Radicale, étonnante, surprenante, la mode de Rei Kawakubo est toujours inspirante parce qu’il s’agit de création à l’état pur. À part, forcément à part, Comme des garçons détonne dans un circuit formaté où elle s’impose, électron libre le plus brillant.
Cette saison, des pièces extrêmement complexes multiplient les superpositions (effets « post it »), avec volants, ruchés… Le tout avec des variations sur les tissus qui se jouent en damier, domino de noir et blanc, prince de galles, pied de poule,… Les rayures noir et blanc d’arlequins vêtus de l’étoffe du diable s’imposent, zèbres à deux jambes. Les volumes s’amplifient, les manches s’exacerbent.
Des motifs de fleurs se recomposent en volutes de tissu, du bleu chatoyant, du noir profond… Gris souris et protubérances. Quelques passages en gilet, sans manches ; une touche de rouge, en fleurs et puis en dentelles, sur fond noir.
Et tout à coup une folle explosion de couleurs signe rupture et continuation. Un parterre improbable de couleurs vives, arlequins fantasques où les formes géométriques se jouent en rose, vert, orange… corbeille insensée entre fleurs et fruits, mosaïque de couleurs. Juste magnifique.