Maison Martin Margiela

 

Si l’homme invisible n’est plus là, sa maison continue et a de quoi prolonger un répertoire qui fut riche et créatif. Le vêtement joue la déconstruction et la reconstruction. Cet hiver MMM s’est penchée sur une gestuelle : « porté sur les épaules », « mains dans les poches », « col relevé »…, autant d’attitudes qui se réinterprètent en vêtements. Les volumes se construisent, des effets de capes, des épaules bien marquées, des assemblages de panneaux, vêtements patchworks, des formes amples issues du kimono… Un jeu d’asymétrie avec des effets de longueurs différentes. En accessoire le gant de cuir. Des matières douces et confortables pour un hiver chic : laine, cachemire, cuir, velours,… Des satins brillants s’opposent à des tissus mats. Et une palette plutôt sobre, mais relevée de rouges. Un côté masculin-féminin. Très beaux manteaux pardessus avec manches cousues, comme en trompe l’oeil ou encore manteau à col démesuré, cheminée, en hauteur.

Robes puzzles géométrique déstructurés.

Jeux de volumes, de formes.

 

 

Maquillage : teint clair mais oeil ombré et ourlé de noir. Coiffure : cheveux tirés, gominés.

 

 

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Anne Valérie Hash

 

 

Anne Valérie Hash s’est tournée vers le smoking, dans le droit fil de la continuation de son intérêt pour les passerelles entre masculin et féminin avec échange de vestiaire.

Le smoking se réinvente, se féminise, se pare de couleurs plus douces, sans oublier les tons chair. Un choix de matières délicates : mousseline de soie, satin cuir,… Effets d’association de matières pour jeux de construction géométrique. Plis, noeuds souples, lanières. Effets de transparence se conjuguant à des tissus opaques. Une collection très féminine.

 

 

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Bernhard Willhelm

 

 

Fidèle à sa fantaisie naturelle, Bernhard Willhelm s’amuse, joue avec ses modèles. Son sens de l’humour le met sur la voie de la couleur, de la parodie, haute fantaisie. Du destroy avec des tissus effilochés, des franges, des graffitis, des jeux de pliages, des résilles.

Des mélanges d’effets street style décontracté avec des formes de blousons, souvenirs de jogging. Une robe « serpillière » ?  Sur les blousons rugissent des fauves. L’étoffe du diable façon zèbre revisite les rayures.

 

Les 101 dalmatiens. Des carreaux, du camouflage, des collants multicolores. Des influences animales, géométriques.

Un univers baroque et en fil rouge un mot d’ordre : transit, signalétique d’une collection haute en couleurs.

 

Etonnants, les maquillages se posent sur des demi-visages, presque clownesques, mais parfaits pour la mise en valeur des modèles. Andrew Gallimore pour MAC. Des cheveux laqués dressés en asymétrie par Lyndell Mansfield pour Bumble and Bumble.

 

Photos Shoji Fujii

 

 

 

 

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A.F. Vandevorst

 

Le duo belge signe une collection d’hiver avec humour dans une présentation où les mannequins défilent visage emmitouflé dans des écharpes, des foulards, de la fourrure. Chapeautées de façon masculine (des trous dans le feutre), les filles progressent sur le podium. Dans ce total look, le visage reprend en masque le tissu ou la matière du vêtement. En photos, sur fond noir s’ajoute une inquiétante étrangeté de modèles femmes sans tête. Un imprimé animal, photo de fourrure ? Jeux de transparence.

 

Des couleurs sourdes et du noir. Deci delà se redécouvre leur signe de croix rouge en logo. Une silhouette fluide, décontractée. Robe rose satin à effet drapé, couleur chair. Esprit lingerie dans la robe en dentelle noire tout en transparence.

Pour le soir, scintillement de paillettes et ruissellement de broderies. Robe du soir satin vert émeraude. Poésie.

 

 

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Lutz

 

Pour l’hiver prochain, Lutz signe une très belle collection. Un vrai défilé de saison avec des pièces dans lesquelles madame rêve de s’envelopper dans ces volumes amples et confortables. Le créateur a imaginé les frimas, une pluie soudaine et le geste de se protéger, de s’emmitoufler. On remonte le col et on s’enfonce dans la douceur. Du volume en haut et puis des pantalons et de longs gants. Un jeu sur le vêtement puzzle, un blouson de biker oversized ou une veste aux manches coupées à porter avec de longs gants. Lutz renoue avec ses classiques et son vocabulaire ainsi les pantalons à taille très haute, l’influence du sportswear, sans oublier un subtil jeu de dézippage avec ouvertures sur le corps. Avec les grands cols, des effets de capes, des cagoules, des drapés, belle « robe-sac » asymétrique. Noir et bleu, un beau mariage. Noir « repeint » de blanc. Laine, cuir et fourrure, mais aussi des transparences pour la légèreté. Un style décontracté, mais avec élégance et chic. Vivement l’hiver.

 

Coiffure queue de cheval stricte avec devant la décontraction d’une mèche rebelle. Maquillage nude.

 

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Ann Demeulemeester

 

 

La créatrice belge est à la mode ce que le rock est à la musique. Au fil des saisons, Ann Demeulemeester a construit une histoire très personnelle. Téméraires, ses femmes oiseaux ont l’allure punk et déterminée. Le cuir est à l’honneur, il gaine les bras et les jambes de leggings ou de cuissardes et de gants parfois très longs. Les robes se drapent dans de subtils jeux d’asymétries où le biais a droit de cité. Les vestes multiplient les effets de pliages. S’ajoutent des lanières. Parfois les matières brillent et s’échappe de l’oeuvre au noir un bleu royal et scintillant. Des effets volantés ajoutent une féminité en pointe. Silhouettes de capes et hauts cols. Les vêtements, parfois, se jouent de zips, corps avec vue. Des coupes toujours superbement construites et un magnifique travail du cuir. Les aventurières sont entrées dans Paris.

 

 

Maquillage et coiffure. Coiffures exubérantes et baroques de plumes pour néo punk. Coiffes d’oiseaux de nuits éméchés et laqués créées pour Ann Demeulemeester par le modiste Elvis Pompilio.

 

 

 

 

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Manish Arora

 

Ambiance Indian Graffiti avec l’arrivée d’artistes qui viennent tagger le mur pendant le défilé et énoncer à coups de bombes leur pacifique message : « Life is beautiful ». Manish Arora a su imposer à Paris sa vision d’une mode fantaisiste et colorée. Ses collections sont toujours un plaisir pour les yeux. Sa création repose sur la technologie tout en prônant la continuation de techniques artisanales comme les broderies  de son pays. Une robe blanche se pare de fleurs et feuillages grimpant sur un décor de briques rouges.

En route pour une collection aux réminiscences végétales ? Non, des bouches avec cigarettes sont brodées, imprimées, un vent de surréalisme souffle sur la collection.

Des impressions de kaléidoscopes de couleurs évoquent des paysages urbains.  Des effets murs de briques ; des imprimés de fleurs ; là une silhouette au souvenir de vêtements du Rajasthan, des visages surdimensionnés, des broderies en volume.

Aux imprimés très vifs répond une silhouette toujours très architecturée.

 

Un final de robes aux imprimés colorés en écho aux graffiti. A déguster sans modération pour une fête de la couleur.

 

Maquillage et coiffure. Des yeux ombrés de vert et un effet ailes de papillon au coin des cils, noir et doré, graphique et poétique. Carole Lasnier pour M.A.C. Cheveux (Seb Bascle pour L’oréal Professionnel) rassemblés et en partie enveloppés d’une coque à motif de plume (en cuir), reflets dans une feuille d’or.

 

 

 

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Rue du Mail

Ambiance toujours intimiste pour Martine Sitbon qui défile chez elle au nom de sa marque, Rue du Mail. Jacquard et maille dans un effet cinétique construisent de jolies silhouettes pour citadines d’aujourd’hui. Tailleurs à jupes droites et vestes à manches très longues. Du géométrique très op on passe aux découpages dentelles, graphiques et féminins, en volutes.

Le noir se dessine sur le blanc, hyper graphique. Très beau top avec incrustation façon marqueterie comme la créatrice sait le faire. Elégant manteau beige avec panneau bleu, géométrique.

Alternance de l’épure et du décoratif allant jusqu’à des imprimés orientalisants.

Coupes au laser et parfois ajouts de paillettes et motifs. Graphisme et poésie.

Maquillage Kakuyasu Uchiide pour Shu Uemura, un teint le plus simple possible avec juste une touche d’éclat et pour le côté masculin-féminin pas d’ombre sur la paupière (trop glam) mais sous. Eugene Souleiman pour la coiffure, strict et structurée et puis floue en bas.

 

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Zandra Rhodes

 

Hors calendrier, mais joyeux événement de la semaine  parisienne, le défilé rétrospective de Zandra Rhodes orchestré par On/Off fut très réussi.  Célèbre Outre-Manche, Zandra Rhodes a débuté sa carrière en 1969 et a accompagné avec éclat les années hippies d’imprimés inventifs, de couleurs vives, de formes caftans et d’une haute fantaisie. Tout un folklore de robes à effets de voiles entraîne vers l’Orient, mais la créatrice eut aussi une période punk en utilisant les épingles à nourrice.

Des robes de soie aux imprimés originaux, un motif « Sparkle », des fleurs pop, un motif sinisant, des plumes de paon, une robe créée pour la princesse Diana en 1985…

La magnifique revue de style traverse 40 ans de mode et se clôture en final avec quelques nouvelles (et magnifiques) créations pour l’hiver prochain autour de nouveaux motifs : « Cubist Brush Stroke » et « Jungle Trail ».

Sur les chemins d’un imaginaire Katmandou, on suivrait bien les traces de Zandra Rhodes, gipsy queen aux cheveux roses de la mode. Baba Bobo is not dead.

 

 

Maquillage et coiffure. Un maquillage haut en couleurs réalisé par Andrew Gallimore pour MAC Pro et en reprenant les créations originales des maquillages des collections historiques de 1977, 1983… et les coiffures aussi fantaisistes de Lyndell Mansfield.

 

Photos Geoff Pugh Courtesy @on/off Paris.

 

 

 

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Rochas

 

 

Rétro et colorée, c’est ainsi que pourrait se percevoir la collection de Rochas ; pourtant Marco Zanini est parti cap vers le Nord, s’inspirant de la céramique scandinave et plus particulièrement de l’oeuvre d’un artiste suédois, Wilhelm Käge. Le choix de belles matières, très travaillées, inscrit Rochas dans la continuité de la couture et de l’élégance. Très réussies, les harmonies de couleurs se parent de motifs géométriques irréguliers qui viennent dessiner des damiers. Parme, framboise, turquoise, vert,… la palette est chatoyante.


Le soir ajoute quelques éléments plus éclatants avec des touches de bleu nuit et d’or. Un tachisme revisité habille les silhouettes droites, mais qui n’hésite pas à jouer les formes jupes ballons pour le final.

 

 

Maquillage et coiffures. Cheveux attachés et bouche sombre très dessinée.

 

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