Ces préjugés tenaces dont sont victimes les femmes coréennes

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Avec les apparences émancipées que suggèrent les mini-jupes des  femmes dans les artères de Gangnam, et le cosmopolitisme grandissant de certains quartiers de Séoul comme Itaewon ou Hongdae, il est difficile pour un étranger de passage de réaliser l’ambiance de misogynie teintée de racisme dans laquelle évolue parfois la société sud-coréenne. C’est un aperçu de ces préjugés dont sont principalement victimes les jeunes femmes, que nous offre un article du quotidien Kukmin Ilbo que je traduis ici en Français.

N’oublions pas que la Corée d’il y’a à peine un siècle était appelée Royaume Ermite, tant elle refusait toute intrusion étrangère, sûre de ses traditions confucianistes parmi lesquelles celle qui prônait que la vertu première d’une femme était l’obéissance à l’homme. Il ne faut donc pas occulter les immenses progrès accomplis par la Corée en matière d’émancipation de la femme et d’ouverture à l’étranger. Mais l’article ci-après reste inquiétant parce qu’il montre à quel point c’est avant tout une certaine élite et une certaine jeunesse éduquée de la Corée d’aujourd’hui qui sont affectées par ces réflexes rétrogrades.

Si Lee Jiseon, provinciale de 25 ans récemment recrutée à Séoul, a renoncé à emménager seule pour choisir d’habiter chez sa grand-mère, c’est en partie à cause des prix de l’immobilier mais également par crainte que plus tard, cette expérience de vie en célibataire nuise à son profil auprès des agences matrimoniales. “Parce qu’avoir vécu seule peut faire croire qu’on a eu une vie sexuelle débridée” expliquait Lee le 27 novembre dernier.

Il s’avère que les craintes de Lee sont parfaitement justifiées et que ce qui ressemblerait plus à une légende urbaine se vérifie fidèlement dans la réalité. Ainsi les agences matrimoniales ont-elles tendances à refuser ou à réclamer des frais d’inscriptions plus élevés aux candidates ayant eu l’occasion de vivre seule ou d’être allées en accord d’échange à l’étranger. Dans les universités il arrive que les étudiantes membres d’associations en contact avec les étudiants étrangers soient traitées de filles faciles et victimes d’exclusion, tandis que sur internet les médisances et préjugés de certains internautes mâles à leur sujet deviennent un phénomène de société.

Lorsque Jung, 24ans et étudiante en 4ème année de l’université de Yonsei, a dû choisir sa destination pour un séjour d’échange dans un pays anglophone, elle a écarté d’emblée l’Australie. “C’est un pays anglophone certes, mais moins coté que les États-Unis ou le Canada et surtout j’ai entendu dire que les agences matrimoniales dévaluaient les candidates ayant séjourné là-bas parce qu’elles auraient la réputation d’y avoir mené un style de vie dévergondé” explique-t-elle. L’augmentation depuis quelques années de la présence de Coréennes prostituées en Australie jouerait également un rôle dans cette réputation qui fait qu’aujourd’hui, les amies de Jung sont  également réticentes à l’idée de partir en Australie.

Notre enquête auprès de quatre agences matrimoniales de Séoul et ses environs confirment que ces trois facteurs (avoir vécu hors du foyer parental, être allé en accord d’échange en Australie et avoir été membre d’une association d’échanges avec les étudiants étrangers) font l’objet d’un malus. Selon un représentant d’une agence matrimoniale du quartier huppé de Cheongdam dont les clients doivent justifier d’un patrimoine supérieurs à 15 millions d’euros : “les parents des futurs maris souhaitent souvent que leurs futurs belles-filles n’aient jamais vécu hors de chez leurs parents, ou qu’elles n’aient simplement eu aucune expérience à l’étranger. Parce qu’ils soupçonnent que les filles dans ces cas là auront eu des relations compliquées avec les hommes.” Pour une autre agence : “les frais d’inscriptions seront plus élevés pour une fille ayant séjourné en Australie et voulant trouver un bon parti.” Dans certains cas on expliquera même directement aux filles ayant vécu seules qu’elles auront dû mal à trouver un bon parti.

Ces préjugés concernant les femmes sont marqués dès l’université. En juin dernier, une association affiliée à une université privée et composée d’étudiants bénévoles aidant à l’intégration des étrangers en accord d’échange publia une annonce de recrutement sur l’intranet du campus : en quelques instants ce fut la pagaille dans les commentaires.

“C’est pas une assoc’ où se retrouvent les filles qui veulent rencontrer des blancs?” “Mais y’a encore des gens qui soutiennent ces endroits connus pour être des lieux de débauche?” ou encore: “J’ai déjà vu une fille de cette assoc’ boire avec un blanc puis fricoter avec lui dans un lieu public,” furent parmi les commentaires qui fusèrent.

Kim, 23 ans et étudiante à l’université d’Ewha fut également tentée de rejoindre une association d’échanges avec les étudiants étrangers, avant d’y renoncer, dissuadée par ses amies des promotions supérieures. Elle avouera même: “les associations en contact avec les étrangers ont tellement la réputation d’être des lieux de dévergondage que j’ai même fini par avoir une mauvaise opinion des amies qui en étaient membres.” Choi, 25 ans et étudiant à la Korea University partage le même sentiment : “Lorsqu’une étudiante me dit qu’elle fait partie d’une association d’échanges avec les étudiants étrangers, je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression qu’elle fricote avec des étrangers.” Et d’ajouter qu’il a “tendance à éviter les “dates” avec les filles qui en sont membres.”

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Malheureux en affaires, malheureux en amour

Rien de tel que d’être dans les confidences d’un Coréen pour comprendre plus qu’en surface comment marche la société coréenne. Celles de cet ami par exemple, à qui je demandais les raisons de sa rupture après six ans d’une relation sérieuse qui, étant donné l’âge des deux protagonistes et la pression de se conformer à la norme qu’impose la société coréenne, était logiquement vouée au mariage, puis aux enfants.

Le problème c’est que l’ami en question, gérant d’un restaurant italien dans un quartier branché de Séoul, fit faillite. Une faillite soudaine suite à un conflit brutal avec son associé. Un coup dur professionnel qui aurait pu aux yeux d’occidentaux non avertis que nous sommes, entraîner la compassion et le soutien de ses proches afin de l’aider à remonter rapidement la pente. Dans le cas présent et en guise de soutien, l’ami malheureux en affaires fut convoqué par le père de sa bien aimée. Une rencontre solennelle dont l’ordre du jour avait au moins le mérite de ne pas y aller par quatre chemins: quel était l’état de son compte en banque et quel était son plan pour redresser très vite la barre et redevenir le candidat au mariage convenable pour sa fille.

Notre ami défendit comme il put son bilan et ses perspectives d’avenir mais rien n’y fit. Le futur ex-beau père décréta qu’il ne méritait pas sa fille. Cette dernière se conforma d’ailleurs facilement à la décision de son père plutôt que de prendre la défense de son fiancé, et le malheureux en affaires devint par la même, malheureux en amour.

Cette histoire reflète la réalité à laquelle sont confrontés de nombreux Coréens avant de se marier. Ici, la réussite matérielle est une condition nécessaire à la réussite d’un mariage. Condition tellement sine qua non que lorsque  je demandai à mon ami s’il n’était pas profondément agacé de l’ingérence du père dans une relation adulte et du ralliement docile de son ex à l’avis paternel, celui-ci me répondit qu’au contraire, lui se sentait désolé de n’avoir pas été à la hauteur des attentes normales de son ex-fiancée.

La réaction facile serait de porter un jugement rapide sur le matérialisme et la superficialité excessifs de la société coréenne. Mais n’oublions pas qu’en Corée, la génération des parents en âge de marier leurs enfants, et un grand nombre de ces derniers ont connu la misère et la faim. Et que si cette faim a disparu, son souvenir et plus généralement la crainte de toute privation matérielle sont encore présents dans les esprits. Si bien qu’il n’est pas anodins qu’au moment de saluer une personne âgée, l’une des formules de politesse toujours usitée soit: “avez-vous soupé ?”

N’oublions pas non plus que derrière les apparences policées et les devantures de magasins rutilantes au service impeccable où le consommateur coréen est roi, chaque Coréen vit sans filet. Qu’il a moins le droit à l’erreur que son homologue français. Ici, un pépin de santé peut être fatal non seulement au malade mais à toute sa famille, telle celle de cette amie dont le père mourut d’un cancer lorsqu’elle avait 14 ans. Toute l’épargne du foyer passa dans les soins vains d’un père agonisant. Les funérailles passées, la mère, femme au foyer, et sa fille durent quitter leur trois pièces pour un studio. Au lycée, cette dernière sautait un repas sur deux et renonçait aux cours de soutien si précieux pour accéder aux meilleures universités.

La société coréenne est telle que la décrit l’écrivain Yann Moix: non aggressive mais violente. C’est pour s’en protéger et non par pure vénalité qu’au moment de se marier, l’argent compte plus qu’en France.

 

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Pye-baek (폐백)

En France le moment clé du mariage se trouve sans doute parmi l’un des instants qui consacre l’union du mari et de la femme: la déclaration devant le réprésentant civil ou religieux, ou l’échange des alliances, ou encore la signature de l’acte. En Corée il existe un autre moment  au moins aussi important, qui a lieu après la cérémonie officielle, et à l’écart de la plupart des invités: le Pye-baek (폐백),

Le Pye-baek, c’est la partie coréenne de la cérémonie de mariage. Celle qui vient ponctuer par un semblant de tradition et de folklore des cérémonies qui rivalisent généralement de dépenses somptuaires en décors kitch et repas fusion-food sans intérêt. Alors que la plupart des invités finissent leur repas et s’apprêtent à quitter les lieux, le couple vient retrouver les membres de leur famille dans une réplique de chambre traditionnelle où sont préparés alcool de riz, thé et amuse-bouches coréens.

Vêtus du Hanbok de cérémonie traditionnel les mariés rendent alors hommage aux membres de la famille. Ils les saluent d’abord par la plus respectueuse des révérences, le Jeol, genoux et mains au sol, front incliné vers le bas, puis partagent un verre et quelques friandises en écoutant respectueusement les quelques paroles de sagesses sur le mariage formulées par les générations antérieures. D’autres rites ont également cours, notamment celui où les parents du marié lancent une poignée de dattes et de noix que le couple essaie de réceptionner sur la robe de la mariée: les nombres de dattes (pour les filles) et de noix (pour les garçons) réceptionnés symbolisent le nombre d’enfants promis au couple. On demande également au marié de porter sa femme sur le dos, voire sa mère, afin de démontrer sa force et sa capacité à soutenir sa femme et le foyer nouvellement créé.

Mais au delà de ces folklores, le Pye-baek célèbre la conception coréenne traditionnelle du mariage: celle de l’union non pas d’un couple, mais de deux familles, au travers du passage de la mariée de sa famille de naissance, à sa nouvelle famille: celle de son mari. Car c’est bien ce passage qui est ritualisé dans le Pye-baek, dont la fonction est de présenter la mariée aux membres de sa nouvelle famille. Traditionnellement la famille de la mariée n’avait d’ailleurs pas sa place dans cette cérémonie: seuls les parents du marié, puis ses oncles et tantes, frère et soeur, voire cousins cousines, se succédaient à la table des présentations pour recevoir la révérence des mariés.

Aujourd’hui, cette fonction première du Pye-baek s’efface quelque peu au profit d’une cérémonie traditionnelle rassemblant les membres des deux familles, parfois même quelques amis. Il s’agit de se retrouver pour célébrer entre très proches, le couple nouvellement formés dans le cadre d’une cérémonie où la génération des parents se sentira plus à l’aise. Mais le rapport déséquilibré entre les deux familles reste très présent: bien sûr certains Pye-baek sont plus “égalitaires” que d’autres, mais il faudra généralement que les parents de la mariée attendent que tous les membres de la famille du marié, proches ou éloignés, jeunes ou moins jeunes, reçoivent tour à tour les révérences du couple pour enfin à leur tour, avoir droit aux mêmes hommages.

Une attente parfois pénible, où les parents de la mariée sentent qu’ils envoient réellement leur fille vers la famille du marié. Où ils la voient enchaîner les prosternations, vêtue d’une robe encombrante qui rajoute à la pénibilité d’un exercice assez physique; attente pendant laquelle ils ont tout le temps de constater que leur fille n’est déjà plus vraiment leur fille, mais celle de la famille d’en face. Ici les mariées appellent d’ailleurs leurs belles-mères “mère”, et leur beaux-pères “père”.

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Dîner en famille

Le mariage récent de l’un de mes cousins fut l’un des rares moments offerts à la famille élargie de se retrouver: oncles et tantes venus de province ou d’Amérique, famille plus éloignée qu’on convie pour l’occasion, ou plus simplement, frères, soeurs ou enfants que le quotidien surchargé de Seoul empêche de réunir fréquemment. Alors que les jeunes mariés sont déjà en route pour leur lune de miel, le reste de la famille se retrouve comme il est de tradition chez les parents du marié, pour un grand dîner familial.

tandis qu’en cuisine, on s’affaire sous la direction de la maîtresse de maison entourée des femmes et des jeunes, une chose assez étrange pour un Français non averti arrive dans le salon: le père du marié, qui trône au milieu des hommes et de la génération des grands parents, s’empare de la télécommande et allume la télévision. Bientôt, tous les invités profitent de ce moment rare et précieux pour diriger leurs attentions vers cet écran plat dernier cri qui diffuse un talk show abrutissant ou la rubrique chiens écrasés du journal télévisé qu’ils pourraient regarder à n’importe quel autre moment.

Ma famille est-elle un peu particulière, où couvent l’un de ces secrets si traumatisants qu’il est préférable de faire diversion avec la TV plutôt que de se parler? Ou bien est-ce la société coréenne toute entière qui se lobotomise progressivement à coups d’émissions débiles diffusées partout, tout le temps? Car ici aucun restaurant, salon de coiffure ou autres salles d’attente en tout genre n’oubliera de mettre à disposition une TV (Samsung ou LG bien entendu) pour ses clients.

On est facilement tenté, moi le premier, de porter un jugement négatif et désolé sur l’omni-présence de la télévision qui remplace ces moments d’échanges précieux que sont les discussions en famille. Pourtant ce jugement ne peut pas être aussi catégorique, car si en France le partage passe par la conversation et que par conséquent il est important d’y accorder du temps, notamment lors des repas de famille, les Coréens ne ressentent pas nécessairement le besoin de se parler pour partager des moments qu’ils considèrent de qualité.

En réalité, les Coréens ont une culture beaucoup plus dominée par l’écrit que par l’oral. Et l’on s’en rend compte au fur et à mesure que l’on est confronté aux tâches de la vie de tous les jours, résolues à l’écrit en Corée, alors qu’elles le seraient à l’oral en France: un message à communiquer à un ami dont le portable ne répond pas? Là où nous laisserions un message vocal, les Coréens enverront tous un SMS, au point que personne ici ne personnalise son message de répondeur et que je n’ai moi-même pas reçu un seul message vocal sur mon portable depuis mes 1 an et demi de présence en Corée. Une réunion business importante ? Toutes les décisions seront souvent prises en amont par échanges d’email, la réunion ne servant souvent qu’à une cérémonie protocolaire pour entériner les décisions. Et même si la réunion est de moindre importance ou moins préparée, les participants discuteront souvent autour d’une feuille A4 où ils peuvent dessiner schémas, tableaux, ou plus simplement écrire les quelques mots clés. Appréhension d’une langue étrangère? Beaucoup de Coréens sont champions du monde du TOEFL, TOEIC, et autres tests d’évaluation écrits d’Anglais, mais les mêmes sont souvent incapables d’aligner deux mots.

Derrière cette façade un peu déprimante de dîner de mariage englué devant la télé se cache donc peut-être une forme de partage peu discernable pour ceux d’entre-nous à qui l’on a toujours appris qu’il était malvenu d’allumer la télé lors du rituel dîner en famille.

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Vive les mariés!

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75 000 dollars: c’est ce que coûte en moyenne un mariage ici en Corée. A ce prix là on s’attend à une cérémonie somptueuse suivie d’un dîner mémorable et d’une soirée enflammée jusqu’au bout de la nuit dans un cadre magique, le tout laissant un souvenir impérissable dans la mémoire de chaque convive. Mais ceux qui ont fait l’expérience d’une cérémonie de mariage coréen vous raconteront quelque chose de radicalement différent. Ici, le mariage c’est circulez y’a rien à voir.

D’abord parce que cette cérémonie de mariage reste souvent l’affaire des parents plus que celle des mariés. Il n’est d’ailleurs pas rare que les couples se forment par l’entremise des parents respectifs. Et même si tel n’est pas le cas, ils disposent d’un droit de veto absolu, souvent exercé en fonction de critères de sélection d’un pragmatisme frôlant le cynisme.

L’évaluation des parents se résument généralement à trois questions essentielles : quelles études et quel métier ? Lui doit être magistrat, avocat, médecin ou cadre d’un chaebol de préférence, tandis qu’il serait bien qu’elle soit institutrice. Que font les parents ? Autrement dit, sont-ils d’un rang social équivalent? Car ça ferait très mauvais genre d’annoncer à son entourage qu’on a marié son enfant à un rejeton de prolétaire. Enfin, quel patrimoine? La question est essentielle car il est de bon ton qu’en guise de cadeau de mariage, les parents du marié financent l’appartement où s’installera le couple une fois marié (location des premières années pour les plus modestes, achat pur et simple pour ceux qui peuvent), auquel cas le cadeau des parents de la mariée se doit d’être l’ensemble du mobilier, de la vaisselle et de l’équipement électroménager dudit appartement. D’où le budget total moyen de 75 000 dollars. Cette question du patrimoine est également cruciale parce que dans un pays sans couverture sociale significative, le patrimoine en question sert de retraite et d’assurance maladie aux parents qui à défaut, en appellent aux enfants.

Une fois qu’un(e) candidat(e) disposant du seuil requis de prestige et d’argent est trouvé(e) et qu’un accord est en vue avec la partie adverse, les parents peuvent considérer que leur ultime mission est en passe d’être accomplie. Un mariage réussi est sans aucun doute l’une des plus grandes consécrations des parents dans la mesure où leur réussite sociale et souvent mesurée à l’aune de celle de leurs enfants: leurs études d’abord, leur travail ensuite, leur mariage enfin.

La cérémonie de mariage est donc souvent une occasion majeure pour les parents d’exhiber au plus grand nombre la réussite de leur enfant et donc, la leur. Un maximum d’invités sont ainsi conviés, la plupart amis des parents, qui viennent plus par obligation sociale que dans un esprit de sincère célébration. L’objectif est de se montrer une fois devant les mariés et leurs parents et surtout de passer à la caisse, une vraie caisse installée devant la salle de cérémonie, pour y laisser une enveloppe remplie d’argent.

Le reste est marginal: le cadre est au mieux une salle d’hôtel dont l’impersonnalité rivalise avec le mauvais goût, la nourriture est généralement abjecte, le sermon prononcé par un sombre proche dans un brouhaha général de convives distraits et si peu concernés que la plupart se lèvent de table avant la fin officielle de la cérémonie pour éviter les embouteillages du retour, cérémonie qui de toute façon dure au plus une grosse heure, souvent à l’heure du déjeuner.

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