisé. La porcelaine blanche (née à la période Joseon dès le XIVe siècle) est aussi travaillée de façon contemporaine.

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Les objets en bambou, la cérémonie du thé,… Le graphisme déploie des trésors d’invention autour d’un alphabet inventé au XVe siècle. Imaginé de façon scientifique et pour rendre l’écriture accessible, le hangul identifie le pays et se mêle au geste calligraphique.

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L’espace consacré aux bijoux contemporains est particulièrement extraordinaire tant les créations sont originales. À mentionner : KWON Seul-gi et MOON Choon-sun qui travaillent le plastique et la silicone notamment.

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La thématique « Cinq couleurs dans la mode coréenne » dessine le paysage de la mode. Si le noir et le blanc s’assimilent au yin et au yang, cinq couleurs répondent aux cinq éléments : bois, feu, terre, métal et eau. Du côté de la mode, le vêtement coréen traditionnel s’incarne avec un modèle iconique, le hanbok, une longue robe ample, évasée (ou jupe) et une veste courte ponctuée d‘un noeud. Pierre Loti en 1901 disait :  « D’ailleurs dans toute cette bizarrerie de costumes, on ne sentait ni l’influence ni de la Chine, ni du Japon, les deux redoutables pays voisins ; non, c’était quelque chose de très à part, ayant germé ici même entre ces montagnes, au pied de ces amas de pierrailles grises ». De ce vêtement découle une esthétique de volume, d’ampleur et aussi de distance entre l’enveloppe et le corps. Déjà dans les années 80 plusieurs créateurs de mode ont mis la Corée sur le devant de la scène à Séoul. Une première génération instillait une esthétique raffinée avec une légèreté dans le choix des matières et une palette de couleurs souvent sourdes. ICINOO a travaillé des matières plus contemporaines comme le plastique et a imaginé des imprimés quasi futuristes. LEE Young-hee travaillait le hanbok en lui donnant une touche contemporaine. Dans le parcours de l’exposition, les couleurs sont dévolues aux créateurs. JIN Te-ok avec ses formes droites est sous la présence du blanc (sacré, pureté) avec ses jeux de transparence et ses superpositions. LIE Sang-bong s’intéresse au chamanisme, aux missionnaires et travaille notamment la puissance de la couleur rouge considérée comme capable de chasser les mauvais esprits.

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Jaune d’or (noblesse et digité) pour André KIM et l’opulence de ses costumes d’apparat.

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Le bleu (intégrité et honnêteté) pour JUNG Wook-jun avec sa marque Juun J. et ses audacieuses mythologies urbaines dans des couleurs vives.

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Les plus belles réussites en mode sont souvent le fruit d’une hybridation réussie entre la tradition d’un pays et l’air du temps de la période de création. Jonglant entre Orient et Occident, une jeune génération en Corée réussit aujourd’hui cette hybridation.

 

Une maison coréenne Hanok à l’esthétique du vide complète la délicieuse sensation d’harmonie que véhicule une très belle exposition.

 

 

 

– Yun Sang Hee Collier, attaque de cornes vertes. C Munch Studio, Heo Myung Wook

-Chung Hae-Cho. Au rythme des cinq couleurs.

-Soh Eun-myung. The lines.

-SEO Jeong-hwa Banc avec table d’appoint, C DR

-Kim Young Jin

-LIE SANGBONG

-André KIM

Juun.J. En collaboration avec Alex et Felix

Juin J. En collaboration avec Rob Ryan

DR

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