L’art est toujours un plat de résistance chez Naco, sa collection printemps été (pro)clame : Ni dieu Ni maître. Ses guerrières urbaines agissent le flambeau de la révolution. Magnifique imprimé d’affiches lacérées qui évoquent artistiquement Mimmo Rotella ou Raymond Hains. Décollé, déchiré, le subversif motif signé Naco s’affiche robe, top, chemise.
Customisé, le jean joue le patchwork et s’effiloche.
En blason, les ciseaux ajoutent une touche d’humour, prêts à la coupe, à lacérer, à déchirer, à en découdre avec le système de la mode.
Avec dérision le mot élégance s’imprime, mais son A reprend l’emblématique graphisme d’anarchie.
Militaire, le kaki fait la guerre ; troué, lacéré, en lambeaux, il se découvre une nouvelle vie vestimentaire.
Quant au final, il se clôt sur l’absence du vêtement. Était-il là pour cacher le corps, pour le protéger ? Peu importe, la mode de Naco se porte avec jubilation.
Et à l’heure où tout à coup l’unisexe a droit de cité et est prisé par les modeux consensuels, n’est-il pas temps de rendre à Naco ce qui est à Naco et à sa démarche unisexe depuis plus de dix ans.
En vente en France dans deux points de vente remarquables par leurs choix et leur démarche : Gago (Aix-en-Provence) et Front de mode à Paris.
Photos Jean-Louis Coulombel.