Les réseaux sociaux bruissaient et les commentaires y allaient bon train. En route pour la ligne 9, Havre-Caumartin et Chaussée d’Antin, territoire des grands magasins. Sur les quais, un affichage haut en couleurs et des slogans directs avec vue sur le produit. Loin des codes du glamour, sans égérie inaccessible, une campagne Chanel beauté au graphisme simple (trop ?) et souvent à l’impératif.
-Ne soyez pas belle soyez sublime (Soin Sublimage).
-Soyez égoïste (Parfum Égoïste).
-Libérez le naturel (Fond de teint).
-L’intelligence au pouvoir (Soin Lift).
-Défense de ne pas afficher le rouge (Rouge à lèvres). La phrase reprend l’inversion très mai 68 de la célèbre inscription d’une loi du 29 juillet 1881.
Le message est simple, direct et avec un zeste d’humour.
Alors pourquoi une vague de « critiques » ?
-Ne dites plus madame dites Mademoiselle (Parfum Coco Mademoiselle).
Est-ce le mot mademoiselle qui peut perturber ? Considérée comme sexiste, cette dénomination sur les documents officiels fut violemment critiquée par les féministes qui oeuvrèrent à sa suppression dans les formulaires.
-Un chance pour tous (Parfum Chance).
Est-ce l’allusion au mot chance qui trouble ? Parler de chance alors que beaucoup n’en ont pas (sans oublier un président qui n’a pas de bol) et vivent de façon précaire, est-ce vraiment offusquant ? Franchement grotesque, les affres du politiquement correct vont-elles systématiquement tout envahir ? Parler de chance pour une loterie, un tiercé ne pose de problème à personne. D’un côté on prône la liberté absolue pour Charlie Hebdo et l’on tique lors de l’utilisation du simple mot Chance sans doute simplement parce qu’il s’agit d’une marque de luxe.
Différente, en dehors du formatage classique des codes du luxe, cette campagne se remarque, c’est sa vocation première. En ce sens, autour de la beauté Chanel, la mission est pleinement réussie.
Plein d’humour, tres classe, tres parisien.