A l’origine du cultissime sac « Karl Who ? » qu’a porté avec humour Karl L., l’atypique créateur Naco a eu une pensée pour le Japon et ses drames. Il a créé un sac (édition limitée)  où se retrouve son graphisme sur fond de soleil levant. La totalité des bénéfices de la vente du sac « Japan we love you » sera versée à la Croix Rouge française à destination du Japon.

De la mode vers l’archipel, une jolie pensée, utile.

http://www.naco-paris.com/bag-japan-we-love-you/

Créatrice venue de Turquie, Arzu Kaprol a choisi de présenter à Paris. L’inspiration qui l’a guidée pour sa collection d’hiver est l’oeuvre d’Arman. Pas d’accumulations, mais l’idée de « créer, brûler enterrer la matière pour lui apporter une histoire, un vécu ». Sa collection broie le noir en privilégiant une silhouette construite notamment dans une matière qui fait le renommée de son pays. Travaillé dans des coupes au laser, le cuir s’anime, se modifie, se transforme, avatar smocké, rainuré…

Robes droites, très construites, effets de capes. Mélange de matières, jeux de transparence dessinent une féminité sexy.

Si les vestes de tailleurs très habillées dessinent des modèles plus stricts, d’autres osent une féminité affirmée ainsi les silhouettes à bustiers. Détails de boutons couleur ébène, plaques d’onyx ancrent la collection dans le noir. Dans les passages du final, une spectaculaire robe « oursin ».

Photos Guy Marineau

Humour toujours pour Jean-Charles de Castelbajac qui choisit pour thème Woman Ray, en rendant hommage à l’extraordinaire photographe. Le côté «  Mickey » du créateur apporte sa dose de smile avec cette saison un imprimé 101 Dalmatiens ; très réussi notamment en manteau sur fond blanc cassé.

On retrouve aussi les manteaux façon couverture qui suivent le créateur depuis ses débuts. Réalisés par Philippe Model, les chapeaux intègrent la fantomatique trace d’une crâne. La suite des robes « livres » déjà commencée notamment avec Vol de nuit se poursuit en version blanche et bord rouge très Gallimard, mais aussi en  série noire (version paillettes qui déjà trame mes rêves) avec « Croisière sur la peur » et son bandeau « Prix Dracula ».

Le final rend hommage au nom qui se cache dans le titre et se redécouvre en imprimés avec les plus belles photos de Man Ray : Violon d’Ingres, Les larmes…

Des couleurs, des pulls, des manteaux des doudounes…

L’univers J-C. C. se réapproprie les classiques avec un twist de bonne humeur, de couleurs et de références aussi bien artistico-littéraires que de culture pop sans oublier le clin d’oeil surréaliste avec le détournement du motif de la main en collier, chapeau … Sans oublier le rideau rouge qui lève le voile sur une très joyeuse collection quoique, en fin, sous le signe macabre et ludique des vanités.

Si le couturier libanais présente à Paris au moment de la Haute couture, il est aussi présent durant le prêt-à-porter. Chic et élégante, sa Parisienne défile sur des airs de Gainsbourg. Les tailleurs jouent le strict pour le jour avec une pointe d’asymétrie avant de passer à des silhouettes plus floues de robes drapées. La taille est toujours marquée et fine. Quelques pièces en cuir souple et un grand imprimé à fleurs, très coloré viennent animer une collection aux tonalités discrètes et raffinées (prune, gris nuage…).

Très red carpet, le soir se joue en long et pose des paillettes sur les fourreaux tandis que les mousselines se dessinent en jupes évanescentes. Le passage au rouge ceinturé joue la silhouette drapée, la mousseline ou aussi le fourreau à paillettes. Belle de jour et silhouette crayon, l’élégance est de mise pour ex fans des sixties qui redécouvrent les babies mais sur talon.

So Chanel. La collection d’hiver imaginée par Karl Lagerfeld  assume les codes couleurs de la maison ; blanc et noir inscrits à jamais dans le tweed. Le Grand Palais s’est couvert de noir, pour imaginer « une atmosphère de parc brumeux ». La brume et le brouillard sont là, presque fumants dans un décor de cendres. Le style replonge au coeur des origines de la création de Coco Chanel en jouant l’androgynie d’un univers où l’un est l’autre, masculin-féminin.

C’est du Chanel, mais juste avec un petit twist pour l’inscrire dans le temps présent. A la légendaire veste répondent des cabans plus amples et des capes. La palette passe du blanc neige au noir anthracite en jonglant avec les gris, et une pointe de vert sapin et un bleu irréel. Des  pantalons aux longueurs fantasques, des bords retournés, gansés de tweed. Du long, du court, pour lui, pour elle, so Chanel.

Si toute une partie de la collection de Giambatista Valli est plutôt très structurée et géométrique avec de petites robes strictes et des tailleurs, une certaine fantaisie souffle avec le mélange des matières et le choix par exemple d’ajouter une touche d’un jaune vif. En fourrure haut noir et jupe jaune ou encore presque tranche napolitaine avec tissu à fleurs imprimées, paillettes noires et bord fourrure jaune.

Ou top blanc, paillettes noires, fourrure rouge et imprimé à fleurs. Une touche de fourrure à longs poils (souvenirs de « singe ») emporte vers de lointaines contrées au yéti dominant.

Si le jour reste court le soir va s’afficher long et very red carpet. Les modèles les plus stricts ont beaucoup de charme, notamment la série avec effets de capes.

Marque à l’iconique imprimé coloré semé de fleurs, Léonard a, depuis plusieurs saisons, confié sa direction artistique à Véronique Leroy. Si les imprimés sont toujours présents, ils le sont parfois juste en détail, en ganse. Cette saison un imprimé particulièrement réussi donne un twist à la floralité avec des motifs très géométriques presque Kandinsky.

De grandes pivoines sont en fleurs.

Des formes amples, un esprit poncho, dufle-coat, peaux lainées pour hiver au chaud.

Les fauves sont lâchés dans des tonalités rouge ou bleu ainsi qu’une ondulation presque reptilienne.

A la fois Léonard et Véronique Leroy.

Féminité, fluidité pour une collection tout en douceur. Beige, « nude » se posent sur des silhouettes aux allures de danseuses qui se dressent sur leurs pointes. De la cagoule jusqu’au bout des pieds, le vêtement chair enveloppe. Tout un passage camel en déconstruction, jeux de drapés et surlignages rose. Des transparences, des voiles en superposition, du bleu brillant. Des robes droites, mini capes,  petite chauffeuse en laine. Un motif de tissu d’oiseaux peints emporte vers l’Orient. Des attaches, des ouvertures ; l’esprit ballet se dessine sur pointes.

Dans un décor de roues colorées façon Las Vegas tourne le défilé Kenzo dans une palette de couleurs automnales, plus sourde. Le vert est mis, la chasse est ouverte. Variations de vert, marron et touche de bordeaux, de rouille. La bohême chic est là, elle se promène en longues robes un peu baba bobo dans le souvenir des glorieuses seventies. Kaki, feuilles d’automne,  grandes fleurs.  Un manteau à fleurs en maille, un autre à motif presque persan avec des oiseaux, imprimés cachemire…

Belle robe en grosse maille tricotée dans des camaïeux olive. Des touches de fourrure dans des silhouettes hybrides, plus ethniques où se retrouve l’esprit patchwork de la maison.

Toujours intéressant de voir une première collection, surtout quand la créatrice est passée par de belles maisons (Margiela, Balenciaga). Diplômée d’Arnhem et de l’IFM, la jeune Hollandaise proposait une première collection mixte. Le bleu presque Klein habille les jambes et une partie des modèles. Un beau travail sur des nervures, dans un bleu vif.

Les silhouettes masculines associent petit blouson à dos basculé avec pantalon à l’entrejambe bas.

Quelques capes, effets de volumes, une maille arachnéenne et des matières cuir presque reptiliennes. Un mélange de la rigueur du Nord et d’une douceur en transparence. En bijoux, des bracelets, presque serres se posent sur les bras. A suivre.