Le Piéton de Shanghaï… à Paris

 

 

 

 

Coup de coeur pour un petit livre rouge… Il s’affirme, il ose, dans les couleurs de l’ouvrage qui fut le plus distribué dans la Chine Populaire des Années Mao. Un clin d’oeil léger et volontaire de Zheng Ruolin, écrivain chinois et correspondant à Paris du Wen Hui Bao, le quotidien des intellectuels de Shanghaï, qui publie aujourd’hui chez Denoël, “Les Chinois sont des hommes comme les autres”.

J’ai connu Ruo Lin, il y a 25 ans, dans l’immeuble ancien de son journal, sur les bords du Huang Pu. Il était arrivé à vélo et m’avait alors fait visiter l’imprimerie avec ses plombs. Deux ans plus tard, il bénéficiait d’une bourse et venait finir ses études en France. Son épouse, Chin, écrivaine et traductrice, l’a rejoint. Depuis, piéton de Shanghaï… à Paris, il promène  son regard distant, amusé et réfléchi sur ces deux mondes si proches et si complémentaires que sont la Chine et la France. Il y retourne souvent, aux côtés de ses parents, qui ont élevé son fils, Lin. Aujourd’hui, le Wen Hui Bao a fait construire une tour de quarante étages dans le quartier d’affaire et Ruo Lin roule moins à bicyclette car il fait partie des heureux, et rares, propriétaires d’une voiture en Chine. Il me raconte toujours ce qui réunit et ce qui divise nos deux civilisations : les liens entre Versailles et la Cité interdite, le goût pour la cuisine, la littérature et l’amour que partagent nos deux peuples.

Voici qu’il vient de mettre tout cela en musique dans ce petit essai qui se lit comme une fable : on y comprend tout ce qui fait changer la Chine et tout ce qui la rend immuable, ses contradictions, comme ses convictions profondes : l’amour pour la famille et la tyrannie de l’enfant unique , la valeur des études et la révélation d’internet, la passion des voitures qui bouleverse le pays et la vénération fragile pour le jade si pur. Une promenade vivifiante en compagnie d’un ami chinois pour mieux comprendre, et accepter, nos voisins du milieu.

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