Dans la galerie du Grand Palais, une cristallerie géante, des morceaux de pierreries, lapilli, jonchent le sol d’éclats brillants. Pics d’améthystes, cristaux de roches translucides dessinent un podium aux mille gemmes. La collection accroche aux tissus des éclats de pierres. Karl Lagerfeld imagine la femme Chanel avec un tailleur en mutation : « le nouveau trois pièces, c’est petite robe sur pantalon et veste » précise-t-il. La nouvelle silhouette porte ce pantalon court et droit sur une « salomé décapotable », chaussure asymétrique. Sans oublier le « pantacoat », un pantalon qui se dézippe pour finir en manteau. Dans les sacs, la main se blottit, belle prise. Si la gamme de couleurs est souvent fidèle aux codes maison : blanc, gris et noir, elle ose aussi rouge grenat, bleu lapis-lazuli, améthyste, émeraude…
Des manteaux amples à grands volumes, avec boutons précieux. De l’argent vif, éclats de pyrite.
Robes à facettes de géométrie, gemme.
Imposants bijoux plastrons avec pierres de couleurs et bracelets, accumulations baroques.
Les matières mêlent les lainages aux tissus plus techniques pour effets de brillances ainsi « coton enduit volcanique fileté de lurex ». Un envol de touches de plumes. Pour les motifs géométriques se découvre une construction sous influence du cubisme tchèque (tableaux de Kupka ?).
Rêverie de pierres.
Maquilleur maison, Peter Philipps s’est inspiré pour le look des mots clefs de Karl Lagerfeld : minéraux, estompes, et d’un croquis de sourcils ourlés de pierres. La maison Lesage a brodé des sourcils de couleurs brillantes qui viennent oblitérer de façon géométrique la position du sourcil naturel. Le teint mat est rehaussé d’une poudre compacte lavande/taupe baptisée Notorious pour sculpter les contours et aussi sur les paupières ; le reste est nude pour garder l’accent sur le bijou. Cheveux tirés et lissés en queue de cheval.