Collection hommage au souvenir de la créatrice, « Les reflets d’Elsa » s’inspire de l’esprit de la maison et de son patrimoine. L’accent est mis sur la fantaisie des imprimés dans une veine autant surréaliste que pop avant l’heure (des objets du quotidien qui se découvrent une nouvelle noblesse).
Dans un décor de « boîte » rose (la couleur shocking de Schiap) les fenêtres intérieures de l’immeuble sont habitées de silhouettes. La mise en scène est signée en collaboration avec Jean Paul Goude et l’on retrouve l’esprit de l’étonnante campagne pour Égoïste. Ici les fenêtres ne claquent pas, mais se prêtent à une revisitation musiscale du Boléro de Ravel hypnotique et entêtant, psalmodié par la chorale « Les Chérubins » (Guadeloupe).
Coeurs transpercés, étoiles, cadenas, rubans, épingles reviennent, leitmotive très prégnants sur les silhouettes fluides de robes longues, drapées. Motifs peints à la main et jeux de mots : Bataille d’épingles.
Esquisse d’une colonne vertébrale ajoutée en volume.
Jeux de trompe-l’oeil, bibis (Stephen Jones) plantés sur la tête. Sans oublier les broderies qu’utilisait souvent la créatrice dans les années 30. Le zip qu’Elsa posait de façon visible et assumée est aussi présent haut en couleurs et parfois traversant un dos en oblique. Plumasserie superbe avec une veste en grain de poudre laine et soie havane sur une jupe à franges de plumes multicolores.
Une collection très Schiap, transition avant l’arrivée d’un nouveau directeur artistique ?