Yohji Yamamoto

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Le noir est toujours au rendez-vous dans les silhouettes élégantes de Yohji Yamamoto. Les formes prennent du volume, les jupes de l’ampleur. La symétrie est aussi salutairement mise à mal depuis plus de 30 ans par le créateur japonais. Plis, voiles, noeuds, drapés, sont autant de manières de modifier la perception du noir. Mais la couleur va aussi très bien au créateur japonais.Presque tatouage, l’imprimé très coloré d’un legging s’oppose au noir ; avec des Doc M aux pieds, la silhouette devient rock.

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Une amusante jupe gonflable se pose en parasol, jaune citron un zeste acidulé. Des couleurs en kaléidoscope, vives, mais aussi un mélange enchanteur de sobriété avec vert, aubergine et rouille.

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Le maquillage magnifie l’opposition d’un teint de porcelaine réveillé d’une pointe de rouge vif sur les lèvres.

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Maison Martin Margiela

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Dans un presque décor de guinguette de bord de Seine, la Maison Martin Margiela revisite la géométrie. Mise à plat, la garde-robe repense les basiques et les remet, paradoxalement, en deux D. De face le vêtement se pose à la verticale, presque en suspension, apesanteur à plat, tandis que le dos conserve évidemment forme et courbes du corps. Cette démarche de construction et déconstruction chère à la maison s’exprime dans une multitude de variations, mais de façon quasi monolithique. Se redécouvrent transformés, métamorphosés à plat : veste, trench, smoking… Les bijoux s’inspirent de leurs classiques présentoirs pour devenir plastrons. Une collection bipolaire où la géométrie masculine s’oppose aux courbes féminines, mais discrètement de dos ! Certaines silhouettes sont spectaculaires avec un effet quasi « vacuum ».

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Le trench en suspension est particulièrement intrigant.

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Photos Giovanni Giannoni

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Christian Dior

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A l’abordage chez Dior, la croisière s’amuse de références aux moussaillons dans des codes couleurs navy où le blanc le dispute au bleu sans oublier la casquette. Le bateau entraîne vers un voyage en terres lointaines et tropicales, dans une « base navale du sud pacifique ». Le souvenir de Bettie Page vient distraire les marins en  goguette. La couleur s‘impose et se portent des colliers de fleurs. Oiseaux des îles aux imprimés souvenirs des mers du sud et à la végétation luxuriante. Du long et du court, de l’habillé pour grands soirs de croisière et du décontracté pour les escales. Broderies corail, ceintures de coquillage. John Galliano himself apparaît, capitaine au long cours d’une collection aux airs de vacances. Aloha.

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Issey Miyake

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Si la bande son débute sous l’empreinte du suspense avec la voix de sir Alfred, le brouillard prend des allures de fog londonien tandis que surgissent les mannequins d’un bloc lumineux. « Ghost in the clothes » est le thème de la collection de Dai Fujiwara habitée par un fantôme dessinant une oeuvre en partie au blanc. Les différentes lignes d’Issey Miyake sont judicieusement mixées. Les silhouettes blanches s’ornent de cuir noir à zipper pour transformations, le pantalon s’approche de l’uniforme des ouvriers japonais. Une touche de métal signe la vision du futur. A-Poc se redécouvre en prêt-à-découper, un rectangle rouge pour une mode simple et géométrique qui s’anime sur le corps.

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A-Poc inside est le fruit d’un travail où le tissu ultra léger est presque simple apparition. Tissus techniques, effets brûlés. Les chapeaux mêlent paille et plastique tandis que la géométrie les découpe. Un très bel imprimé redessine un effet osier en tressage, esquissant une fausse texture. Sur une simple robe plissée, se trompe l’oeil. Le diable probablement (oni) surgit dans les traces de pinceau qui dessine, graphique, une traînée de chevelure.

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Une belle armée des ombres.

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Photos Frédérique Dumoulin

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Roland Mouret

Le créateur peut à nouveau utiliser et signer ses collections de son nom (exit R.M. by Roland Mouret). Son été 2011 privilégie féminité et élégance. De nombreuses robes jouent le volume sur les poches, les épaules se prolongent par des manches presque kimonos dessinant une carrure « angélique ». Les robes se drapent sur le corps, l’enveloppent et se cousent d’une piqûre posée à l’extérieur. Parmi les couleurs sobres, raffinées, quelques imprimés délavés et un bleu presque Klein. Fluidité des lignes où l’architecture est sous-jacente, mais s’efface au profit d’une douce féminité.

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A F Vandervorst

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Le duo belge (deuxième génération de l’académie d’Anvers) A F Vandervorst a choisi pour cet été une variante autour du vif argent, très cotte de maillle. Mini-robes à paillettes, longues jupes, leggings de tissus enduits. Des effets de drapés dessinent des silhouettes fluides souvent ceinturées. Omniprésent, l’argent fait le bonheur de la collection.

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Lutz

« Tout a débuté par un simple tee-shirt, comment garder le même confort, la même sensation de détente, puis le faire bouger vers des vêtements plus structurés, plus habillés et plus protecteurs », tel était le propos de Lutz. Sa collection est simple, évidente, confortable. Des couleurs sobres, sourdes :  taupe, gris, beaucoup de noir et une pointe acidulée de vert. La maille joue joliment les  ouvertures, dessinant trous, hublots. La géométrie est revisitée avec une point d’asymétrie. Très belle robe longue en noir et blanc où la rayure devient chevron.

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Manish Arora

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Créateur coup de coeur depuis plusieurs saisons, Manish Arora confirme que son talent compte dans la semaine des défilés parisiens. D’origine indienne, il crée et fabrique ses modèles dans son pays. Cet été, son inspiration a vagabondé du côté du baroque avec une nostalgie romantique que le créateur voit dans l’oeuvre d’Hiroshi Nagai. Se retrouvent les broderies, les paillettes dans des couleurs à foison et de l’or pour souligner l’influence baroque. Les racines indiennes, toujours présentes et visibles, se redécouvrent subtilement dans les imprimés dont un motif de danse natraj. Epaules marquées et parfois les hanches (souvent leitmotiv de son style). Des imprimés joyeux, fanfare militaire, explosion de rouge, motifs ethniques, une fantaisie gaie et colorée et un final tropical.

A noter les magnifiques chapeaux en carcasses de voiture signés Christophe Coppens.

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En bande son a pu se découvrir le travail étonnant de Marc Chouarain qui, accompagné de musiciens, jouait du Theremin, un instrument de musique électronique inventé en 1919 par Lev Termen. Deux antennes (autour d’un pupitre) créent un champ magnétique sur lequel le musicien peut agir pour produire sons et musique.

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Dries van Noten

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Admiré pour ses inspirations ethniques et la somptuosité de ses gammes de couleurs, le créateur belge a cette saison exploré d’autres voies. Sa silhouette opte pour un clin d’oeil à la masculinité avec de grandes vestes parfois ceinturées et à la carrure souvent bien marquée (épaules parfois presque démesurée). Mais la féminité est omniprésente et se dessine dans le choix des imprimés à grandes fleurs. Le travail sur les couleur se perçoit dans la composition des camaïeux aux dégradés de couleurs. Un jeu de mélange de matières, de couleurs (veste en jean) retravaillée compose les silhouettes. Le final opte pour la légèreté et la transparence d’un thème tout en voile. Une collection décontractée, délicate et lumineuse.

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Photos Patrice Stable

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Limi Feu

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Limi Feu a une lourde et noble hérédité dans la mode, en tant que fille de Yohji Yamamoto. Sa collection est dans le droit-fil de la mode japonaise avec une oeuvre au noir gorgée de blanc. D’amples chemises jouent la mixité du masculin féminin. Les amples pantalons renouent avec l’esprit sarouel mâtiné des pantalons de travail japonais. Quelques robes simples et sages pour Claudine à l’école. De subtils jeux de zips, une pointe d’asymétrie. Un coton blanc savamment effiloché se déchire et se décline élégamment dans différentes pièces du vestiaire.

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