
Back to the future, Pierre Cardin revisite son vestiaire dans un défilé fleuve digne du Guinness Book avec 200 modèles. Le couturier, dont la griffe existe depuis plus de cinquante ans, célèbre les quatre saisons et joue masculin et féminin en binôme. Le temps a suspendu son vol sur le style Cardin. Les années 60 se parcourent dans une odyssée de l’espace qui ne déparerait pas à bord de l’Enterprise propulsant Star Trek au XXIIè siècle. Clones d’une mode aux accents futuristes vêtus de combinaisons, les mannequins défilent essentiellement deux par deux, humanoïdes associés XX et XY.


Si les mini-robes traversent le temps avec bonheur, les carrures très épaulées des hommes sont moins seyantes. Le vif argent de la vision du futur par le prisme des années 60 est largement représenté.

Tournant délibérément le dos à l’usage du noir (LA couleur de la mode depuis les années 80) s’imposent rouge, jaune, bleu, vert, orange… Le géométrisme est signature d’un style très 60 avec les mini (jupes et robes), les combinaisons et les formes de capes pour les manteaux. Il faut ajouter quelques incursions du côté des volants, des drapés et surtout un passage assez baroque où les Ménines de Vélasquez ont livré leurs vertugadins à la fantaisie du couturier.

En accessoires, d’imposants sacs et de massifs bijoux avec pierre, métal, mais aussi matériaux plus tech.

Non : aux silhouettes d’homme de cavernes galactiques
Oui : aux sandales en plastique bicolores, aux cirés en vinyle.


Très connue en Espagne où son nom existe depuis 1994, Amaya Arzuaga a choisi Paris pour présenter sa prochaine collection, très réussie. Une jolie exploration de la géométrie, autour de volumes savamment construits, pose la réflexion duelle autour de la différence de perception entre face et profil.


Variées, les inspirations vont de la notion de gravité aux oeuvres d’Oskar Schlemmer en passant par les volumes à vertugadins des infantes. Des mini robes à la taille hautement empire jouent la forme jupe boule et courte. L’asymétrie est aussi au rendez-vous tandis que la multiplication des plans esquisse presque des ailes pour silhouettes prêtes à l’envol.

Au travail sur la géométrie et les volumes s’ajoutent des découpes de pans superposés, des plissés, des jeux de transparence. La délicatesse de la coupe est amplifiée par le choix d’une palette de couleurs sourdes et raffinées.

Photos Ugo Camera
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