C’est l’été au Japon, les festivals de succèdent avec leurs costumes aux couleurs chatoyantes. Des champs de riz sont repris les chapeaux de paille (raphia) conique pour ponctuer chaque passage du défilé. Des motifs aquatiques aux reflets ruisselants, scintillants. Libellules en goguette, grenouilles en vadrouille… Le Mont Fuji souverain, en souvenir. Des motifs de vagues (contes de la lune) emportent sur des flots imaginaires.
Dessins à l’encre de Chine et mise à carreaux colorée. Éléments du costume japonais, obi (ceinture) et sandales façon geta. Une campagne rieuse pour un été haut en couleurs et japonisant.
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Des Indiennes du Far West, habillées de vêtements très travaillés, semblent sorties de leur réserve pour le défilé Junya Watanabe. Les franges se multiplient, occupent le terrain, dégoulinent parfois jusqu’au sol ou juste en ponctuation du bas d’une veste. Le vêtement se drape, s’enroule, se torsade, construction complexe. Palette de couleurs essentiellement autour de tons de peaux (beige, chamois) avec une touche de gris, de marron, de noir ; une gamme sourde et terre.
Easy rider, le blouson de biker traverse aussi le Far West. Souvent présent chez le créateur, le trench se travaille en cape, en sur-vêtement juste posé en façade, parfois aussi frangé. Un travail de découpe du tissu à l’horizontal renvoie à l’image des pectoraux indiens (en os). Une sur jupe façon tapis en pagne et du jean pour la touche contemporaine (le souvenir des pionniers ?). Le côté artisanal, macramé, tresses, torsades, dispute la vedette aux constructions complexes. Magnifiques squaws pour une nouvelle tribu. Un bel été indien.
Aux remarquables coiffures de tresses, s’ajoute un final exubérant de plumes (faisan ?) en cascade allant jusqu’à la démesure.
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Le printemps été 2014 revisite les codes de la Maison MM renouant avec des vêtements emblématiques. Si le début joue sur le rouge et noir presque façon majordome entre masculin et féminin s’ajoute la brillance de paillettes qui investissent le vêtement, en manches (amovibles, nouées), en bustier, en touches pour finir par plonger en robe de sirène.
Superposition et mélanges, transparence de robes voiles, opacité du trench (joué avec des bretelles), manteaux doublures,… Des voiles en légèreté sur bolduc, l’éclat des paillettes (parfois jeux du cirque). Manches de strass, satin,… du glam sur du masculin-féminin (robes sur pantalons) et jeux d’attaches.
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Chez Issey Miyake, le défilé s’apparente toujours au concept d’art total avec cette saison une performance de musique live de Ei Wada (membre du groupe Open Reel Ensemble) qui détourne des télévisions à tube cathodique pour les transformer en instruments de musique. Les sons sont générés par la lumière et l’artiste compose comme un percussionniste.
Mais la mode est là avec les filles qui déambulent à plusieurs, se croisent de façon géométrique, mathématique (?), composant des figures avec rigueur, mais aussi simplicité. Si la technologie est toujours là, elle se met au service d’une mode simple mais très construite. Sur un podium découpé en carrés, des formes jouent le blanc opposé au noir, jeu de dames. Puis la lumière avec des couleurs vives jouées en camaïeux, en délavés : rouge et bleu… pour un final blanc.
Une inspiration aérienne et arc-en-ciel de couleurs.
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Marinières en goguette, les jeunes filles d’Olympia Le Tan paradent dans un décor d’aquarium, petit béret vissé sur la tête. Toujours pin-up rétro, l’esprit de la collection s’habille d’écailles de poissons, de rayures blanc-bleu, de « filets » pour capturer les sirènes.
Une touche de rose aiguise la féminité de mise avec des bas fausses jarretières.
Du col marin à la tenue du commandant de bord à galons dorés, l’uniforme est revisité et twisté au féminin.
Accessoires bijoux en forme d’ancres, minaudières maison. Le tee-shirt affiche : « A girl in every port ».
Rafraîchissant.
Photos Shoji Fujii
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Chaque saison Manish Arora plonge dans l’exubérance, la folie des couleurs (l’esprit de Holi ?), hybridant l’inspiration foisonnante de son pays, l’Inde, et un vêtement occidental. Cet été, il a choisi de s’inspirer de Joséphine Baker et des années vingt où les femmes s’émancipent et dansent aussi dans des robes charleston. Les robes de l’époque (droites à franges) sont revisitées, colorées et brodées.
Les accessoires, bijoux reprennent l’idée de fruits (pas très loin des bananes de Joséphine Baker ?). Jeux optiques avec des motifs graphiques post Vasarely. La forme des jupes joue les obliques (façon pagne). Sans oublier des créations à l‘effet scoubidou. Des broderies, avec des motifs géométriques aux allures futuristes (le créateur revient souvent vers le futur). En motifs géants : des rouges à lèvres totémiques, phalliques (esprit du lingam de Shiva ?) et des ongles manucurés de rouge. Une collection pop et joyeuse, vivifiante.
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Dernière saison chez Rochas pour Marco Zanini. Inspiré par La ménagerie de verre, le créateur a choisi à la lettre des matériaux qui suggèrent l’impression de cristal brillant. Une collection aux tissus riches et couture, organza, satin duchesse, soie… Si le style et les coupes plongent vers le passé, la technique est néanmoins présente, ainsi l’utilisation du Nigel, une fibre technique réfléchissante ou de cristaux thermocollés.
Boutons en verre, en perles accentuent la cristallisation des accessoires. Une néo bourgeoise à strass dans un salon. Clou du défilé, les étonnantes mules couvertes de plumes d’autruche.
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Effet Midas, un souffle d’or s’est posé sur le défilé Dries van Noten. Un décor de paravent en zigzag couvert d’or emporte vers l’Orient et y conduit la collection. Dans ce pavillon d’or, le créateur a voulu cet or en majesté, étincelant, mais avec des accents « modernes ». Inspirés des archives des collections du musée des arts décoratifs, de nouveaux tissus viennent composer l’univers de Dries Van Noten. Franges, découpes, riches imprimés (des fleurs, du décoratif), une collection aux accents ethniques, baroque, mais aussi par certains aspects, simple et brut.
En volutes, en plissés, l’or s’applique par touches, souligne, se frange, s’effeuille, presque papier chocolat. Détails de gris-gris, broderies,… Elégant et spectaculaire final de toutes les filles le long du paravent. Une mode intemporelle qui plonge dans un ailleurs métissé, rêve éveillé.
NB Détails de maquillage avec du doré en fil posé sur les cils et feuille d’or en racine des cheveux.
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