Du 7 au 9 novembre, emportée par le bouillonnant Rémy Martin, la jeune génération musicale a fait vibrer le grand hôtel baulois.
Glisser sur un marbre de palace, du bar chaleureux au solennel salon des Ambassadeurs. Là, face à la mer où les vents se déchaînent,découvrir le meilleur de la musique de chambre française, c’était la belle promesse de ces trois journées de Moment Musicaux dont l’Hermitage Barrière accueillait la douzième édition. Jeunes, beaux, talentueux… les fées se sont manifestement attardées sur les berceaux des musiciens qui se sont succédés pour offrir à un public amateur un savoureux programme musical plein d’harmonie. Dès jeudi, les jeunes prodiges ouvraient avec un concert spécialement dédicacé aux Baulois ce bal où les musiques européennes donnaient le la, de Bach à Schubert, en passant par Brahms et Debussy. Au piano, Claire Désert, Adam Laloum, Vincent Coq avec le trio Wanderer, doyen du moment, le séduisant duo Katekok.
Aux cordes Raphaël Pidoux, jeune patriarche d’une fameuse école de violoncelles : Louis Rode, Jérémie Billet, Victor Julien-Laférière, entourée d’une troupe surdouée où se distinguaient les deux Nantais, Raphaël Sévère à la clarinette et Nicolas Rames au cor. La soirée du samedi fut un beau voyage, savamment concocté, on s’en doute, par les talents de programmation de René Martin, esprit attentionné et fidèle de ces Moments et âme fondatrice de la Folle Journée de Nantes. Après la sonate la Tempête de Beethoven, mise en bouche avec le septuor pour clarinette, cor, basson, violon, alto, violoncelle et contrebasse en mi bémol majeur, op 20, enchaîné avec un autre très romantique programme, commencé par le trio op 66 de Mendelssohn, « con Fuoco », interprété pr le Trio Wanderer et suivi par l’Octuor de Schubert, aussi solaire voire plue que le précédent septuor, prousse de complémentarité et d’équilibre entre les huit solides réunis sur scène.
Une musique solaire, ainsi que le rappelait Jean-Marc Phillips-Varjabédian, autre « vétéran » du trio Wanderer, qui évoque plutôt le charme désuet des kiosques à musique viennois que la douleur mélancolique du quatuor Rosamonde. Jeux de regard, mouvements, cette jeune génération vit, vibre et danse la musique. Elle possède ses instruments avec une souplesse que certains de ses aînés pourraient leur envier.
Ainsi Raphaël Sévère, virtuose absolu de la clarinette, à tout juste vingt ans, ou Nicolas Ramez, corniste, 20 ans et mille talents lui aussi. Ou encore Lorraine Campet qui par son attention permanente et son regard bienveillant porté sur chaque membre de la formation forme le pivot musical de l’œuvre, aux côtés du violoncellise Jérémie Billet. Même belles et bonnes surprises, le dimanche, après la sonate pour piano et clarinette en fa mineur, op 120 n°1 de Brahms où Adam Laloum et Raphaël Sévère se sont retrouvés, avec le trio Karenine accompagné par Kei Toko à l’alto pour le Quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle en mi bémol majeur, op 47 de Robert Schumann. Echanges et virtuosité de ces jeunes artistes dont les regards se cherchent et se répondent, offrant un troisième mouvement aux accents nostalgique et sublimes, qui forme le point d’orgue de ces belles heures, comme une fenêtre qui se referme lentement sur un bel été qui s’achève tandis que la fraicheur de l’hiver gagne les maisons et les cœurs.
Les Moments Musicaux à l’Hermitage Barrière, du 7 au 9 novembre 2014. Cest déjà demain, la découverte de jeunes prodiges
Prochaine édition, du 20 au 22 mars 2015.. Thème Viva l’Opéra…