Célèbre modiste au Japon, Akio Hirata est passé par la case de la réputée école Bunka de Tokyo et par un séjour en France aux côtés de Jean Barthet. Dans la capitale japonaise, où il a apporté la tradition française de « haute mode », lui a été consacrée une exposition hommage. Au cours de sa carrière, il a créé des chapeaux aussi bien pour la famille impériale que pour les designers japonais les plus renommés : Yohji Yamamoto (dentelles de paille insensées), Comme des garçons (chapeaux en « cheveux » synthétiques, cônes démesurés…). À Tokyo, où il avait une boutique et une école, son nom se continue aujourd’hui avec sa fille Ohko.
A Paris, en 1995, furent exposés ses modèles célébrant ses cinquante ans de création. Jeanloup Sieff signa quelques portraits de femmes arborant ses chapeaux, notamment en couverture de Femmes, recueil de clichés du photographe (La Martinière).
L’exposition, dans le bâtiment post-moderne de Spiral Hall créé par Fumihiko Maki, a été pour l’occasion revisité par un collectif de designers : Nendo. Né au Canada, mais ayant étudié à Waseda, Oki Sato a établi Nendo à Tokyo en 2002 et un bureau à Milan, capitale du design, en 2005. Parmi leurs dernières créations : des clefs USB en clip pour Elecom. La mise en scène utilise des silhouettes de chapeaux (en non tissé). Soucoupes volantes, les 4 000 carcasses fantômes viennent encadrer les créations d’Akio Hirata. Images d’un nouveau monde flottant autour du travail précis et construit du chapelier.
Aux côtés de pièces parfaitement maîtrisées s’esquisse aussi une touche d’humour et de fantaisie comme dans le chapeau nid.
Coup de chapeau à un grand maître qui a joliment jeté une passerelle entre l’Orient et la mode occidentale.
Photos Yohei Suzukawa
*les chapeaux d’Hirata