Des Indiennes du Far West, habillées de vêtements très travaillés, semblent sorties de leur réserve pour le défilé Junya Watanabe. Les franges se multiplient, occupent le terrain, dégoulinent parfois jusqu’au sol ou juste en ponctuation du bas d’une veste. Le vêtement se drape, s’enroule, se torsade, construction complexe. Palette de couleurs essentiellement autour de tons de peaux (beige, chamois) avec une touche de gris, de marron, de noir ; une gamme sourde et terre.
Easy rider, le blouson de biker traverse aussi le Far West. Souvent présent chez le créateur, le trench se travaille en cape, en sur-vêtement juste posé en façade, parfois aussi frangé. Un travail de découpe du tissu à l’horizontal renvoie à l’image des pectoraux indiens (en os). Une sur jupe façon tapis en pagne et du jean pour la touche contemporaine (le souvenir des pionniers ?). Le côté artisanal, macramé, tresses, torsades, dispute la vedette aux constructions complexes. Magnifiques squaws pour une nouvelle tribu. Un bel été indien.
Aux remarquables coiffures de tresses, s’ajoute un final exubérant de plumes (faisan ?) en cascade allant jusqu’à la démesure.