Noir magistral, noir parfait, la collection de Junya Watanabe le broie, le construit, le magnifie. En bande son, l’Ophélie de Rimbaud : « Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles….. sur le long fleuve noir ». Oui, la belle Ophélie est « fantôme blanc », « neige », « la Blanche Ophélia flotter, comme un grand lys ». Les mannequins de Junya Watanabe ont les cheveux blonds en pétard, l’allure un poil rebelle et le maquillage en touches de blanc peint sur la coiffure. Le noir est mis, le noir des vestes de bikers, prêts comme Marlon Brando pour Equipée sauvage, mais avec une grande jupe plissée ou en volume.
Le twist des styles métamorphose la silhouette. Le cuir devient souple, travaillé en drapé ; les silhouettes « sharp » se zèbrent de zips. Capes enveloppantes ou taille cintrée, serrée, les modèles varient. Et puis surgit et rugit un imprimé fauve, fourrure tachetée à poils hérissés. Grosse laine, teddybear pas loin ; maille fine dans des dégradés anthracite. Et toujours un travail de coupe magistral. La perfection de l’oeuvre au noir.