Une petite histoire à méditer avant, et après, les excès de Noël.

Elisée Reclus, cela vous dit quelques chose ? Géographe, militant et penseur de l’anarchisme au XIXe siècle, auteur de « l’Anarchie », de la « Nouvelle géographie Universelle » , de « L’homme et la terre », des premiers guides de tourisme sur Londres, la Méditerranée et les Tropiques et du fondateur «  développement de la liberté dans le monde ».

Le Petit Elisée avait dû faire sa place au seine d’une famille de 17 enfants. Pour Noël, Son père, Jacques, pasteur, avait reçu d’une paroissienne une belle oie pour les fêtes. Zéline Trigant, alias Madame Reclus, l’avait accommodée avec amour pour le repas de Noël. Voici le couvert mis, tous les descendants assis, la mère apporte l’oie, bien fumante à table, devant tous les enfants…. Quel festin en perspective…

Le père Reclus se lève, solennel, prononce le Benedicite et dit à sa compagne : « Femme, porte cette oie à plus pauvres que nous. »

La descendance du pasteur Reclus doit-elle au volatile qui les laissa sur leur faim un soir de Noël de compter en ses rangs un géographe, un journaliste, un chirurgien et une explorateur ?

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Eloize : Jeunes et fiers de l’être

Si vous les croisiez dans la rue, vous pourriez avoir peur… avec les baggies, leurs dreadlocks, leurs cuirs et leurs chaines, ils sont jaunes, beurs, blancs… Ils smurfent, ils râpent, ils sautent, ils courent, encore et partout, ils ont vingt ans, et surtout croyez bien que pour eux c’est le plus bel âge de la vie.

Ryan, Samuel, Emi, Kone, Lisa, Fiérangile, Melissa, Nicolas, Justine, Baptiste, Victor, Hugo, Philippe, Xuan, Thibaut, ils sont quinze sur scène… “ID”, c’est la claque de l’année 2012. Ils sont au Théâtre de Chaillot à Paris jusqu’au 20 janvier, puis en tournée en France jusqu’à la fin du mois d’avril… Emportés par Jeannot Painchaud, le fondateur du cique Eloize, Krzysztof Soroczynski, ils réinventent la ville sur la musique de Jean-Phi Goncalves et Alex McMahon… Un condensé de lumière, de rythmes, de bruits, de rencontres et de solitudes pendant 1h50 qui filent à la vitesse de l’éclair.

Et l’Eclair, c’est le sens du mot Eloize en patois acadien, s’inscrit pour longtemps dans votre rétine quand vous les voyez vivre, danser, bouger. Avec trois fois rien, quelques chaises, des cordes à sauter, un vélo, des rollers, un cerceau, en l’air, à terre, comment savoir… Ils affrontent les lois du vide, les lois du temps aussi, et de l’émotion. Dans leurs gestes, parfois saccadés, à travers leurs provocations, leurs défis, se dessinent une histoire en pointillés, histoires d’espoir, de solitude, histoires de clans et de rencontres, histoires d’amour et d’amitié.

C’est certain, Jérome Painchaud avait dans la tête les paroles de la chanson de Michel Berger quand il a conçu sa chorégraphie résolument empruntée aux arts de la ville :  « Vivre plus vite que les autres, avoir le pied dans le futur… Mais les princes des villes n’ont pas besoin d’armure… Et leurs rêves de vinyles sont collés sur les murs.. Mais rien n’est vraiment sûr… et l’avenir fragile pour les Princes des Villes.”

 

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