Corée, lieu où cohabitent modernité et croyances les plus ancestrales.
Ici, les morts doivent partir en paix avec le monde des vivants. A défaut, leurs esprits, trop lourds pour monter au ciel, errent parmi nous, mi-hommes mi-esprits, visibles de certains, et craints de tous. Bienvenu en Corée, pays des Guishin.

Affiche d'un film d'horreur local où figure une représentation classique de Guishin
Les Guishin hantent l’imaginaire des Coréens. Petits, ils grandissent en écoutant les histoires de ces esprits errants que l’imaginaire collectif représente sous les traits d’une jeune femme aux longs cheveux noirs couvrant un visage au teint diaphane. Vêtue d’un hanbok d’une blancheur immaculée, couleur du deuil en Corée, elle vous transperce d’un regard halluciné, alors que sa voix monocorde et aigue finit de vous faire basculer dans la terreur.
La croyance dans ces esprits n’est pas le monopole des petits. Mon collègue, la trentaine passée, y croit dur comme fer, tout comme l’une de mes amies. Tous deux m’affirment en avoir rencontrés plus d’une fois au cours de leur vie et me rendent compte des dernières apparitions dans leurs quartiers.
Par une nuit calme, un motard prend une jeune femme en autostop. Alors qu’ils roulent sur une avenue déserte et en ligne droite, le pilote, pourtant habitué des lieux, est surpris par une bifurcation qui provoque sa chute et celle de sa passagère. Lorsque les secours arrivent, ils trouvent le motard sonné à côté de sa moto amochée, et ne s’expliquent pas comment il a pu chuter sur une avenue aussi large et déserte. Car on ne retrouva jamais la bifurcation.
Comme on ne retrouva jamais la jeune femme.
[…] esprit es-tu là? […]