Alors que la planète mode se perd en conjectures sur la nomination du nouveau directeur artistique de la marque, l’histoire Dior se poursuit avec le studio et Bill Gaytten (qui vient d’être nommé directeur artistique de la marque John Galliano). L’été 2012 est une collection de transition où l’histoire de la maison a servi d’inspiration et de fil (comme les lumières du décor, écho à l’avenue Montaigne). Aux origines du succès du couturier figure une collection mythique, point de départ du style rebaptisé New Look (1947). Emblématique, le tailleur bar signe la marque. A partir de cette pièce de vocabulaire s’est bâtie une partie de la nouvelle collection. La taille est ajustée, fine, les basques apparentes et les jupes légèrement évasées, mais moins corolle. Des robes en trompe-l’oeil suggèrent le tailleur. Le choix des matières joue le luxe : raphia, soie, organza, gazar… sans oublier les dentelles.
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Depuis dix ans déjà Anne Valérie Hash réussit à trouver sa route jetant des passerelles entre couture et prêt-à-porter. Si au début elle s’est amusée de jeux de vestiaire entre masculin et féminin, son style est aujourd’hui de plus en plus féminin (même en pantalon) avec des formes douces, drapées. Superposition de matières, mousselines. Les couleurs pastels sont toujours de mise mais réveillées par un bleu vif presque Klein ou encore une exquise mandarine. En détail, un travail de broderies macramé sur les cols, poignets ou plastrons.
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Un été structuré, construit pour Gaspard Yurkievich qui a choisi, face au beige, en contrepoint, des couleurs vives : bleu, jaune, mandarine… Des mélanges de matières, de couleurs, animent la silhouette avec aussi l’ajout de poches plaquées. Des jeux sur la longueur, mini-jupe sur pantalon, blouses courtes sur chemises longues… Des détails volantés dans les mousselines amplifient la féminité ainsi que les effets de drapés. Une touche de fantaisie dans l’asymétrie des boutonnages. Imprimés graphiques et floraux, lumineux.
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Epuré, graphique, le style de Lutz va toujours à l’essentiel. Son été se joue en superpositions de longueurs avec un choix de matières opposant transparence et opacité. Si le noir et le blanc s’imposent en majeur, de gaies touches de rose et de bleu ajoutent une pointe de féminité. Au-delà du principe de l’exquise tranche napolitaine, se découvre un travail sur les plissés et les attaches. Graphique, le noir et blanc touches de piano envahit les modèles qui se zèbrent d’éclairs en splash, mais avec douceur, arrondis. Une collection graphique, joliment travaillée, sans oublier la construction des épaules, dessinées, soulignées et parfois découpées, tailladées.
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Incontestable talent, l’Indien Manish Arora fait souffler chaque saison sur Paris un vent de fantaisie haute en couleurs (l’esprit de la fête de Holî ?). Le couturier explique que sa collection s’est penchée sur la notion de « nude », menant la réflexion sur les différents tons de peau : blanc, noir et marron, une trinité… Rossy de Palma, maîtresse femme aux allures autoritaires de mégère non apprivoisée, donne le signal du départ du défilé avec énergie. Il y a toujours des éclairs de vision futuriste d’un monde aux éclats de métal, vif argent.
Des modèles structurés, géométriques, souvent en volume. Les broderies ajoutent de la couleur et de la brillance aux modèles. Cette saison un imprimé photo de Robert Altman : Happy People, pris à un festival au Colorado en 1970. Ces photos en noir et blanc s’habillent de broderies. Tenue bustier en cuir aouté, vêtement cage pour oiseaux empaillés, la fantaisie le dispute à la virtuosité.
Deux ou trois modèles semblent rendre hommage à Paco Rabanne dont Manish Arora reprend la direction artistique. Entre futur et folklore, une vraie signature de mode très personnelle et toujours joyeuse.
J’achète la cape avec l’imprimé photos et les broderies colorées.
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Devenu une des coqueluches de la mode, Guillaume Henry pour Carven a imaginé une charmante collection pour jeune fille sage dans l’air du temps. Bien prise, la taille se marque. La jupe de patineuse est toujours là (avec un peu moins de volume), mais le short montre aussi les genoux. Des couleurs vives animent la collection, un bleu presque Klein, des tons de moutarde, coquelicot… Les imprimés colorés, vifs mélanges de couleurs à effet géométrico-ethnique, se retrouvent en accessoires (sacs).
Quelques touches de dentelle et une pointe de cuir étoffent les matières. Un final de robes bustiers avec effets de drapés noués.
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Exquise collection pour Rue du Mail, la marque de Martine Sitbon. Le travail dans le détail des matières qui se juxtaposent est précieux, quasi couture. Les effets de broderie donnent une élégante dimension artistique. Dans l’esprit géométrique se profile l’art déco dans son raffinement graphique. Dans un exquis jeu de transparence, les broderies blanc et noir se posent en géométrie variable sur de la mousseline. Les années vingt se conjuguent à des réminiscences ethniques. A l’opposé, une inspiration plus rurale, plus « paysanne », presque très simple, se dessine avec des formes amples. Des effets de plissé soleil, mais avec asymétrie, un col blanc donne parfois une touche presque enfantine. Légèreté.
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Ambiance cinématographique pour le défilé de Marco Zanini pour Rochas. Si le créateur s’inspire du cinéma de John Waters et de Tim Burton, on songe dans cette collection aux belles wasp d’Hitchcock, à ses beautés froides portant un foulard sur la tête, fantômes de Kim Novak ou Grace Kelly au chignon strict. Trenchs courts (unis ou à carreaux), petites robes droites, belles matières. Silhouettes monochromes dans une palette pastel, mais aussi fantaisie d’un imprimé à fleurs très sixties. Droite, la jupe s’évase et puis s’allonge pour le soir qui s’habille de brillances. Un esprit couture et une élégance simple traverse la collection.
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Désormais aussi styliste pour Lacoste (il a présenté sa première collection avec succès à New York), Felipe Oliveira Baptista continue sous son nom à Paris. Des couleurs et des zips pour une collection monolithique dans l’inspiration, mais gaie et énergique. Le zip se montre, s’affiche, souligne la construction du vêtement, invite à l’ouverture, vue sur le corps. Il s’oppose avec force aux couleurs des vêtements : ocre sur écru, blanc sur beige, beige sur bleu, noir sur blanc ou l’inverse…
Petit pantalon court pour nouveau « tailleur » faussement décontracté. Géométrie, construction et effets de blousants pour ajouter une touche de féminité. Belles capes en superposition.
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Chez le Belge Dries van Noten, la nouvelle collection s’est délicatement dessinée dans des formes très architecturées. Un été en contraste où le jour s’oppose à la nuit, la campagne à la ville, la couleur aux non couleurs ; le tout dans un tourbillon inspiré et artistique.
Des gravures sur cuivre du XVIIe siècle ont été choisies pour leurs précieux paysages bucoliques. A cette inspiration pastorale s’ajoute la luxuriance d’imprimés jungle avec palmiers et pointe d’exotisme tropical.
A l’opposé des inspirations champêtres et végétales (sans oublier les étendues d’eau), c’est beau une ville la nuit. Dries van Noten a choisi d’imprimer les clichés d’un jeune photographe dont il a découvert le travail au festival d’Hyères : James Reeve. S’ajoute ainsi sur fond noir de vives lumières électriques. Sans oublier le travail du Mexicain Gabriel Orozco.
Les volumes sont architecturés, se profile le souvenir du style de Balenciaga et de la mode des années 50. Souvent très amples les formes s’ajustent parfois près du corps avec le costume de toréador revisité en petite veste. Parfois une pointe d’asymétrie anime aussi la collection. Le style est parfait quand proche du sobre et de l’épure (les volants sont parfois superflus).
Les différentes sources d’inspirations ont été associées dans d’audacieux mélanges d’imprimés et s’inscrivent dans une belle construction de formes.
Le ravissement de Lol V. Noten.
J’achète une robe avec un mélange des deux imprimés paysage et tropiques.
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