Garage

 

Par provocation, j’aurais pu aimer un parfum dénommé Garage dont l’odeur rassemble des souvenirs d’essence, d’huile de moteur, de métal hurlant… Mais, j’aime réellement ce parfum de Comme des garçons (NDLR : l’intérêt pour cette marque atypique est consciemment assumé). J’ai toujours apprécié les odeurs de garage. Enfant, j’aurais pu passer des heures à respirer l’irrespirable d’un garage, toujours à l’affût de ces senteurs étranges.

Garage, le parfum, figure dans la collection Synthetic, au même titre que Tar, une odeur de goudron, de bitume urbain. Skai, comme un cuir réalisé en plastique. Soda, effervescent, pétillant. Dryclean, à l’image des  produits chimiques du nettoyage à sec. Ces parfums recomposent l’esprit d’odeurs du quotidien, pas forcément considérées comme aimables ou  nobles, mais toutes bien (re)connues. Des parfums pop, comme le mouvement artistique qui, par le biais de la représentation, de l’accumulation ou du détournement, élève le quotidien au rang d’oeuvre d’art. La série Synthetic s’incarne pour moi dans la même démarche que celle de Warhol avec la boîte de soupe Campbell’s.

L’acte n’est ni gratuit, ni même provocateur ; c’est une recherche dans un curieux et intéressant chemin de traverse. Au final, ce sont des parfums, même si pas évidents à considérer comme tels (quand je les fais tester à mes étudiants, il faut toujours un temps d’acclimatation pour les accepter).

En termes de composition, Garage associe aldéhyde de laurier, traces de kérosène, notes florales plastiques, acétate de vétiver, bois de cèdre de chine… Et puis, vroum vroum, se découvrent senteurs d’essence, métal… un cocktail  délicieusement artificiel, absolument « Synthetic ». Sorte d’anti-parfum selon les normes classiques, Garage et les autres Synthetic ouvrent des voies à une parfumerie originale et « inspirationnelle ».

 

Naissance : 2004

Maman : Marie-Aude Couture

Famille : Pop

Genre : No sex

 

Le 19 decembre

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