L’Expo qui fait du bruit

Peurs sur la ville - Photo montage Patrick Chauvel & Paul Biota

Des chars plantés sur les bords de Seine ou devant l’Arc de Triomphe, un sniper devant le Sacré Cœur, les derniers étages de la tour Montparnasse qui volent en éclat… Christophe Beaux, le patron de la Monnaie de Paris n’a eu pas peur du choc des photos en choisissant d’exposer celles que l’on peut voir du 20 janvier au 17 avril en les murs de son palais. « Peurs sur la ville », c’est son nom, fait froid dans le dos.

Des embuscades de la Libération de Paris en août 1944 aux affrontements dans les cités en novembre 2005, en passant par les barricades de mai 1968, à travers les archives de l’hebdomadaire Paris Match, elle nous rappelle que Paris a été, et peut redevenir, un champ de bataille.

Chacun de nos gestes peut être vu, retrouvé, recherché : un motard qui esquisse un geste obscène, un homme et une femme qui s’embrassent – heureusement, c’est un couple légitime – deux hommes qui s’enlacent. Par le filtre des clichés saisis clandestinement par Michael Wolf sur Google Street View, elle nous murmure que Big Brother est tout près de nous, à tout instant prêt à violer notre intimité.

Enfin, à travers les photos montages réalisés par Patrick Chauvel, elle invente un cauchemar où Paris redeviendrait la proie des barbares et des flammes. Reporter de guerre, du Vietnam au Liban, Patrick Chauvel a suivi tous les conflits des quarante dernières années. Et par un étrange flash-back, il a entendu récemment le battement sourd de la guerre dans Paris. « Une grosse voiture filait à toute allure sur les quais de Seine, raconte-t-il. Un couple qui traversait paisiblement s’est subitement mis à courir pour l’éviter, de justesse. Mon esprit a basculé instantanément dans un cauchemar. J’ai vu Paris, comme Beyrouth, en guerre. »

C’est ainsi que le photo-reporter a imaginé de fabriquer ces clichés en forme d’avertissement. « Le reporter est une sentinelle, souligne-t-il. La guerre va vite, elle freine mal. La paix est un travail. Ce n’est pas un état normal. »

Dans l’avalanche d’informations qui arrivent de Tunisie, du Niger, des quatre coins du globe, après la mort lundi du photo-reporter Lucas Mebrouk Dolega, mortellement blessé  à Tunis dans l’exercice de son métier, « Peurs sur la Ville » résonne différemment. Ce n’est pas une provocation parmi tant d’autres, ainsi que le souligne l’académicien Max Gallo qui en signe la préface, « c’est un appel à la lucidité et à la vigilance. Prenons-y garde. » Paris, depuis toujours, est un champ de bataille. Le « groin de la guerre » n’est jamais loin.
Monnaie de Paris, 11 quai de Conti, 75006 Paris. Tel. 01.40.46.56.66. Tous les jours de 11h à 18 heures, nocturnes le jeudi jusqu’à 21h30. Fermeture le lundi.

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GA BU ZO MEU Au secours, les Shadoks reviennent !

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Incroyable, les Shadoks rentrent dans Paris ! A partir du 19 janvier, ils s’installent sur les quais de la Loire, au bord du canal Saint Martin.

Les fans de ces drôles d’oiseaux à longues pattes et petites ailes vont pouvoir embarquer à bord de la Péniche Opéra qui organise le premier festival Shadoks. Quatre jours, du 19 au 22 janvier 2011, pour réviser les productions des Shadoks à l’opéra et meilleures devises des créatures inventée par Jacques Rouxel qui ont fait le bonheur de la télévision française entre 1968 et 1973, lumineuses années qui annonçaient la crise et le choc pétrolier de 1973.

Flash-back : lundi 29 avril 1968, premier épisode de la série, racontée par Claude Piéplu, à l’antenne de l’ORTF. Les Shadoks entrent en piste, la révolution est en marche. Ces agaçantes bestioles vivent sur une planète qui penche dangereusement et envoie balader dans l’infini sidéral une partie croissante de ces habitants. Aussi bêtes que méchants, les Shadoks ne s’expriment que par quatre syllabes : Ga Bu Zo Meu. Ils sont jaloux des Gibis, leurs voisins gentils et malins et passent tout leur temps à essayer de leur piquer leurs idées grâce aux inventions du tyrannique professeur Shadoko. Bien évidemment, rien ne marche jamais pour les Shadoks, condamnés à pomper, pomper…

En ce début d’année 2011 où tant de questions se posent sur la planète, il est temps plus que jamais de réviser la morale farfelue des Shadoks, véritable poil à gratter pour cervelles en ébullition. Alors courons tous à la Péniche Opéra, mais prenons garde qu’elle ne coule pas !

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