Poulpe vivant

L’une des scènes qui marque le plus l’esprit de ceux qui ont vu le film Old Boy de Park Chan-wook, est certainement ce repas que s’accorde le héros peu après sa libération: un poulpe vivant. Mais il aura sûrement plus marqué le public non coréen car ici, il est assez courant d’en manger sans que cela impressionne grand monde.

Lorsque incapable d’en manger moi-même, j’essaie de comprendre cette tradition culinaire et demande à mes compagnons de table ce qu’ils apprécient dans le fait de mordre dans un poulpe vivant, on me répond que c’est la fraîcheur du produit et la consistance en bouche agréable qu’offre ce mollusque agonisant. Certes, mais sentir un être vivant mourir dans sa bouche ; tuer soi-même une proie pour se nourrir, alors que la civilisation nous donne la possibilité de déléguer cette tâche: ce retour épisodique à la barbarie est-il un bémol à la dégustation de ces friandises, ou au contraire un élément contributif du plaisir que procure cette expérience culinaire?

En regardant les mines réjouies de mes convives je me dis que parfois, pris dans le rythme effréné de la course à la modernité, les Coréens ont besoin de parenthèses barbares.

 

4 commentaires pour “Poulpe vivant”

  1. bonjour,
    La Corée n’est pas en reste de ce coté. Ayant regarder Old Boy, ce passage ne m’a aucunement choquée, contextuellement, le personnage principal se rend dans un restaurant et commande tout naturellement son repas, tout ce qu’il y a de plus normal.

    Je pene que la diffusion sur le web de video les plus bizarres/repoussant les unes comme les autres ont eleves le niveau de stupefaction. Conséquence, le sentiment d’empathie est elle diminue de la sorte? mais c’est un autre debat.

    Pour en revenir au sujet, le fait que le poulpe soit traité dans un restaurant suggere, au dela du gout, que ce pouple a été lavé de tout bacterie impropre à la consommation.

    Par contre, si la consommation du poulpe vous interesse, jetez un coup d’oeil a une emission de variete tele realite appelée Invincible Youth Saison 2 episode 2. On y voit des jeunes filles (chanteuse et idols en Coree du Sud) chassé à la source ses pouples. Fait surprenant que j’ignorais : ses poulpes sont chassés non pas en eau profonde mais en surface lors dune maréé basse dans une terre aux textures boueuse. Ses filles chasses donc à la main ses poulpes et les mangent joyeusement sur place, tel quel,et sans traitement prealable.

    Là où nous francais, qui sommes au garde a vous pour chaque question d’hygiene, je me pose honnetement la question, est-ce-sain?

  2. Pour en rajouter une couche, un peu hors sujet, je suis reunionnais avec des traits chinois. Je vous épargne tout les steoreotypes dont nous devont faire face. Mais je suis abasourdie qu’on me dise “en chine, on mange ci on mange ca”, je n’en reviens pas… pourtant les reunionnais mangent bien des larves de guepes (cru ou grillés), ils mangent des “tangues” espece proche des rats à l’apparence qd meme effrayant, il y a un souci quelque part….c’est sure….

  3. Plus près de chez nous, il y a la consommation des huîtres vivantes qui en plus de se faire mâcher vivantes, se font trancher au vif par l’ouvre-huître puis brûler à vif par l’acidité du jus de citron… Ca a l’a l’air aussi barbare, non ?

  4. Chez nous aussi, au Japon, on mange ces memes poulpes vivantes, sauf que la sauce est un peu differente ! En general, ce genre de plat est tres apprecie par les touristes citadins, qui ne peuvent gouter a une telle fraicheur chez eux !
    Et, ah, j’ allais oublier, les huitres francaises sont effectivement excellentes aussi !

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