Un premier parfum ne s’oublie pas.
Un ami de la famille, architecte, m’offrit ce précieux premier parfum. Une bouteille de givre, un étui d’où l’eau semblait ruisseler et une odeur vive, citronnée… Une cascade de fraîcheur hespéridée avec citron vert, mandarine (de Calabre ?), pamplemousse, verveine, narcisse, rose sauvage… sur un fond mousse de chêne et bois de santal.
À l’origine en 1948, le poétique nom d’Eau de roche fut donné à une composition d’Edmond Roudnitska. Mais, c’est en 1970 qu’est lancée, à partir de cette idée, une création de Nicolas Mamounas (parfumeur maison) qui deviendra, avec le nom du couturier, Eau de Rochas.
Si L’Eau de Rochas demeure associée à la va(o)gue des eaux dans les années 70, elle en incarne toujours une des compositions majeures. Dans l’air de l’époque soufflait un vent de liberté. La nonchalance affichée des hippies (pas tous imprégnés de patchouli) magnifia un flower power qui sut se tourner aussi vers des eaux vives et fraîches, sortes de Cologne au féminin.
Cette Eau de Rochas coule aujourd’hui encore de source dans son flacon aux vagues ondoyantes, symboles de fraîcheur. Sans l’amorce d’une ride, le parfum a célébré ses 40 ans.
Aujourd’hui parfumeur Rochas (dans le giron P&G), Jean-Michel Duriez en parle : « C’est un total chef-d’oeuvre, aqueux avant l’heure, sans rien de marin. C’est une eau de source qui a le départ d’une eau de Cologne, un coeur fleuri et un fond étonnant avec sa note ambre gris qui lui procure une minéralité vivante. » Dernièrement, Jean-Michel Duriez a agrandi la famille avec une Eau sensuelle et des Cascades de Rochas.
Ressentir L’eau de Rochas, demeure un plaisir.
Un premier parfum ne s’oublie pas.
Naissance : 1970
Papa : Nicolas Mamounas
Famille : Hespéridé aromatique
Genre : Féminin
Toujours disponible en parfumerie
1er décembre
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Période héritée du christianisme et paganisée (via une coutume germanique ?) avec les calendriers que les enfants ouvrent chaque jour à la découverte d’une image, voire d’une gourmandise, « mon » Avent 2012 va se dessiner avec une collection de parfums choisis en toute subjectivité.
Des fragrances, des souvenirs, avec une larme en passant sur les modifications qu’engendrent les réglementations successives qui clouent au pilori de belles matières. Si l’air demeure, parfois la chanson n’est plus tout à fait la même…
Il y a quelques années un rêve d’anosmie annoncée s’accompagnait de l’heureuse greffe d’une puce qui m’aurait permis de reconnaître mes dix parfums préférés. Dans mon rêve (cauchemar ?), je répondis sans hésiter : Fracas et Sables…, mais ne connus pas la suite.
Aujourd’hui, bien éveillée, je vais en choisir 25 et sans doute prolonger le jeu de l’Avent au-delà de ses limites jusqu’à l’arrivée des rois mages le 6 janvier avec leur cortège précieux d’encens et de myrrhe, cadeaux d’une opulente parfumerie qu’aussi j’apprécie.
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