Epoustouflant, ébouriffant. Le défilé de Comme des garçons est pour les amateurs de « vraie » mode, de création pure et de radicalité, l’événement de chaque saison à Paris. Avec sa vision très personnelle, Rei Kawakubo trace un sillon particulier et merveilleusement à l’écart de sentiers trop battus. Particulièrement magique, cette saison emporte sur les rives d’assemblages étourdissants de matières, de formes et aussi de couleurs. Un défilé en deux temps où s’entremêlent oeuvre au noir (ou bleu) d’un vêtement en déconstruction avec des jeux de longueurs, d’asymétrie, d’opacité, de transparences et puis l’irruption intempestive de tissus bariolés.
Et si le devant est long (vêtement presque tablier noué de liens), le dos surprend, presque coquin, à découvert. Petites culottes à froufrous et austères vêtements se marient. Des noeuds, des bouillonnements, le vêtement s’attache, se boursoufle. Des tissus multicolores dans l’esprit de foulards de soie deviennent, une fois assemblés, chemise, jupe ou intrigant total look. Des noeuds et un esprit baroque incroyable avant un final à l’effet Midas de modèles entièrement dorés, pactole d’une collection en or.
P.S. L’auteur de ce blog, confesse, avoue, assume avec une objective subjectivité (ou l’inverse) une admiration sans borne et sans faille depuis plus de vingt-cinq ans pour Comme des garçons.