Valse des communiqués chez Kering autour du départ du directeur artistique et de l’arrivée de son successeur dans la maison Yves Saint Laurent qui, au passage, retrouve l’usage du Yves.
1er avril. Après 4 ans de pouvoir sous la bannière d’(Yves) Saint Laurent, Hedi Slimane quitte la maison. Le communiqué officiel indique que le positionnement opéré autour de la marque « a donné un nouveau souffle et ouvert un nouveau chapitre » dans l’histoire de la maison. Oui, le chiffre d’affaires a beaucoup progressé. La mode a vu en quelques saisons le travail d’un directeur artistique revisitant les codes d’une maison. Du masculin-féminin, des blouses transparentes, des tuxedos, des mini jupes en cuir, de grands chapeaux, un imprimé bouches, des paillettes, une slim attitude, des collerettes, de la fourrure,… Une touche de punk, un zeste de grunge (collants déchirés), le tout encanaillé de rock… So what ?
Quelques coups d’éclat ont aussi frappé les esprits. Dès l’arrivée d’Hedi Slimane un petit effet d’annonce : la marque devient Saint Laurent Paris, le Yves disparaît, même si l’initiale Y est évidemment conservée dans le logo dessiné par Cassandre et connu dans le monde entier. Le choix de l’installation du studio à Los Angeles pour une marque française ? Logique et pratique ? La prise en main par le directeur artistique de la communication, optant pour une esthétique noir et blanc avec des personnalités en égéries et dont la dernière image est Jane Birkin. Le succès d’Hedi Slimane est surtout le reflet d’une époque où la vraie création n’est sans doute plus la priorité et où le vêtement est un produit et le it bag une cash machine.
4 avril. Le choix du nouveau directeur artistique s’est porté sur Anthony Vaccarello, créateur d‘origine belge passé par la Cambre, lauréat du festival d‘Hyères en 2006 et du prix de l’Andam en 2011. Le créateur avait travaillé pour Fendi, était directeur artistique chez Versus Versace et défilait sous son nom à Paris. Francesca Bellettini, présidente directrice générale d‘Yves Saint Laurent déclare à son sujet : « Les silhouettes d‘Anthony Vaccarello équilibrent impeccablement des éléments d‘une féminité provocatrice et ceux d‘une masculinité aiguë. » Une annonce mettant l‘accent sur la confusion des genres dans le droit fil des créations du couturier à son époque et dans un air du temps où se profile l’unisexe.
Après Alber Elbaz, Tom Ford, Stefano Pilati, Hedi Slimane, un cinquième successeur pour la maison Yves Saint Laurent.