Ca n’est pas un hasard si dans le métro de Seoul, les publicités sur la chirurgie esthétique cotoient celles de n’importe quelle marque de lessive comme si de rien n’était: ici, une femme sur trois est passée sous le bistouri.
Mais avant de fustiger les Coréennes pour leur culte de la superficialité il faut comprendre leurs motivations à vouloir être plus belle. Car ici on ne modifie pas son corps pour le simple plaisir des yeux mais pour être plus compétitive. D’ailleurs, il ne s’agit pas de beauté, mais avant tout de répondre aux canons de la beauté tels que définis par une société coréenne hyper conformiste: paupières plissées et nez rehaussés pour ressembler aux occidentales sont ainsi les interventions les plus courantes. Il est bien vu également que le contour du visage soit de forme la plus ovale possible: on peut pour cela se faire limer le menton. Sans oublier les procédés pour rester jeune et il n’est pas rare que les injections de botox se pratiquent dès la vingtaine.
La récompense de tous ces efforts et investissements sont multiples car dans cette société hyper compétitive, être belle devient un véritable avantage concurrentiel, y compris pour sa carrière. Les Coréennes espèrent ainsi pouvoir décrocher le job de leurs rêves aux dépens de concurrentes moins avenantes et dans la mesure où la plupart des postes clés des entreprises coréennes sont détenus par des hommes, le raisonnement n’est pas farfelu.
Mais bien sûr, l’objectif majeur est de décrocher le mari de ses rêves, consécration ultime dans un pays où la morale confucéenne omni-présente veut que la réussite de la femme passe par celui de son mari. Bien sûr, les mentalités changent rapidement et nombreuses sont les femmes actives menant avec succès leur carrière professionnelle. Mais la majorité d’entre elles restent tournées vers un autre objectif: accéder à la richesse et au prestige par un mariage.
Et les cliniques de chirurgie esthétiques ne sont pas dupes, qui s’affichent dans les stations de métro avec des messages on ne peut plus explicites.